[Avis] Maid Droid, de Tomomatsu Naoyuki

Titre : Maid Droid / The Old Man and the Love Doll: The Time of My First Period /メイドロイド
Année : 2009
Durée : 1h05
Origine : Japon
Genre : Pinku eiga

Réalisateur : Tomomatsu Naoyuki

Acteurs : Yoshizawa Akiho, Suzuki Anri, Satomi Yōko, Yamaguchi Mari, Nogami Masayoshi , Kaneko Hiroyuki, Fujita Hiroshi, Abō, Kōji Senō

Synopsis : M. Ueno est un vieillard qui n’a que Maria (Yoshizawa Akiho) pour lui tenir compagnie. Maria est une jeune fille-droïde offerte par ses parents quelques décennies auparavant. Les années ont passé et malheureusement la batterie de Maria s’est déchargée de manière irréversible. Au même moment, la police est à la recherche d’un mystérieux violeur en série …

Avis de Laurent : Comme bien souvent, le Japon désoriente le spectateur occidental lorsqu’il s’agit de présenter une œuvre érotique, qui plus est lorsqu’elle est teintée de science-fiction. Maid Droid, réalisé en 2009 par Tomomatsu Naoyuki, ne déroge pas à la règle avec sa thématique étrange qui axe son récit sur une réflexion consacrée à l’évolution des mœurs sexuelles sur fond de cinéma d’exploitation pur et dur. Maid Droid met en scène M. Ueno, un vieillard qui vit reclus avec pour seule compagnie sa servante droïde dont les batteries sont déchargées depuis des années. Cette relation pour le moins douteuse est ponctuée par une succession de séquences érotiques poétiquement nécrophiles (tout un art). Pour expliquer ses étranges pratiques, M. Ueno cultive depuis son adolescence une succession de frustrations sexuelles avec de vraies femmes aux motivations pour le moins discutables. Au contraire, sa relation platonique avec Maria lui procure équilibre et sérénité … Allez expliquer ça à son psy. Et pour compléter ce contexte sordide, Tomomatsu Naoyuki ajoute à son film une intrigue secondaire qui lie l’industrie des sex-droïdes à une enquête policière menée contre un violeur en série.

Reconnu par ses pairs depuis presque deux décennies pour ses œuvres érotiques, Tomomatsu Naoyuki prouve avec Maid Droid qu’il est bel et bien un cinéaste mature. Et ce, malgré le cahier des charges intraitable qu’exige le genre cinématographique racoleur et codifié qu’est le pinku eiga. En effet, un soupçon de réflexion aussi épais que la ficelle d’un string vient se diluer dans cet océan de débauche porno-soft qui intrigue tant le spectateur déviant. A l’opposé d’un Nakano Takao qui joue sur l’humour et le fun (Sexual Parasite : Killer Pussy, Exorsister), Tomomatsu Naoyuki dérange de par les situations perverses qu’il met en scène. Dans Maid Droid, l’homme n’est que la victime innocente des femmes toutes plus dépravées et intéressées les unes que les autres. Heureusement, la robotique a trouvé la solution aux besoins sexuels du sexe fort.

La réalisation de Tomomatsu Naoyuki ne révolutionne pas le genre avec ses habituelles séquences érotiques à base de geeks, de soubrettes et de tentacules robotisés … de quoi brosser le spectateur dans le sens du poil pubien. La suite n’est que poncifs plus ou moins subversifs. On pourra apprécier tout particulièrement cette sympathique scène où un vendeur de sex-droïdes fait une démonstration de toutes les options de son dernier modèle comme s’il était à la foire à la saucisse. C’est toujours l’occasion d’apprécier visuellement ces jolis effets de mise en scène façon fibroscopie médicale bien placée. Le contexte plus ou moins subversif de Maid Droid est appuyé par une galerie de personnages plus détraqués les uns que les autres. Au casting, le minimum syndical est respecté … A savoir quelques protubérances mammaires cinégéniques à défaut d’une direction d’acteur irréprochable.

Au final, Maid Droid sort du lot des nombreux DTV du genre qui inondent le marché japonais de par sa réflexion particulière sur la perversité qui anime notre monde moderne. Malgré une réalisation limitée, la courte durée du film de Tomomatsu Naoyuki permet de ne pas subir la répétitivité des scènes qui plombent généralement le cinéma érotique et/ou gore produit dans le pays.

Note : 6/10


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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