[Test] Life is Strange : Before the Storm (2017)

Le jeu nous raconte le passé de Chloé lorsqu’elle était amie avec Rachel et encore admisse à l’université Blackwell d’Arcadia Bay.


Avis de Rick :
Bon, comme au final je n’avais pas donné mon avis définitif sur Life is Strange, le jeu original, petit rappel et retour en arrière. Développé à l’époque par le studio français Dont Nod Entertainment, Life is Strange se voulait être un jeu épisodique, une aventure assez narrative à choix multiples dans une ambiance totalement geek et mélancolique. J’avais trouvé l’ensemble… sympa (allez, jetez moi des pierres). Les références geek qui débordaient de tous les côtés, si elles nuisaient à la cohérence générale, m’avaient plutôt fait marer, l’ambiance assez douce était fort sympathique, tous comme les musiques. Mais il y avait des points noirs. Plusieurs. Des gros. Le personnage de Chloé était parfois énervant à vouloir être souvent en colère contre le monde entier. Ensuite, la possibilité de remonter le temps, idée intéressante, sauf que sa mise en application n’était pas parfaite. Surtout quand au fur et à mesure des épisodes, le jeu décide de changer les règles de notre pouvoir quand ça l’arrange pour faire avancer le scénario. L’explication ? Ta gueule c’est magique. Les choix étaient nombreux oui, mais deux soucis à mes yeux. Le fait de remonter le temps pour changer ses choix retire tout le côté important de ces choix, puisque l’on peut voir les deux réactions, rembobiner, et faire finalement le choix que l’on veut. Et puis ce final, on en parle ? Faire des choix durant 5 épisodes pour finalement arriver quoi qu’il arrive devant un dernier choix, venant nous dire « ha ha je t’ai trollé, en fait, tes choix, c’est de la merde, mais là t’as deux fins, donc ben, fais ton choix ». Alors voilà, je n’ai pas détesté Life is Strange, j’ai aimé le personnage de Max, j’ai aimé la musique, l’ambiance, son côté relativement cool et contemplatif, mais pas le jeu du siècle pour moi. Un petit 13 ou 14/20 malgré ses défauts.

Mais maintenant, abordons cette préquelle, son nouveau studio et la politique Square Enix. Je sais qu’il est dans l’ère du temps de cracher sur les gros studios, souvent à juste raison (hein EA et vos jeux Star Wars vendu en kit ou alors bourrés de micro-transactions, hein Activision, c’est cool un Call of Duty par an avec le même moteur graphique qu’il y a 10 ans), et dans le fond, je ne déteste pas Square Enix, sans doute car de base, ils ont un bon catalogue. Je veux dire, merde, ces gars, ils ont Final Fantasy (même si j’en reste au X moi), ils ont Tomb Raider (même si les reboots sont bien bancals comme il faut), ils ont Parasite Eve (à quand un vrai 3ème opus ?), ils ont Fear Effect (vivement le remake de 2018). Sauf que Square Enix, en sortant le jeu « indé » (notez les guillemets) de Dont Nod, a vu la poule aux œufs d’or. Et ce qui devait être indé malgré le soutien d’un méga grosse boite derrière est devenu un énième élément pour nous soutirer du fric avec du fan service. Life is Strange Before the Storm donc, jeu ce coup-ci développé par le studio Deck Nine, fait un peu office de bonus, du fan service total, 3 épisodes pour 15 euros. Un bonus pour les fans du premier jeu qui en voudraient plus. Un bonus donc qui a un prix assez élevé si on compare ça avec le contenu, et blague, un bonus donc pour lequel il faudra débourser 10 euros de plus pour avoir le bonus du bonus, à savoir un épisode spécial. Coup de gueule sur Square Enix, l’inutilité du jeu et les gros studios, check, passons au jeu.

Life is Strange Before the Storm partait avec de bons points, mais également de mauvais. Des bons car en nous faisant jouer ce coup-ci Chloé avant les événements du premier, pas de pouvoirs, pas de voyage dans le temps, et donc la promesse d’un gameplay plus simple, plus narratif. Mauvais car Chloé, elle m’énervait parfois. Et après les trois épisodes complétés, je me demande bien quelque chose : avait-on besoin de connaître cette histoire ? Pire, voulions nous en fait vouloir cette histoire, savoir ce qu’il s’est passé ? Alors oui, les fans aveugles me diront que je ne suis pas fan du premier jeu, donc que le jeu ne s’adresse pas à moi. Certes je ne suis pas fan, mais je n’ai pas détesté, et je recherche toujours des jeux sortant de l’ordinaire. Mais là après les trois épisodes, j’ai l’impression que les développeurs se sont focalisés sur les personnages, ont créés un passé pour ceux-ci, un passé qui tient debout et est sympathique d’ailleurs, et pour faire passer la pilule… ont construit une histoire pas forcément intéressante autour. En bref, Before the Storm, c’est trois épisodes où, si l’on retire ce qui est purement inutile, ces moments fait pour gonfler la durée de vie, ne durerait pas plus de deux heures chrono en mains. J’ai l’air énervé je sais, et je le suis en fait.

Donc disons le clairement, le personnage de Rachel n’est pas inintéressant, mais encore une fois, était-ce utile de nous montrer tout ça ? L’intérêt du premier jeu, c’était que l’on ne connaissait pas Rachel, qu’on ne la voyait jamais, et du coup, on ne pouvait que se fier à ce que les personnages nous disaient pour essayer de l’imaginer. Chloé était parfois énervante, et bien ce sera encore le cas dans cette préquelle, où elle se la joue ado rebelle qui emmerde le monde juste pour le plaisir d’emmerder le monde parfois. Et pour un jeu narratif avec des choix, autant dire que nos choix, et bien ils sont limite facultatifs. Pour deux raisons. La première, et bien c’est une préquelle, on sait forcément que peu importe nos choix, cela n’influera pas l’histoire en général. Et de deux, Chloé veut tellement envoyer chier le monde qu’on se retrouve souvent avec deux ou trois choix, mais que l’on ne veut prendre aucun de ses choix. Mais bon, je m’égare, sûrement. Qu’est ce qui marche dans ce Before the Storm ? Et bien, le jeu reprend le jeu original à l’identique. Même patte graphique tantôt agréable et douce tantôt approximative. Même bande son douce, mais avec plus de morceaux rock. Et ça passe. Techniquement, malgré les bugs et les choses approximatives, c’est attachant. Les personnages sont dans l’ensemble sympathiques. Dans l’ensemble, car le jeu nous offre quand même le pire PNJ que j’ai vu depuis des années. On pourra bien me crier « mais non, pense à Ashley dans Resident Evil 4 » ou n’importe quel PNJ qu’il faut escorter, et bien je vous dirais que je préfère ces PNJ là comparé à Eliot, le PNJ inutile de Before the Storm, qui passe son temps à nous emmerder durant trois épisodes, qui nous stalke partout, et pire, vient ralentir l’histoire quand il ne le faut pas.

L’épisode 3 d’ailleurs est le plus flagrant en ce qui concerne les défauts du jeu. Ça commence fort par des révélations, on a droit à une séquence émotion, mais comme pour ralentir le rythme, voilà qu’on nous abreuve de séquences de rêves pas forcément intéressantes. Quand ça redémarre, on nous offre 2 malheureux choix, puis nous voilà dans un lieu bien connu pour 10 bonnes minutes où le jeu nous dit « oui l’épisode était trop court donc démerde toi et deviens mécanicien ». Oui, l’épisode 3 est censé mettre ses enjeux et révélations sur la table, et il nous refait à la place le coup de l’épisode 2 du jeu original, à savoir gagner du temps de manière inutile. Vous vous souveniez de ce moment où l’on partait chercher des bouteilles de bières pour apprendre à tirer ? Et bien là, il faudra apprendre à réparer une voiture pendant de longues minutes. Et c’était LONG bordel ! Et quand on croit qu’on avance vers un grand final, le retour d’Eliot qui vient encore nous emmerde et faire tout pour qu’on le déteste à 200%. Et puis, il y a l’autre gros défaut. Ce coup-ci, pas de pouvoirs pour remonter le temps, et au lieu d’aller à l’essentiel, les développeurs se sont sentis obliger de combler par un système d’arrogance. En gros, Chloé va devoir provoquer d’autres personnages et leur en mettre plein la gueule pour pouvoir avancer. Inutile et énervant.

Avec tout ça, vous pensez sûrement que j’ai détesté le jeu ? Et bien non. Je ne l’ai pas aimé, mais pas détesté non plus. Quelques bons moments surnagent dans toute cette médiocrité, notamment la fin de l’épisode 2 et quelques moments éparpillés dans l’épisode 2. Mais je maintiens mon avis, cette histoire ne méritait pas d’être racontée. Elle est longuette pour rien, souvent plombée par des moments juste là pour rallonger artificiellement la durée de vie. Chers développeurs, je ne veux pas passer 15 minutes à réparer une voiture alors que le dénouement est censé arriver, je ne veux pas me taper le pire stalker du monde du jeu vidéo non plus. Au moins dans l’original, Warren ne venait pas toujours au mauvais moment. Le meilleur dans tout ça, c’est sans doute la bande son. Mais bon, Square n’a pas dit son dernier mot, car pour un jeu « indé », Life is Strange est devenu leur nouvelle vache à lait, avec la suite pour bientôt, l’épisode bonus de cette préquelle bonus, et sans aucun doute l’arrivée prochaine d’une édition collector physique avec artbook et tout ça. Et le pire, c’est que ça va fonctionner…


GRAPHISMES
Life is Strange savait utiliser un style pour faire oublier ces nombreux défauts graphiques. Cette préquelle tente la même, mais c’est moins bon, clairement. Moins travaillé, moins surprenant, moins fluide, et parfois même pourri par quelques ralentissements.
JOUABILITÉ
Identique au premier opus au final, on avance, on parle, on fait des choix, et parfois, on peut poser la manette pendant 15 minutes, ça parlera, au ralentis quasi. Des choix et des choix donc.
DURÉE DE VIE
Trois épisodes à la durée de vie très courte, finalement gonflée artificiellement par des passages forçant le joueur à faire des actions (comme réparer une voiture pendant 4 plombes), ou par une intrigue ralentie par des personnages secondaires qui viennent juste parler pour… rien.
BANDE SON
Sans doute le point fort du jeu, le thème est joli, les musiques souvent douces et les chansons de l’aventure sont rock et plaisantes si on aime le genre. Ça manque sans doute de variété mais c’est fort sympathique.
CONCLUSION
Before the Storm, c’est la préquelle assez inutile et bancale de Life is Strange. Tout n’est pas à jeter, l’ambiance est sympathique, tout comme la bande son et les personnages. Mais de bons personnages dans une histoire finalement peu intéressante, ça ne suffit pas. C’est longuet, pas toujours passionnant, et ça n’ajoute finalement pas grand-chose.

note85



Titre : Life is Strange Before the Storm
Année : 2017
Studio : Deck Nine Games
Editeur : Square Enix
Genre : Préquelle de fan service

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One, PC
Support : dématérialisé


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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