Frank West est de retour à Willamette pour contrer un complot concernant encore une invasion de zombies.
Avis de Rick :
Dead Rising, c’est une des sagas de Capcom que j’ai toujours suivie de loin, avec un œil inattentif. Pour preuve, le premier que j’aurais testé, c’était Dead Rising 2. Même pas le 2 officiel, mais l’opus Off the Record, sur Playstation 3. C’était sympa, sans plus. Puis, comme j’aime tout prendre à l’envers, c’est le premier opus que j’ai testé, chez un ami sur Xbox, puis sur Playstation 4 avec la sortie des deux premiers opus en remasterisés mais pas trop. Ce quatrième opus ne m’intéressait du coup pas forcément des masses, mais vive les promos du Playstation Store, qui m’auront finalement fait craquer pour le jeu, quatre ans après sa sortie initiale sur Xbox One, dans sa version intégrale sur Playstation 4, j’ai nommé le Frank’s Big Package. Avec donc le jeu de base, et tout plein de contenu, DLC, modes additionnels… auxquels je n’ai absolument pas touché pour me focaliser sur le jeu de base. Et surtout car Dead Rising 4 est réputé pour être très buggé, et que certains modes additionnels sont réputés pour corrompre les sauvegardes du jeu de base. Alors, en quoi la franchise a-t-elle évoluée en une dizaine d’années ? Et bien grosso modo, elle est toujours fidèle à elle-même, à un point près : le chrono, si caractéristique de la licence, qui donne un petit coup de stress au joueur car oui, nous avons trois jours in game pour terminer le jeu, et bien il a foutu le camp. Mais au-delà de cet élément crucial qui fou le camp, et bien, la formule est toujours un peu la même. À la différence près que tout s’est un peu simplifié, et pas seulement le chrono. L’avancée semble plus simple, les mécaniques également, le jeu moins pénalisant, et l’open world tant rêvé finalement toujours aussi petit, et surtout, un peu vide, à part de zombies. Une suite tout ce qu’il y a de plus classique en soit, conservant tout ce qui faisait le sel de la saga, en simplifiant le tout en espérant toucher un plus large public. Le comble, c’est également que l’aventure se fait étonnement courte. En ligne droite, sans chercher à tout récupérer, à prendre toutes les photos possibles, 15 heures peuvent suffire.
Mais dans le fond, on ne va pas mentir, c’est amplement suffisant, car Dead Rising 4, tout comme les précédents, par essence, c’est très répétitif. Avancer, se faire des armes avec tout ce que l’on trouve, et bousiller du zombies par centaine. Tellement que l’on ne peut pas vraiment parler de survival horror, ni même de survie tout court, l’espèce menacée étant le plus souvent le zombie, surtout avec l’arsenal qui est à notre disposition, autant en armes de corps à corps qu’à distance, avec des zones assez petites et donc des refuges assez fréquents, avec en prime, des vendeurs pour améliorer nos armes ou en acheter, ou même des véhicules pour foncer dans le tas. Dead Rising 4 n’oppose pas de vrais challenges, et ce même si l’on tente l’aventure dans le mode de difficulté le plus élevé (je l’ai fais). Dead Rising 4 est un jeu résolument arcade, à faire en ligne droite, court du coup, défoulant, qui fait du bien, mais laisse sur sa faim. On retrouve Frank West, le héros de la saga, même si absent du 2 original et du 3ème jeu exclusif à la Xbox One, avec apparemment un nouveau doubleur et une personnalité un brin différente qui aura fait crier plus d’un fan (mes connaissances sont trop limitées pour ça sur le sujet), qui se retrouve à Willammette (oui, le centre commercial du premier jeu, quelle originalité), 16 ans après le début, et toujours à la poursuite du scoop du siècle. Il sera aidé par quelques PNJ inintéressants, un brin d’humour, une étudiante qu’il a formé qui finalement cache des motivations plus grandes que de capturer un scoop et un agent du FBI qui va l’aider, de temps en temps, quand le scénario a envie que l’on ne se retrouve plus seul. On avance donc, de zone ouverte en zone ouverte, relativement petites et qui ne viendront jamais bousculer le gameplay ou l’équilibre du jeu.
Que l’on soit en intérieur dans le centre commercial, dans une zone habitée à l’extérieur ou dans une zone un peu plus militaires, rien ne change, on fonce dans le tas avec ce que le jeu nous donne comme jouet, en allant jusqu’au prochain objectif, jusqu’à la prochaine cinématique. L’histoire est basique, clichée, et ne s’en cache pas, le tout est blindé d’humour et ça ne se prend que très rarement au sérieux, et c’est tant mieux, car cela aurait plombé l’ensemble, un peu à l’image de Resident Evil 6, totalement nanar, mais qui se prend au sérieux. Le bon point dans tout ça, c’est que parfois, l’humour fait mouche et que l’on se surprend à rire d’une connerie, et qu’en terme de défouloir pur et dur, Dead Rising 4, malgré ses limites, fait le boulot. Conduire un véhicule et foncer dans le tas, ou alors se munir d’une tronçonneuse, d’un fusil à pompe ou d’une arme improbable customisée par nos soins a quelque chose de jouissif. Ajout de ce quatrième opus, des exosquelettes qui permettent de défoncer à coup de poings des zombies, ou de se servir d’une hache XXL, ou d’une gatling, pour le plus grand plaisir de faire de gros combos. Dans l’instant, c’est fun. Limité, trop limité, mais fun. Même très fun pour des petites sessions de jeu. Beaucoup moins si l’on se décide à finir l’aventure rapidement et que l’on enchaîne les heures, poussé à faire encore et toujours la même chose.
Les seules autres activités que le jeu nous offrent seront répétitives également, puisqu’il s’agira de trouver des journaux, des téléphones portables, ou à prendre en photo des graffitis. Wow. Du remplissage plus qu’autre chose. Dans son design d’ailleurs, Dead Rising 4 a un sérieux train de retard. Le monde ouvert est petit et peu varié, les activités annexes ne sont que des collectibles rarement passionnants à lire ou écouter. De temps en temps, le jeu nous dira bien qu’il y a un survivant non loin de là qu’il faut sauver, ou un élément militaire qu’il faut détruire quelques rues plus loin, mais devoir se farcir ces mêmes missions, de trois types différents, à chaque nouvelle zone, et ce à chaque fois que l’on reviendra dans la zone, ça a quelque chose finalement d’anti-fun. On a tout simplement l’impression de voir un jeu qui aurait été développé il y a plusieurs années. Ou un jeu Ubi Soft, mais on va me dire que je suis méchant, et que contrairement aux trop nombreux open world Ubi Soft, Dead Rising 4 a une carte de petite taille. Bon heureusement que graphiquement, sans être fou, le jeu est fluide, n’aura jamais planté, et que si ce n’est pas le plus beau jeu du monde, il est plutôt bien optimisé, vu le nombre de zombies affichés à l’écran, parfois par certaines voir plus. En fait, c’est simple, Dead Rising 4, c’est un jeu qui reste fortement encré dans ses mécaniques et ses choix depuis le premier opus, mais qui tente toujours un peu timidement de s’ouvrir, mais beaucoup trop timidement pour pouvoir être pris au sérieux face à la concurrence.
C’est du défouloir, voir du beat’em all dans un sens, donc c’est répétitif par nature. Mais ça veut se la jouer monde ouvert avec collectibles, mais avec des éléments peu intéressants et un monde finalement minuscule et trop peu varié pour qu’une zone soit marquante plus qu’une autre. Ça supprime le chrono pour nous permettre d’explorer et de faire de plus longs carnages, mais son aspect répétitif par nature ne joue alors pas en la faveur du titre, surtout que tout ce qui est annexe est également répétitif, et oubliable. Alors oui, tuer des zombies, qu’ils soient lents, rapides, plus gros, sautent partout, c’est fun, mais pour varier, le jeu ne trouve aucune meilleure idée que de nous opposer par moments à des militaires ou des survivants, souvent armés d’armes à feu, pour des affrontements en mode TPS pas glorieux. Ce qui me fait penser qu’en plus du chrono, ce Dead Rising 4 a également supprimé les psychopathes, ces personnages hauts en couleur que l’on rencontrait dans des zones définies des premiers jeux et qui étaient parfois de bons challenges. On me dira justement que Capcom, pour palier à ce manque et à cette répétitivité, nous a offert du contenu annexe, avec un DLC concluant l’histoire, un mode golf avec des zombies, un mode où l’on peut jouer les héros de Capcom, mais est-ce suffisant, quand finalement, rien ne change drastiquement l’aventure ? Dead Rising 4 a sans doute atteint les limites de la saga. Il reste fun pour une petite partie de temps en temps, mais loin d’être inoubliable.
GRAPHISMES |
Pas la folie, mais pas honteux non plus. Ça tourne bien malgré les hordes de zombies partout, mais en soit, c’est un monde ouvert assez vide, avec des zones pas très variées. |
JOUABILITÉ |
Une jouabilité pas mauvaise, tout fonctionne, on dégomme du zombie à tour de bras, à mains nues, armés, en exosquelette ou en véhicule, ni plus, ni moins. |
DURÉE DE VIE |
Assez court en ligne droite, la faute à un contenu assez radin et répétitif qui ne pousse pas à trop fouiner. |
BANDE SON |
Rien d’excellent. Les bruitages sont de très bonnes factures oui, mais les musiques totalement oubliables. |
CONCLUSION |
Dernier opus en date, et sans doute dernier tout court depuis la fermeture de Capcom Vancouver, Dead Rising 4 ne révolutionne pas la saga, mais permet de se défouler de temps en temps avec des armes variées et des zombies qui pullulent à l’écran. Et rien de plus. |
Titre : Dead Rising 4
Année : 2016
Studio : Capcom Vancouver
Editeur : Capcom
Genre : Zombie un jour, Zombie toujours
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : un disque
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