[Film] The Brain, de Ed Hunt (1988)

Le docteur Blakely a un show télévisé appelé Independent Thinkers, un programme scientifique et religieux. Mais il ne fait pas penser son audience plus indépendamment. Avec l’aide d’un organisme alien en forme de cerveau, il essaye de contrôler l’esprit de la population.


Avis de Rick :
The Brain, je dois bien avouer que je n’en avais jamais entendu parler. Merci donc à Shout Factory d’avoir édité ce titre méconnu aux States dans une magnifique copie HD. Donc, The Brain. Film coproduit entre le Canada et les Etats Unis en 1988, il s’agît d’un film de Ed Hunt, réalisateur plutôt méconnu par ici, mais qui a déjà une petite carrière dans le genre. Il avait signé par exemple en 1981 Les Tueurs de L’Éclipse (Bloody Birthday), très sympathique bobine, sur laquelle il collaborait déjà avec le scénariste Barry Pearson. Pas parfait, mais un film de gamins tueurs, avec une ambiance sympathique, je valide. Oui je suis comme ça, je n’aime pas les gosses de toute façon. Pour The Brain donc, c’est une toute autre histoire, puisque le duo de réalisateur et son scénariste ne livrent pas une bobine d’enfants tueurs, mais une série B un peu rentre dedans qui semble continuer des thèmes tels que ceux abordés par Cronenberg sur Videodrome. Le contrôle de l’esprit via la télévision, tout ça tout ça. D’ailleurs, en sortant de la vision, je me suis demandé ce que le film aurait été si Cronenberg l’avait réalisé, mais c’est une autre histoire. Car bien que série B sympathique, The Brain demeure une simple petite série B, parfois un peu fauchée et maladroite malgré pas mal de bonnes intentions. Par contre, il est assez amusant de voir au casting du métrage David Gale, qui après avoir voulu contrôler des corps réanimés dans le fameux Re-Animator de Stuart Gordon à coup de lobotomies, se retrouve encore ici à jouer le docteur qui cherche à contrôler l’esprit des gens. Mais ce coup-ci, avec l’aide d’un cerveau géant Alien, qui en plus bouffe le casting, rien que ça. On nous invite ici à suivre les aventures d’un jeune anti héros, farceur, avec de mauvaises notes en cours (comme dans un certain Le Blob datant de la même année), qui alors qu’il est envoyé au centre du docteur Blakely, va très rapidement comprendre que quelque chose cloche.

Entre hallucinations, docteurs fous qui le poursuivent et n’hésitent pas à éliminer des témoins à gros coups de haches dans la face, et un fameux cerveau géant se nourrissant des pensées des gens et grandissant à vu d’œil, jusqu’à avoir une tête carrément, il faudrait être bête pour ne pas se rendre compte que quelque chose cloche. Surtout lorsque l’on voit notre docteur arriver vers nous intégralement nue. Et contre toute attente, malgré un budget sans doute bien bas, The Brain fonctionne et s’avère une très solide série B. Il faut dire que le film déborde de bonnes intentions, et parfois d’idées visuelles forts sympathiques. Tout n’y est pas parfait, mais on va y revenir. Car ça commence fort en tout cas, avec une séquence d’hallucination, cash en ouverture, à coup d’ours en peluche prenant vie et pleurant du sang (du Fulci pour ours en peluche ?), murs d’une pièce qui rétrécissent, et tentacules géantes traversant les murs (non, ce n’est pas un hentai). Ça commence fort, si bien que la suite, un brin plus classique, a de quoi décevoir. Oui, notre héros, il est bien classique, il a son intérêt amoureux qui parfois est un peu cruche (mais le héros aussi je vous rassure). Tardivement dans le film, notre héros dira clairement à sa copine de ne pas regarder la télévision pour ne pas se faire laver le cerveau, et cette cruche, elle finira par le faire, et notre héros se demandera pendant de trop longs instants ce qui aurait bien pu se passer… Des petites erreurs, dans les personnages classiques ou un peu trop transparents (le docteur joué par David Gale) un peu trop en arrière plan, dommage), avec des acteurs pas toujours au top, ou parfois même dans sa narration, mais qui ne retire en rien au plaisir du visionnage.

Car The Brain est généreux. En hallucinations, en gore parfois quand notre cerveau se met à bouffer des gens. Et l’ensemble est plutôt bien emballé par Ed Hunt, aidé par la partition musicale de Paul Zaza (la saga du Bal de L’horreur, Blown Away), très sympathique et nous ramenant clairement dans ces bonnes vieilles années 80. En fait oui, on pourrait reprocher à The Brain de ne pas toujours avoir eu le budget de ses ambitions, car il veut nous raconter et nous montrer des choses, et lors de certaines scènes, on sent que Ed Hunt est très appliqué, et a même une approche très clinique du cadrage, mais à d’autres moments, ça fonctionne moins. On pourra citer la poursuite en voiture, un peu trop molle pour convaincre (mais pas catastrophique non plus), ou encore quelques plans extérieurs à la photographie un poil moins travaillée, et même quelques clichés persistants du genre (l’héroïne vierge qu’il faudra sauver et qui offre sa virginité à un moment critique). Mais The Brain transpire la bonne humeur, va très vite dans ce qu’il raconte quitte à se foutre des quelques incohérences, et se fait au final plus intéressant qu’il n’y paraît. Une petite perle injustement oubliée et boudée en France ? Nous n’irons peut-être pas jusque là, mais une bobine tout à fait recommandable pour tous les amateurs du genre.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une série B généreuse
♥ Un message derrière
♥ Une ambiance agréable
♥ Pas mal d’idées sympathiques
⊗ Parfois un peu trop fauché
⊗ Quelques aspects bancals
note8
The Brain plaira à tous les amoureux des séries B des années 80. Il contient tous les tics de son époque, certains de ses clichés, mais a une ambiance particulière qui saura séduire, en plus d’être très généreux dans ce qu’il entreprend, et très rythmé.



Titre : The Brain

Année : 1988
Durée :
1h34
Origine :
U.S.A. – Canada
Genre :
Horreur
Réalisation : 
Ed Hunt
Scénario : 
Barry Pearson
Avec :
Tom Bresnahan, Cynthia Preston, David Gale, George Buza, Christine Kossak, Bret Pearson et Bernice Quiggan

 The Brain (1988) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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