Marcus Miller est un tueur en série qui veut apprendre à sa sœur Audrey ce que ça veut dire d’avoir une loyauté envers sa famille.
Avis de John Roch :
A en croire son CV et sa page officielle, Matt Farnsworth à tout du gars qui incarne le rêve Américain. Président de Rev8lation Media, une agence de marketing numérique et PDG de Farnsworth Industries, boite spécialisée dans l’installation de Services technologiques résidentiels, le bonhomme aime aussi exposer ses muscles en s’improvisant coach de vie et est également acteur et réalisateur à ses heures perdues, malgré un emploi du temps déjà bien rempli. Niveau acteur, c’est loin d’être un succès, avec quelques rôles ici et la dans une poignée de séries TV et de téléfilms. En tant que réalisateur, Matt Farnsworth s’est fait connaître avec le documentaire Dying For Meth, qui suit le quotidien d’une famille d’accro au crystal meth sur une période de 5 ans, un documentaire multi primé d’après ses dires bien qu’il n’y ait aucune trace qui le prouve. Drogue toujours pour son premier film : Iowa, qui suit un couple qui se met au trafic de meth. Film encore une fois soit disant multi récompensé alors qu’il n’y a qu’une trace de cet affirmation : une nomination, même pas une récompense, au Tribeca Film Festival. Deux choses l’une : soit mes recherches n’ont pas été assez poussées au point de ne rien trouver sur les œuvres susmentionnées, soit Matt Farnsworth est un mec qui a pris le melon avec le temps et mythonne légèrement, et encore je vous épargne toutes ses auto congratulations issues de son site officiel. Après la vision de The Killer Orphan, j’opte pour la seconde option, parce que mine de rien, pour qualifier son métrage de populaire au boogeyman qui, je cite, est « un personnage devenu la nouvelle icône de l’horreur du 21ème siècle », il faut tout de même avoir les chevilles enflées par des injections de synthol. Sauf que non Matt, ton boogeyman est aussi raté que ton film qui est un mauvais DTV horrifique parmi tant d’autre tout juste bon à caler une table.
Il faut déjà saluer l’étonnante originalité du scénario de The Orphan Killer, qui ne l’est pas tant il semble avoir été écrit après un marathon de films d’horreur. Structuré en flashback pour donner l’impression que le récit du film à un minimum d’épaisseur, il n’est pas difficile de savoir où Matt Farnsworth a puisé son inspiration. The Orphan Killer, c’est l’histoire de deux gamins, un frère et sa petite sœur, témoins du meurtre de leurs parents et qui finissent par la suite dans un orphelinat dirigé par des nonnes. Si pour la gamine tout va bien, le gamin lui va rapidement devenir la bête noire des pingouines qui vont le torturer physiquement et psychologiquement. A peu de choses près, The Orphan Killer est dans le fond un genre de remake à peine déguisé de Douce Nuit, Sanglante Nuit. Mais c’est qu’il est malin Matt Farnsworth puisque dans la forme, The Orphan killer est un genre de copie d’Halloween (plus la version Zombie que celle de Carpenter) avec son tueur qui s’est échappé de l’asile la veille et revient traquer sa sœur qui par le plus grand des hasards donne un spectacle dans le couvent-orphelinat où ils ont passé leur enfance. Ça tombe bien, notre boogeyman va pouvoir faire d’une pierre deux coups et se venger à la fois du personnel et de sa sœur qui a été adoptée pendant que lui a passé sa vie enfermé dans le grenier du couvent forcé à porter un masque, masque qu’il récupère bien évidement avant de commencer le massacre. Massacre de qui, justement? Là, il y a une petite couille dans le titre, qui n’aurait pas du s’appeler The Orphan Killer, mais The Killer Orphan, plus raccord mais visiblement Matt Farnsworth a voulu nous faire une anastrophe pour rendre le titre de son film plus vendeur. Car des Orphelins, il y en a mais l’action se passe dans le coté délabré et vide du couvent, ça fait plus creepy que voulez-vous. N’espérez donc pas voir des gamins se faire trucider par un tueur fou, ni le casting même car la force du métrage, c’est de nous présenter de futures prochaines victimes que l’on ne reverra plus.
En apparence, The Orphan Killer se présente comme un slasher assez méchant, car il faut reconnaître que le film est assez gore par moments et que les effets spéciaux sont le point fort du film. Mais un slasher chiche en meurtre car voyez-vous, Matt Farnsworth qui par ailleurs veut se la jouer provoc envers l’église (le tueur qui plante une machette dans une croix, une nonne qui fait une turlute…), fait occire l’intégralité du casting restant dans sa première partie pour ensuite bifurquer vers le torture porn bête et méchant ou la sœurette va se faire torturer à petit feu par son frangin devenu cinglé et fanatique religieux, et il a aussi une petite rancune envers elle parce qu’elle s’est fait adopter et pas lui. Mais que voulez-vous, elle avait le choix entre l’orphelinat et une baraque remplie de Barbie, tout le monde aurait fait de même, plutôt que de rester avec un frangin frappé du bulbe déjà à la base dont le comportement des nonnes ne fait qu’empirer. Mais que fait la police? Rien, tout juste un flic qui adopte la gamine demande si la punition n’est pas trop sévère, mais visiblement la cruauté et la torture sur un enfant c’est pas trop grave.
Scénario parfois con, déjà vu dans les grandes lignes et dans certains détails repiqués ici et là (on pense très fort aux Griffes De La Nuit dans une scène pseudo onirique, et à Carrie pendant une douche ensanglantée), l’aspect technique de The Orphan Killer ne permet même pas de sauver les meubles. Matt Farnsworth se la pète dans le générique de fin en stipulant en grand le matos avec lequel il a tourné son torchon: une caméra Thomson Viper FilmStream. Oui, la caméra pionnière de l’ère de la HD avec laquelle par exemple David fincher a tourné Zodiac, et Michael Mann Collateral ou Miami Vice. Sauf que Matt Farnsworth lui n’ a pas jugé nécessaire de passer par la case post production qui lui aurait éviter un rendu à l’image amateur et que se caméra, il ne sait pas la tenir. La mise en scène est catastrophique, entre les multiples plans aérien qui ne servent à rien et l’incapacité du réalisateur à cadrer ne serait-ce qu’un plan, et son boogeyman, correctement en tournant le tout caméra à l’épaule mais sans aucun talent. L’image est laide, la réalisation aussi, le montage ne suit aucune logique de rythme si ce n’est parfois celle de la bande son orientée métal. Techniquement, The Orphan Killer est un désastre, autant que le reste du métrage. Et pour ceux qui veulent savoir à quoi ressemble ce que le metteur en scène à la prétention de qualifier de, je re cite, « nouvelle icône de l’horreur du 21ème siècle », et bien c’est juste un mec grand, légèrement baraqué en jean et chemise qui porte un masque moisi. Mais attention: il porte une cravate, question charisme ça change tout. Une icône donc, une vraie, qui reviendra dans une suite, puisque Matt Farnsworth a tenu parole: il a voulu créer une franchise horrifique, il l’a fait avec un second opus sorti 8 ans plus tard. Possible que j’attende 8 ans pour le voir, ou 8 jours. On verra bien.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des scènes gores sympas ♥ C’est court |
⊗ Un scénario qui repique des idées de partout ⊗ Rien d’original dans ce métrage entre le torture porn et le slasher de bas étage ⊗ Une mise en scène dégueulasse ⊗ Techniquement, c’ est dégueulasse aussi ⊗ Marcus, l’ orphan killer. Tout ce qu’on retient, c’est sa cravate ⊗ Il est quand même vachement prétentieux le réalisateur. |
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| Même en le prenant pour ce qu’il est, à savoir un DTV horrifique comme il en existe par centaine, The Orphan Killer est un sacré navet coincé entre le slasher et le torture porn de bas étage. Mal réalisé, techniquement laid, sans aucune once d’originalité avec un scénario qui ne se gène pas pour piquer des choses un peu partout, ce métrage qui à la prétention de présenter son tueur dont la seule marque de charisme est sa cravate comme la « nouvelle icône de l’horreur du 21ème siècle » est tout simplement à éviter. | |
Titre : The orphan killer
Année : 2011
Durée : 1h23
Origine : USA
Genre : une horreur
Réalisateur : Matt Farnsworth
Scénario : Matt Farnsworth
Acteurs : Diane Foster, Matt Farnsworth, David Backus, Edward Winrow, Devin Foster, Ramon Villa, Seif El Bawdrey, Margot White
