[JV] Outlast 2 (2017, PS4)

Un journaliste, Blake Langermann travaille avec sa femme Lynn Langermann, à la recherche de scoops horrifiques. Alors qu’ils sont en mission afin d’élucider la mort mystérieuse d’une femme enceinte nommée Jane Doe, leur hélicoptère s’écrase et Blake se retrouve seul. En recherchant Lynn, il découvre qu’elle a été enlevée par le gourou d’une secte ayant la mainmise sur un village proche laissé quasiment à l’abandon.


Avis de Rick :
Après la surprise qu’était le premier Outlast en 2013 (oui déjà), Outlast 2 était attendu au tournant. Attendu par beaucoup comme étant le messie. Car oui, en Janvier 2017, Resident Evil 7 était très bien, mais nous mettait assez rapidement une arme en main, et nous offrait des lieux où nous nous sentions en sécurité. Outlast 2 nous promettait une plongée dans la folie, sans temps mort, où nous ne serions jamais en sécurité. Est-ce que le studio Red Barrels a tenu ses promesses et livré le messie tant attendu ? Oui, et non. Oui car Outlast 2 est stressant, flippant, gore, malsain, reprend les mécaniques du premier jeu. Non car à force de vouloir en faire trop, certaines de ses mécaniques de gameplay deviennent incroyablement frustrantes et énervantes. Commençons donc par le commencement. Outlast 2 ne reprend pas les lieux ni l’histoire du premier jeu, mais reprend ce qui en fait la sève et la retranscrit dans un nouvel univers. Nous sommes un journaliste, et lors d’un petit trajet en hélicoptère avec notre petite amie pour enquêter sur la découverte d’une femme enceinte de 8 mois en sale état, nous nous crashons. Le syndrome des premiers Resident Evil, un hélicoptère est voué à se crasher ! À notre réveil, nous voici en pleine campagne, non loin d’un petit village qui n’est pas censé exister, avec juste notre fidèle caméra. Nous allons devoir, forcément, retrouver notre petite amie, et surtout, survivre. Car l’on comprend bien rapidement que le petit village n’est pas très accueillant.

Outlast 2 nous met face à des villageois complètement fous, et surtout fanatiques religieux. Même lorsque l’on croit avoir trouvé des personnages sympathiques, c’est uniquement pour se rendre compte que certains des villageois ont trouvés une autre religion, pas forcément plus « normale » que la première. Il va donc falloir fuir, fuir et fuir. Et parfois se cacher, également. Qu’est-ce que Outlast 2 propose de plus comparé au premier opus ? Et bien pas forcément grand-chose. Le jeu se fait beau, beaucoup plus beau d’ailleurs. Toutes ces mécaniques de gameplay sont toujours là, à savoir la possibilité de se cacher dans des placards, sous des lits, dans le noir, la possibilité d’allumer sa caméra, de se servir du mode nightshot. Et bien entendu, courir pour fuir le danger et sauver sa vie. Pas énormément d’ajouts donc ici, notre personnage court, rampe, saute, s’accroche, et voilà. Simple petit ajout, amusant mais totalement anecdotique, la possibilité de filmer certains éléments importants, et de les revoir via le menu avec un petit commentaire de notre personnage. Commentaire d’ailleurs en français, puisqu’impossible de mettre le jeu en VO, ce qui m’aura bien fait grogner en lançant le jeu d’ailleurs (et à certains passages où du coup le personnage semble totalement détaché des événements).

Un gameplay donc totalement identique au premier jeu, mais un gameplay qui fonctionne, donc pourquoi pas. Graphiquement, le jeu se fait plus beau que le premier, les lieux sont beaucoup plus vastes, puisque l’on sera dans une école, dans un village, dans des champs de maïs (mais pas d’enfants du maïs heureusement), dans des églises, diverses maisons. Outlast 2 a voulu se faire plus varié, et y parvient. Excellent point, la bande son, oppressante à souhait, autant dans les moments de flippe, les moments d’ambiances pures que dans les moments où l’on prend la fuite et où tout s’accélère. Le jeu a toutes les bonnes cartes en main donc pour être un grand survival, pour être donc ce que l’on attend tout simplement de lui. Il ne lui reste donc qu’à soigner son histoire, et surtout, à soigner tout ce qui concerne son ambiance pour ne jamais lâcher le joueur. Malheureusement, c’est dans ces deux cas là que le jeu va quelque peu nous perdre, et nous frustrer. L’histoire, toute simple en passant, à coup de sectes religieuses, d’hallucinations et autres, fonctionne plutôt bien. Les informations ne sont pas nombreuses, on pourra en apprendre un peu plus en lisant des notes un peu partout, cela reste du très classique donc, mais pour un jeu voulant nous plonger dans la folie pure, ça fonctionne, ça sait quand nous mettre un effet choc, quand partir dans le surenchère gore, et ça fonctionne plutôt bien. Par contre, on aurait pu clairement en attendre plus de son final.

Je ne le répèterais jamais assez, mais un jeu, c’est comme un film, on se souvient souvent de la fin, il faut donc une fin marquante, qui permet même parfois de pardonner certains défauts du reste de l’aventure. Outlast 2 ne fait pas ce choix. Mais là n’est pas le plus grand défaut du jeu, non ! Outlast 2, en faisant le choix du rythme et du stress constant, essaye d’alterner constamment les séquences chocs, les séquences de cache-cache, et les séquences de fuites. Si les deux premières, les éléments chocs et le cache-cache, fonctionnent bien, voir très bien, comme ce fut le cas dans le premier jeu, les séquences de fuites elles sont beaucoup plus nombreuses pour ne jamais laisser le joueur souffler. Bon choix dans le fond, sauf que le choix de l’aventure de se dérouler dans un monde un peu plus ouvert (des champs, des villages) devient alors un gros défaut. Devoir fuir pleins d’ennemis, voir notre Nemesis qui nous tue quoi qu’il arrive en un coup, alors que l’on ne sait pas où aller, voir pire, que le jeu ne nous autorise qu’un seul trajet, voilà qui va en énerver plus d’un. Oui, la fuite vers l’inconnu donc, quitte à se retrouver 5 fois de suite aux mauvais endroits, et donc d’avoir droit à un game over énervant. L’idée n’est pas mauvaise, mais l’exécution est beaucoup beaucoup trop contraignante et frustrante. Oui, courir dans la nuit, sans rien voir, avoir le temps d’allumer sa caméra, prendre un petit chemin de terre qui nous parait bien avant de se retrouver devant un grand cul de sec, faire demi-tour et mourir immédiatement, c’est punitif, surtout lorsque l’on a pas vu qu’en réalité, le seul endroit de fuite possible est un minuscule petit trou dans un grillage à côté d’une maison que l’on n’avait pas vu puisque au début de notre fuite, nous stressions trop, et le mode nightshot de notre caméra n’était pas allumé. Moi, j’appelle ça un souci de level design.

Un problème qui pourrait ne pas en être un, qui pourrait faire partie intégrante du jeu, de ses mécaniques, un choix des développeurs, mais comme les séquences de fuites sont longues, interviennent très souvent et surtout que les checkpoints ne sont pas toujours à des moments évidents, nous voilà à recommencer encore et encore le même passage sur plusieurs minutes, juste pour trouver la bonne porte, le bon grillage, le bon petit passage dans un champ de maïs, le bon petit trou dans un grillage. Et nous sommes frustrés, parfois énervés. Et vous finirez comme moi, à appeler notre Nemesis « la grande pute ». Ah ben désolé, mais elle est grande, elle nous tue en un coup, et nous force à faire du die & retry, donc ça convient très bien ! Et ça ne s’arrange pas sur la durée, ce genre de passages étant très nombreux, et le stress nous poussant à l’erreur, comme ce passage où il faudra esquiver un ennemi pour activer deux interrupteurs pour pouvoir passer un couloir, et qu’après la joie d’avoir enfin réussi, je me suis précipité vers la sortie… et suis tombé bêtement dans un trou dans le sol que je n’avais pas vu ! Alors que penser de Outlast 2 dans ses grandes lignes ? Le jeu n’est pas mauvais, il délivre dans un sens la marchandise attendue d’un jeu horrifique, avec son lot de moments stressants, de jumpscares, certains fonctionnant, d’autres étant bien putassiers. Le jeu nous stresse, le jeu est beau, certains moments sont bien trouvés et excellents, nous avons de très nombreux clins d’œil à des œuvres cinématographiques marquantes du genre (des effets de lumière façon Hellraiser parfois, des couloirs de sang façon Shining)… Certains moments auraient même mérités d’être plus longs, comme les passages dans l’école, à l’ambiance bien lourde, ou le passage sur le radeau, rappelant Silent Hill 2 pour son côté « attente et incertitude ». MAIS pour moi, il y a bien les trop nombreux moments de fuite en mode die & retry qui viennent ternir le tableau. Oui ces moments étaient là dans le premier, mais entre parcourir un couloir et glisser au bon moment pour passer un élément de décors, et courir dans une direction pour trouver le point de sortie que l’on ignore, il y a un fossé, que Outlast 2 franchit. Apprêtez-vous donc à crier, pas forcément toujours pour les bonnes raisons.


GRAPHISMES
On ne va pas mentir, le jeu est beau. Quelques textures sont moyennes et certains effets un peu étranges, mais l’ensemble flatte la rétine le plus souvent, et de la part d’un petit studio, chapeau.
JOUABILITÉ
Rien de plus que dans le premier opus. On avance, se cache, court beaucoup. Mais ce coup-ci, on meurt, beaucoup. Et on crie sur les batteries toujours extra light de la caméra.
DURÉE DE VIE
En soit l’aventure n’est pas ultra longue, elle est dans la moyenne du genre. Allongée par les très nombreuses morts. Si vous avez le courage de retenter l’aventure en mode cauchemar, où la moindre mort équivaut au game over, le jeu vous fera l’année.
BANDE SON
Une bande son extrêmement glauque, qui semble ne jamais vouloir nous lâcher. C’est le but recherché, donc tant mieux.
CONCLUSION
Outlast 2 était attendu comme le messie, ce qu’il n’est pas malheureusement. Pas mauvais, loin de là, bien stressant, mais ses trop nombreuses séquences de fuite sont parfois brouillonnes et injustes, et on meurt, encore, et encore, et encore…

note65



Titre : Outlast 2
Année : 2017
Studio : Red Barrels
Editeur : Red Barrels
Genre : Court, meurt, et recommence

Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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