[Ninja !] American Ninja 3, de Cedric Sundstrom (1989)


Jackson est de retour, avec un nouveau partenaire, Sean, champion de karaté. Ils doivent faire face à un terroriste mortel connu sous le nom de « Cobra », qui a infecté Sean avec un virus. Sean et Jackson n’ont d’autre choix que de combattre le Cobra et ses bandes de ninjas.


Avis de Cherycok :
Attention, NINJA !!! Tout comme le premier film, American Ninja 2 cartonne en VHS et donc la suite des évènements était facile à deviner, on voir arriver un American Ninja 3 parce que, oui, personne n’est contre un peu d’argent facile, à commencer par les producteurs de cinéma. Son titre, American Ninja 3 : Blood Hunt. Ouais, ça va saigner ! Changement de réalisateur, place à Cédric Sundstorm, un presque novice mais expert en arts martiaux qui s’occupera par la suite de … American Ninja 4. Après la joie (oui, la joie) que m’ont procuré les deux premiers films de la saga, je me lance dans ce troisième opus plein de confiance, la fleur au fusil. Et là, c’est le drame, tout bascule, c’est la douche froide. Est-ce parce que la lassitude s’est installée au bout du 3ème film ? Hmm… je ne crois pas. Ou alors tout simplement parce que cet American Ninja 3, même si sur le papier il a tout ce qu’il faut pour être une série B martiale lowcost de sympathique tenue, est juste bien en dessous de ses homologues n°1 et n°2 ? Oui voilà, c’est ça. Parce que le pire de tout, c’est qu’on ne se marre pas, et pour un mauvais film sympathique, ce n’est jamais bon parce que du coup il devient juste un mauvais film.

Premier gros problème, Michael Dudikoff ne rempile pas. En désaccord avec les producteurs, il ne veut pas retourner en Afrique du Sud car il est fermement opposé au gouvernement de l’apartheid dans le pays (ça ne l’avait pas gêné le premier coup). De plus, il n’a pas envie qu’on l’enferme dans le genre film de ninja (mais bon, il reviendra pour le 4ème film). En tout cas, c’est la tuile, et il faut le remplacer. Qu’à cela ne tienne, on va prendre le jeune là, formé au taekwondo (ceinture noir 4ème Dan), au kung fu, à l’aïkido et aux armes, comment qu’il s’appelle déjà ? Ah oui, David Bradley, voilà, ça sera son premier film, je suis sûr qu’il va nous impressionner. Pour ceux qui ne le connaitraient pas, Bradley est devenu par la suite un des princes des séries B martiales de seconde zone dans les années 90, faisant la joie des vidéoclubs et des bacs à solde à 1€. La loi du Samouraï, c’est lui. Hard Justice, c’est lui. Blood Warriors, c’est lui. Cyborg Cop 1 et 2, c’est encore lui ! Oui, ce n’est pas glorieux mais c’est mieux que rien. Bref. Au départ, American Ninja 3 ne devait pas faire partie de la saga, mais les producteurs en ont décidé autrement et c’est en quelques sortes un spin-off dans lequel un nouveau présente un nouveau ninja, de son enfance où il perd son père, champion d’arts martiaux, à aujourd’hui (enfin, la fin des années 80) où il est un ninja accompli, champion d’arts martiaux comme son père, à la recherche du meurtrier de ce dernier. Pour le relier à la saga, il va dès la 1àème minutes croiser la route de Steve James, enfin, de Curtis Jackson qui, après avoir été le sidekick de Dudikoff dans les deux premiers films, s’est dit qu’il pourrait, pourquoi pas, épauler le nouveau là. Et c’était une très bonne idée car la seule chose qui sauve American Ninja 3 du naufrage qui sent le navet bouillir, c’est le toujours excellent Steve James qui aurait clairement dû avoir sa saga parallèle à lui. Sorte de croisement entre Rambo et Jim Kelly, tantôt cool en sortant des punchlines à la con, tantôt bourrin lorsqu’il brise des nuques, il est LA raison pour laquelle on arrive à s’infliger ce 3ème opus sans éteindre sa télé de rage.

Le scénario est extrêmement classique dans son déroulement mais pas forcément dans la connerie dont il va faire preuve. Après les soldats kidnappés pour en faire des super ninjas, ici c’est un scientifique qui créé un nouveau virus (dans son usine où il fait pousser des ninjas) que même les super ninjas américains ne pourront pas battre. « Aujourd’hui, le terrorisme peut être géré scientifiquement avec une totale efficacité » qu’ils disent même. Et il faut avouer qu’on s’emmerde pas mal. Pourtant il y a des combats mieux fichus martialement parlant, et l’ensemble est assez rythmé. On retrouve également ce qui faisait le charme des deux premiers films, des ninjas aux couleurs de l’arc en ciel, aux armes diverses et variées, mais la sauce ne prend pas. Si on ajoute à cela des scènes qui ne servent à rien (l’entrainement à l’ULM, la visite au ministère) et d’autres qui ne font à aucun moment avancer l’intrigue, oui, on peut le dire, on se fait chier. Et puis David Bradley n’est pas Michael Dudikoff, ni en tant qu’acteur (ils sont tous les deux mauvais mais Dudikoff avait ce sérieux ridicule), ni dans le personnage du American Ninja. Il n’est pas aussi efficace et là où un/deux coups suffisaient à Dudikoff à faire bouffer du shuriken par les pointes à n’importe quel nombre de ninjas, Sean Davidson (car tel est son nom) galère nettement plus. Ou alors c’est les ninjas qui se sont améliorés et… Non non, ce n’est pas ça, c’est Sean Davidson qui est tout pourri. Et pour un film s’appelant American Ninja, ça l’a fout mal d’avoir un héros qui ne porte un costume de ninja que pendant quelques secondes lors du final, là ou Dudikoff aimait se pavaner tout de noir vêtu tel l’esthète défilant chez Gucci. Si on ajoute à cela un très faible budget qui commence à devenir évident, une mise en scène aux litchis (c’est comme « aux fraises » mais pour les ninjas) et des scènes de combats rarement excitantes, et vous obtiendrez sans doute le plus mauvais épisode de la saga.

LES PLUS LES MOINS
♥ Steve James donc
♥ Quelques scènes rigolotes malgré tout
⊗ David Bradley n’est pas Dudikoff
⊗ Plein de scènes inutiles
⊗ Des combats guère passionnants
⊗ L’ambiance générale moins fun

Note :
Note nanar :

American Ninja 3 change tout, de son acteur principal à son réalisateur, et le résultat n’est pas glorieux. Heureusement que Steve James empêche la baraque de s’écrouler sur elle-même. Sans doute l’épisode le plus faible de la saga.

LE SAVIEZ VOUS ?
• La bande son est principalement composée de morceaux de la bande originale précédente du compositeur George S. Clinton, à savoir Avenging Force, sorti chez nous sous le titre American Warrior 2, un autre film du groupe Cannon qui, par coïncidence, a été réalisé par Sam Firstenberg, avec Michael Dudikoff et Steve James, l’équipe des deux premiers American Ninja.

• C’est le seul film de la saga American Ninja à ne pas avoir de love interest féminin et à ne pas tuer le méchant à la fin.



Titre : American Ninja 3 / American Ninja 3: Blood Hunt
Année : 1989
Durée : 1h29
Origine : U.S.A
Genre : American Navet
Réalisateur : Cedric Sundstrom
Scénario : Avi Kleinberger, Gideon Amir, Gary Conway

Acteurs : David Bradley, Steve James, Marjoe Gortner, Michele D. Chan, Yehuda Efroni, Calvin Jung, Adrienne Pearce, Evan J. Klisser, Grant Preston, Mike Huff

American Ninja 3: Blood Hunt (1989) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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