[Film] Ratman, de Giuliano Carnimeo (1988)


Terry part enquêter sur la disparition de sa sœur mannequin sur une île des Caraïbes. Elle y est confrontée à une horrible créature mi-homme mi-rat, fruit d’une expérience génétique qui n’a pas réellement porté ses fruits.


Avis de Cherycok :
Quiconque a grandi dans les années 80/90 est forcément déjà passé devant la jaquette intrigante de Ratman et à sa fameuse punchline « La cruauté du rat, l’intelligence de l’homme ». Quand on voit ce dont est capable l’homme, on se demande si ça n’aurait pas été mieux d’écrire l’inverse. Mais bref, là n’est pas la question. Le sujet, c’est Ratman, cette bobine assez improbable venue d’Italie, pays du cinéma d’exploitation s’il en est dans les années 80, toujours à l’affût d’une idée à exploiter. Ratman a beau avoir une réputation peu flatteuse, la curiosité a été plus forte que tout. Parce que sincèrement, partir du point de départ qu’un savant un peu fou s’est amusé à injecter du sperme de rat dans des ovules de guenon (pourquoi faire ? on cherche encore), et voir le résultat de cette expérience génétique dégommer de la donzelle peu farouche, c’était vachement prometteur pour l’amateur de bisserie que je suis. Mais la réputation de Ratman s’est confirmée : c’était chiant, et aussi un peu chiant.

Nelson de la Rosa a été un des plus petits hommes du 20ème siècle. Il mesurait 71 centimètres et, après qu’il ait été « découvert » par un journaliste, des producteurs italiens se sont dit que ça serait rafraichissant de le mettre en vedette dans un film d’horreur fauché. Et même qu’il jouerait le rôle du boogeyman. On fait appel à Giuliano Carnimeo (Les Exterminateurs de l’An 3000), on lui donne un scénario qui tient sur un quart de post-it, on lui présente Nelson de la Rosa, on lui file trois kopecks et on lui dit « allez vas-y, fais-nous rêver, fais un film, démerde-toi avec ça ». Giuliano Carnimeo s’exécute et Ratman est né. Une voix off nous explique l’expérience citée plus haut, comme ça pas besoin de s’attarder des plombes, on nous présente la « bête » en nous précisant qu’elle n’aime que la viande crue, on nous fait comprendre qu’elle s’échappe et voilà, en 2 minutes top chrono, tout est lancé, place aux diverses attaques. Du moins, c’est ce qu’on espère. Pendant presque la moitié du film, Ratounet, oui parce que c’est comme ça qu’un des personnages l’appelle, nous est caché. On l’aperçoit de dos, ou caché par un élément du décor lorsqu’il tue, et il faudra attendre la 3ème minute pour l’avoir en frontal. Et ratounet, il aime bien gratouiller avec ses petites griffes. Ça sera d’ailleurs son attaque favorite la gratouille, juste après avoir fait un saut de cabri sur ses victimes, le tout accompagné de bruitages vaguement de rats très stridents qui mettront vos tympans à rude épreuve. Mais il faut cacher la misère de l’absence de budget (ou de talent), donc une grosse majorité de scènes se passent de nuit ou dans une grande obscurité. Et lorsque les personnages ont la bonne idée (la seule à vrai dire du film) d’allumer la lumière, Ratounet part vite ronger les fils parce qu’il est intelligent lui (enfin, il parait). Du coup, c’est vrai que dans la plupart des scènes, on y voit comme à travers une pelle et difficile de profiter des attaques de notre vedette grimé de noir, habillé en haillons et affublé de fausses dents en plastique. En même temps, quand on voit la gueule des maquillages, en carton-pâte, on se dit que ce n’est pas plus mal qu’on ne les voie pas.

Ratman se trompe complètement et au lieu d’exploiter son « monstre » naturel, quitte à en faire des caisses avec et d’en donner au spectateur pour son argent, le film préfère le cacher et essayer de créer une ambiance simili poisseuse. C’est bien d’essayer des choses hein, mais parfois ça rate. Et là, ça a raté hein, clairement. Parce que c’est bien joli de cacher notre nouveau Dominicain préféré pendant une très grosse partie du film, mais du coup il faut combler, surtout quand, au-delà du concept même qu’est Nelson de la Rosa à lui tout-seul, on n’a pas vraiment de scénario. Deux sous intrigues vont s’entrecroiser. D’un côté, on a une américaine qui cherche sa sœur, accompagnée d’un écrivain rencontré sur place. De l’autre côté, on a ladite sœur, en séance photo sexy avec son photographe et qui vont se faire attaquer par Ratounet (j’adore définitivement ce nom). Au final, une intrigue ne sert strictement à rien, si ce n’est à combler les trous, je vous laisse deviner laquelle. On a des personnages qui s’échangent des lignes de dialogues inintéressantes, un mec qui drague une demoiselle, des plans sur des visages qui ont peur mais avec des acteurs qui jouent tellement mal qu’on a parfois l’impression que quelqu’un leur fait une gâterie, des plans interminables sur des jambes qui marchent, … Bref, c’est chiant, mais d’un chiant… Alors du coup, on se raccroche à ce qu’on peut. Et heureusement, Giuliano Carnimeo a eu la bonne idée de nous mettre 2/3 plans boobs furtifs (parce que les soutiens gorges, c’est surfait) et surtout une scène de douche où on va pouvoir admirer la très jolie Eva Grimaldi (Intimo, Les anges Gardiens). Ah oui, là il s’est appliqué le Giuliano Carnimeo, il nous fait de bien beaux cadrages pour nous la montrer sous tous les angles. Par contre, pour le reste du film, il en a rien à cirer. Bref, oui, elle est sacrément jolie la Eva. Bah oui quoi, on se console avec ce qu’on peut dans ce film sacrément soporifique ! La scène de douche, et la VF aux petits oignons, bien WTF parfois.

LES PLUS LES MOINS
♥ La scène de douche
♥ « L’attraction » Nelson de la Rosa
⊗ C’est mou et chiant
⊗ Les acteurs jouent comme des pipes
⊗ Mal filmé
⊗ Photographie trop sombre
La fin de Ratman nous annonce potentiellement une suite. Elle ne verra heureusement jamais le jour. Parce que déjà la vision du film en lui-même a été pénible malgré ses 1h20 au compteur, alors se fader une suite…

LE SAVIEZ VOUS ?
• Nelson de la Rosa a joué dans deux autres films, Cross Mission (1988), un sous-rambo rital, et L’Île du Docteur Moreau (1996) aux côtés de Marlon Brando. Il a été la vedette de beaucoup d’émissions de télévision et a été un acteur récurrent de l’émission vénézuélienne Super sabado sensacional. Il est mort d’une crise cardiaque en 2006 à l’âge de 38 ans



Titre : Ratman / Rat Man / Quella villa in fondo al parco
Année : 1988
Durée : 1h21
Origine : Italie
Genre : Na nana na nana Ratman !
Réalisateur : Giuliano Carnimeo
Scénario : Dardano Sacchetti, Elisa Briganti

Acteurs : David Warbeck, Janet Agren, Eva Grimaldi, Luisa Menon, Werner Pochath, Nelson de la Rosa, Anna Silvia Grullon, Pepito Guerra, Jose Reies, Victor Pujols Faneyte

 Ratman (1988) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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