[Serie] Cobra Kai – Saison 1 (2018)


34 ans après sa défaite au tournoi All-Valley Karate de 1984, Johnny Lawrence a désormais la cinquantaine et est à la dérive. Il vit dans le quartier de Reseda, bien loin du luxe d’Encino où il vivait avec son beau-père tyrannique, Sid Weinberg. Johnny a eu un fils, Robbie, avec Shannon Keene, sa compagne de l’époque. Mais il les a tous les deux abandonnés le jour de la naissance, qui coïncide avec celui de la mort de sa mère, Laura. Après avoir perdu son emploi, Johnny va tenter de rouvrir le dojo de karaté Cobra Kai. Ce faisant, il ravive sa rivalité avec Daniel LaRusso, qui de son côté a réussi dans les affaires, mais lutte pour maintenir l’équilibre dans sa vie en l’absence des conseils de son mentor, M. Miyagi. Daniel est marié à Amanda avec laquelle il a deux enfants : Samantha et Anthony. Les deux hommes font face aux démons du passé et aux frustrations du présent de la seule façon qu’ils connaissent : le karaté.


Avis de Cherycok :
Je l’ai expliqué plusieurs fois mais, comme souvent, dès que quelque chose fait le buzz, j’ai tendance à m’en éloigner. Peur d’être déçu, besoin inconscient de ne pas faire comme la masse, je n’en sais rien. Mais le fait que je n’aie jamais été un grand fan de la saga Karate Kid dans les années 80 n’a sans doute pas aidé. Je découvre donc la série Cobra Kai presque 4 ans après tout le monde, finalement curieux de comprendre pourquoi cette série fait autant l’unanimité, et également encouragé par la vision de The Paper Tigers qui semblait jouer sur la même corde sensible de la nostalgie. Le résultat est sans appel, la saison 1 a été mangée en 2 soirées (ça aurait pu être une seule soirée s’il n’y avait pas eu cette nécessité de se coucher tôt pour être en forme à ce qu’on appelle « Boulot »), et c’était franchement très bien.

Au départ, Cobra Kai est une série lancée sur Youtube Red en 2018. Les audiences sont bonnes et une deuxième saison arrive dès 2019, toujours sur la même plateforme. Après la production de la troisième saison, Youtube décide d’arrêter de produire des programmes originaux scénarisés, laissant la série sans foyer. Netflix décide de récupérer la série en juin 2020 et la saison 3 arrive sur la célèbre plateforme de SVOD début 2021. Le succès est immense, une saison 4 est rapidement mise en chantier, sort fin 2021. Une saison 5 est même déjà commandée en aout 2021 (alors que la saison 4 n’est même pas encore sortie). La série a été saluée par la critique, sa saison 3 a même été nommée dans la catégorie « Série comique exceptionnelle » lors des 73èmes Emmy Awards. L’action se déroule 34 ans après le premier film Karate Kid (1984) et les acteurs principaux du film reprennent leur rôle respectif. On retrouve donc Ralph Macchio dans celui de Daniel LaRusso et William Zabka dans celui de Johnny Lawrence. D’autres acteurs du film original viennent faire un petit cameo comme Randee Heller, qui incarnait déjà la mère de LaRusso ou Martin Kove celui du senseï de Lawrence. Ce dernier aura d’ailleurs dans les saison 2/3/4 un rôle récurrent. Rassurez-vous, bien que la série y fasse souvent référence, il n’y a pas besoin d’avoir vu les Karate Kid pour la suivre, cette dernière va utiliser des images des films (parfois des rushs non exploités dans le montage final) lors des flashbacks pour que tout soit bien expliqué et ne pas perdre de spectateurs en cours en route. Certains vont sans doute encore râler, qu’on est une fois de plus ici dans quelque chose qui va jouer sur la nostalgie des années 80 comme le font plein de bobines / séries depuis quelques années. C’est vrai. Sauf que les créateurs de la série vont utiliser cette nostalgie de manière bien plus intelligente qu’à l’accoutumée, en utilisant le matériau de base pour forger le caractère de la série, pour développer les personnages de la série, pour apporter des clarifications, une autre vision des choses, et non pas juste pour nous dire « c’était bien/mieux avant quand même ». Pas de fan service ici, la série n’est jamais opportuniste.

Quand on analyse cette première saison à froid, l’intrigue est prévisible, les amourettes des personnages sont parfois bien niaises, les combats n’ont pas beaucoup d’intensité (on sent que la plupart ne sont pas des artistes martiaux), il y a des raccourcis scénaristiques et des sauts dans le temps qu’il faut deviner, voire des scènes parfois un peu couillonnes. Sauf que le miracle se produit et ça fonctionne super bien. La sauce prend immédiatement, dès le premier épisode en partie grâce aux personnages et aux acteurs qui les interprètent. Point de manichéisme ici, aucun n’est ni tout blanc ni tout noir, ils sont simplement humains. Le développement des personnages principaux est à saluer. Le conflit vieux de 30 ans des personnages de Lawrence / LaRusso, va rythmer l’ensemble des épisodes, revenant sans cesse, sauf que la série a l’intelligence d’apporter de la nuance à chaque personnage par rapport à l’image qu’ils avaient dans les films, en se servant de certains moments des films, en développant mieux le pourquoi du comment. Johnny Lawrence nous semble tout à coup bien moins con que Karate Kid ne le laissait paraitre, et Daniel LaRusso bien plus tendancieux. Les deux pensent faire le bien, ils n’ont juste pas la même façon de le faire et très rapidement la frontière entre le bien et le mal ne semble plus si nette. La série évite bien des écueils (bien qu’elle tombe, volontairement ou pas, dans certains clichés) et son écriture est à saluer. Les dialogues sont très bons, remplis de punchlines (grâce à Johnny Lawrence) et amènent souvent de bonnes touches d’humour. L’humour est d’ailleurs bien présent dans cette saison, souvent potache, parfois cynique, mais toujours ô combien réussi. Le scénario ne fait jamais de sur place, la série avance constamment, développant tous les personnages, même les secondaires afin de leur donner une véritable épaisseur. Alors qu’au départ, ce n’était pas gagné, le résultat est une bouchée de fraicheur, une série douce comme une sucrerie, aussi confortable qu’un soir d’hiver au coin du feu emmitouflé dans un plaid doudoune, une série addictive au point que oui, nous avons déjà commencé la saison 2 dans la foulée.

LES PLUS LES MOINS
♥ Personnages attachants et travaillés
♥ De bonnes punchlines
♥ L’humour
♥ Ce goût de reviens-y
♥ Très bon recyclage
⊗ Les chorégraphies des combats
⊗ Souvent prévisible
Cobra Kai – Saison 1, c’est comment faire du neuf avec du vieux, mais surtout comment le faire bien, de manière intelligente. En remettant l’ambiance de la saga Karate Kid au goût du jour, avec un traitement humain et réaliste, Cobra Kai réussit son pari haut la main.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Cobra Kai : The Karate Kid Saga Continues, un jeu vidéo basé sur la série, est sorti sur PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch le 27 octobre 2020, et sur PC le 5 janvier 2021. Un jeu mobile intitulé Cobra Kai : Card Fighter est sorti le 19 mars 2021, sur les appareils iOS et Android.

• Lors du tournage de la version originale de Karaté Kid, le regretté John G. Avildsen a tourné des heures d’images de tournois sous de multiples angles. L’équipe de Cobra Kai a fouillé dans la chambre forte du studio et a trouvé une tonne de séquences inédites qui sont restées invisibles jusqu’en 2018, qu’elle a pu introduire dans la série par le biais de flashbacks. L’un d’entre eux inclut la vraie maman de Zabka, qui était dans les gradins sous différents angles. Ralph Macchio a déclaré à Uproxx qu’il y avait trois angles inédits du célèbre coup de pied de la grue.

• Le film que Johnny Lawrence (William Zabka) regarde à la télévision dans le premier épisode est Iron Eagle (1986). L’acteur Rob Garrison, qui jouait Tommy, un autre Cobra Kai et l’ami de Johnny dans Karaté Kid, a également joué le rôle de Packer dans les premières scènes de Iron Eagle.

• Dans une interview en 2010, William Zabka s’amuse en présentant une vision humoristique disant qu’il est le véritable héros du film. Après cela, Ralph Macchio et William Zabka jouent leur propre rôle dans l’épisode 22 de la saison 8 d’How I Met Your Mother. Dans cet épisode, Ralph Macchio est invité à l’enterrement de vie de célibataire de Barney Stinson, grand fan du film Karaté Kid. Cependant, Barney avoue qu’il déteste Ralph Macchio car selon lui Johnny est le vrai héros du film.



Titre : Cobra Kai – Saison 1
Année : 2018
Durée : 10 x 30min
Origine : U.S.A
Genre : 30 ans plus tard
Créé par : Josh Heald, Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg

Acteurs : Ralph Macchio, William Zabka, Xolo Maridueña, Courtney Henggeler, Tanner Buchanan, Mary Mouser, Jacob Bertrand, Martin Kove, Gianni DeCenzo

 Cobra Kai (2018) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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