Rembrandt et Anna sont deux des plus grands tueurs en activité. Durant des années, ils se sont disputés les plus gros « contrats » aux quatre coins de la planète. Moody, qui avait découvert Anna à Saïgon puis l’avait recueillie, est assassiné par d’anciens ennemis qui se sont alliés. Anna se rend alors au Viêt Nam pour trouver ses assassins. Elle va devoir collaborer avec Rembrandt.
Avis de Rick :
J’ignore pourquoi, mais depuis quelques temps, les tueurs sans pitié qui veulent se venger ou bien trouver une rédemption, c’est encore plus fréquent au cinéma. Alors oui, le monde du cinéma en a des tas des personnages comme ça, et ce depuis bien longtemps, que ce soit en France (Le Samurai de Melville), Hong Kong (The Killer de John Woo), et bien entendu, aux Etats Unis, qui a quelque peu relancé la mode avec la saga John Wick. Et lorsque j’ai découvert le film Kate disponible sur Netflix, c’était une des premières fois que la formule m’avait laissé de marbre. Pourtant c’était efficace, le casting principal était top, il y avait un Tokyo sous néons et quelques scènes d’action rendaient vraiment bien. Mais il n’y avait aucune surprise, tout était si prévisible que la formule avait finie par me déranger. D’ailleurs, le film semble diviser de manière générale, certains n’étant pas dérangés par la dite formule clichée, d’autres ne voyant que ça et détestant le film, et beaucoup de monde se situant pile au milieu. Et c’est un peu par accident qu’à peine quelques semaines après, je me lance dans un autre film ayant exactement la même histoire, les mêmes personnages. Une tueuse formée depuis l’enfance qui va chercher à se venger après la mort de son père de substitution. Mais j’ignorais l’intrigue en me lançant dans le métrage, même si mes craintes étaient nombreuses, notamment à cause de cette pochette un peu trop calquée sur le film Coréen The Villainess, qui avait fait sensation, mais qui avait fait pschitt pour moi. Car faire de longs plans séquences en mettant sa caméra un peu n’importe où, c’est bien, c’est innovant, mais quand c’est au détriment de la lisibilité de l’action, c’est beaucoup moins cool. Mais voilà, The Protege, bien qu’il ai des critiques aussi mitigées que Kate, m’attirait pour des raisons simples. Martin Campbell (Vertical Limit, Goldeneye, Casino Royal, The Foreigner) à la mise en scène, Maggie Q qui normalement n’a pas de bol aux States dans le rôle principal, et Michael Keaton, Samuel L. Jackson et Robert Patrick complétant le casting.
Oui, il suffit de ces quelques noms pour attirer ma curiosité, même si comme précisé, la pauvre Maggie Q n’aura pas eu une carrière brillante en Amérique. Un rapide coup d’œil prouvera mes dires, sauf si vous êtes fan de Divergent, The King of Fighters, Die Hard 4, Fantasy Island ou d’un des derniers films de Bousman, à savoir Death of Me. Ici, elle joue donc une tueuse, chapeautée par un Samuel L. Jackson qui fait coucou et qui a un minimum la classe, bien plus que chez Bousman dans Spirale cette année d’ailleurs. Dans les faits, l’intrigue, on la connaît déjà. Jackson passe l’arme à gauche, et notre tueuse, Anna, va tout faire pour le venger et tenter de savoir pourquoi. Sur sa route, un tueur du camp adversaire, Rembrandt, joué par un Michael Keaton qui va devoir se battre vu que son rôle est bien physique, et mine de rien, et bien, il s’en sort bien. On pourrait encore une fois dire que le tout est cliché, prévisible et que le film ne fait que suivre sa petite route tranquille. C’est le cas, même si la relation entre Anna et Rembrandt vient quelque peu changer la donne, puisque oui, ils sont des tueurs dans des camps opposés, mais ils sont également attirés l’un envers l’autre, ce qui met une tension supplémentaire, non pas meurtrière, mais sexuelle. Ce qui donnera quelques situations bien vues, et d’autres assez amusantes, malgré quelques dialogues bien vulgaires comme il faut (la scène du restaurant où ils braquent leurs armes sous la table vers leurs « atouts » sexuels). Mais ça fonctionne notamment grâce à une certaine alchimie entre Maggie et Michael. Ils sont pour beaucoup finalement dans l’appréciation du métrage. Le reste du casting est plus anecdotique, entre quelques seconds rôles qui passent rapidement l’arme à gauche, un Jackson donc fidèle à lui-même, et un Robert Patrick qui fait plaisir à voir malgré son temps de présence limité à l’écran.
Et bon, ce qui pourra pousser le spectateur à voir The Protege, ce sera bel et bien l’action, car on est face à un polar avec des tueurs qui se foutent sur la gueule, que ce soit à mains nues, avec tout ce qui leur tombe sous la main, ou avec des flingues. De ce côté là, et bien en réalité, ça fonctionne aussi plutôt bien, le choix de Martin Campbell à la mise en scène y étant sans doute pour quelque chose, puisqu’il adopte encore une fois un ton plutôt froid et réaliste comme il avait pu le faire avec The Foreigner. Les scènes d’action sont courtes, violentes, expéditives, mais néanmoins très présentes, surtout dans la seconde partie du récit. Certaines scènes affichent même une violence assez surprenante (un flashback notamment, qui ne recule pas devant une violence graphique bien présente). On aura bien des chorégraphies, quelques moments qui durent, mais l’ensemble se veut avant tout réaliste et radical, et ça fonctionne vraiment bien, avec des personnages qui encaissent des coups, et ne sont pas surhumains donc. Bien entendu dans tout ça, on pourra toujours dire que le scénario est un brin prévisible dans ces grandes lignes, que quelques facilités voir trous de scénario se remarquent ci et là, mais l’ensemble passe plutôt bien, et à vrai dire, The Protege m’aura finalement plus séduit que Kate. Il n’est pas extraordinaire, mais Campbell prouve encore une fois qu’il est un très bon faiseur, et qu’il sait rendre ses films efficaces. Et dans le fond, c’est tout ce qu’on lui demandait.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La relation entre Maggie Q et Michael Keaton ♥ Des scènes d’action courtes, mais réalistes et violentes ♥ Mise en scène appliquée qui n’en fait jamais trop ♥ Ça se suit bien |
⊗ Classique dans ses grandes lignes ⊗ Quelques facilités |
The Protege fait le boulot. Efficace, bien filmé, avec un casting charismatique, quelques défauts aussi, mais également quelques surprises. Un film d’action bien rodé qui fait plaisir. |
Titre : The Protege
Année : 2021
Durée : 1h49
Origine : Etats Unis / Angleterre
Genre : Policier
Réalisateur : Martin Campbell
Scénario : Richard Wenk
Acteurs : Maggie Q, Michael Keaton, Samuel L. Jackson, David Rintoul, Patrick Malahide, Ray Fearon, Robert Patrick et Ori Pfeffer
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