Dans toute la Corée du Sud, une organisation d’exécution des contrats connue sous le nom de Baekjeong gang, dirigée par l’impitoyable « lutin », sème la terreur dans le cœur du monde interlope. Cependant, le détenteur du titre de Goblin, Doo Hyun, est responsable d’un crime commis par un autre membre de l’organisation et ami proche, Young Min, ce qui lui vaut une peine de dix ans d’emprisonnement. Pendant que Doo Hyun est incarcéré, Young Min prend le nom de Lutin et s’affirme comme le nouveau chef de l’organisation. Menacé par la sortie de prison de Doo Hyun, Young Min se donne beaucoup de mal pour conserver son rôle de chef du gang de Baekjeong. Doo Hyun est alors confronté à un dilemme : reprendre son titre de Lutin ou tenter de sauver son amitié avec Young Min.
Avis de Cherycok :
Dans les années 2000 et 2010, le cinéma coréen a bousculé les codes du polar des films de gangsters avec des bobines percutantes qui se sont immédiatement fait une place au panthéon des meilleurs polars et autres thrillers. Le problème, c’est qu’à la suite de ça, on a eu une avalanche de films coréens du même genre qui ont surfés sur la vague et ça fait quelques années que le filon s’est épuisé, non pas qu’il n’y a plus de bons polars et/ou thrillers en provenance du pays du matin calme, mais ils se sont faits moins nombreux et souvent moins novateurs. C’est le cas de The Goblin, sorti en 2022, qui tente d’amener une réflexion sur la loyauté et le prix à payer pour ses choix dans cet univers des gangsters usé jusqu’à la corde, mais qui ne réussi que partiellement son pari car il ne révolutionne au final pas grand-chose et manque clairement d’intensité bien qu’il sache se montrer plutôt efficace.

The Goblin joue la carte du thriller de vengeance mais va essayer autant que possible de développer correctement ses personnages. Le film va s’attarder sur le personnage principal, sur sa rédemption, sur sa véritable envie de faire une croix sur son passé de gangster après avoir pris une peine de prison pour un meurtre qu’il n’avait pas commis, par loyauté. The Goblin prend soin de montrer un père qui regrette ses erreurs, qui regrette d’avoir été absent, et qui tient coute que coute à se racheter, quitte à replonger dans ses travers lorsque sa fille est en danger. La relation père / fille semble pleine de sincérité et donne un vrai côté humain au personnage central qui n’est pas un simple dur à cuire alors que c’est comme ça qu’il nous est présente dans les premières minutes. La culpabilité le ronge, le désir de se reconstruire l’habite, et même si son ancien protégé pour qui il a fait de la prison à sa place, il garde un certain respect pour lui. Ces relations entre les personnages amènent une certaine profondeur au récit et bien que les thèmes de la trahison et de l’honneur soient désormais très clichés dans le cinéma coréen, The Goblin s’en saisit correctement et cela lui procure même un petit supplément d’âme. Jo Dong-Hyuk (la série Bad Guys), qui ressemble à s’y méprendre à Ekin Cheng (Young and Dangerous, Stormriders) période cheveux soyeux, incarne parfaitement ce personnage qui est bien plus qu’un dur à cuire. Son côté monolithique, au début un peu artificiel, lui donne au final une certaine consistance à son personnage dès que ce dernier fait tomber les barrières en compagnie de sa fille. L’antagoniste, interprété par Lee Wan (Cinema Street, Once Upon a time in Seoul), est un peu moins intéressant car bien plus cliché, du moins jusqu’au dernier acte où il prend un peu plus de profondeur, permettant au film de proposer un final un peu moins noir que ce qu’on a l’habitude de voir dans les thrillers coréens. The Goblin propose quelque chose de plus intime, avec une émotion et des dilemmes moraux qui prennent le pas sur la débauche de violence, même si celle est est tout à fait présente.

Les scènes d’action de The Goblin soufflent par contre le chaud et le froid. D’un côté, on a ce côté sec et violent auquel le cinéma coréen nous a habitué, avec des personnages qui passent leur temps à se planter au couteau et même une certaine intensité. De l’autre, on a un montage parfois beaucoup trop épileptique et des chorégraphies pas toujours très recherchées qui empêchent ces scènes d’action de réellement retenir l’attention. Ça manque ici clairement de souffle et alors que ces scènes d’action auraient pu/dû être le moteur narratif de The Goblin, même si elles restent sympathiques, elles n’ont pas du tout l’effet escomptées. Mais le plus gros problème du film, c’est son scénario. Outre son côté très prévisible, avec des rebondissements qu’on voit venir à des kilomètres, avec un schéma narratif qu’on a vu de nombreuses fois (l’ancien gangster en pleine rédemption qui va se voir rattrapé par son passé), il ne laisse aucune place au développement des personnages secondaires mais aussi l’antagoniste principal. Pire encore, les coïncidences sont un peu trop grosses pour être intéressantes. Certes, elles servent à faire avancer l’histoire, mais le fait que la jeune fille qui embête la fille du personnage central soit étonnement la fille de son ancien protégé, la crédibilité prend un coup dans l’aile. The Goblin est au final un polar un peu étrange dans lequel les scènes intimistes sont plus intéressantes que les scènes d’action qui souffrent de la comparaison avec ce que le cinéma coréen nous pond à de nombreuses reprises. Heureusement, la très courte durée du film, 1h30 génériques compris, permet au spectateur de malgré tout passer un moment divertissant, certes sans grand éclat, mais sauvé par sa sincérité et son personnage central.

| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Un personnage central intéressant ♥ Les relations entre les personnages ♥ Court et concis |
⊗ Un scénario trop prévisible ⊗ Des scènes d’action très moyennes ⊗ Des coïncidences beaucoup trop grosses |
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| The Goblin n’est certainement pas un polar coréen qui restera dans la mémoire. Les scènes d’action sont en demi-teinte, le scénario trop prévisible, mais le mélange entre film de gangster et histoire intime et humaine le sauve de la faillite. | |

Titre : The Goblin / 피는 물보다 진하다
Année : 2022
Durée : 1h30
Origine : Corée du Sud
Genre : Fallait pas l’énerver
Réalisateur : Kim See-Seong
Scénario : Kim See-Seong
Acteurs : Jo Dong-Hyuk, Lee Wan, Im Jung-Eun, Yoon Chul-Hyung, Kim Kang-Il, Choi Ki-Seob, Kim Gil-Dong, Gam So-Hyun, Jang Eun-Seo, Song Bo-Eun, Lee Joon-Sang
























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