[Film] Psychos in Love, de Gorman Bechard (1987)

Gérant d’une boite de strip-tease, Joe est à première vue un barman accueillant et sympathique, mais à la nuit tombée, il se révèle etre un tueur sanguinaire dont le seul plaisir est de charcuter, démembrer et dépecer toutes les femmes qu’il rencontre! Kate est une ravissante manucure, dont la véritable passion n’est pas de couper les ongles, mais plutot les gorges des hommes qui font appel à ses services. De plus, elle est plus habile avec une tronconneuse qu’avec une lime à ongles… Le monde étant beau et juste, ces 2 ames-soeurs vont se rencontrer et vivre une merveilleuse histoire d’amour faite de meurtres et de partage… de corps!


Avis de John Roch :
Réalisateur trois ans plus tôt de Telephone Killer, qui a sa place chez Nanarland, Psychos in love est l’œuvre de Gorman (non, ce n’est pas un pseudo) Bechrd, réalisateur à la carrière peu commune qui débute réellement avec ce second métrage, qui sera distribué par Empire, la boite de Charles Band. Ce qui permet à Bechard de signer avec le producteur un deal de quatre films, mais rien ne se passe comme prévu et ses deux métrages, Galactic Gigolo et Cemetary High, sont massacrés par Band, ce qui dégoutte le jeune cinéaste du cinéma. Ses deux autres films ne se feront donc pas, et de toutes façons, Empire se casse la gueule avant que Charles Band ne revienne avec Full Moon. Romancier dans les années 90, Gorman Bechard revient au cinéma au début des années 2000 et se fait spécialiste de films dramatiques et de documentaires. Sa période Empire, Bechard lui crache dessus, à l’inverse de ce Psychos in Love, qui a un petit statut de film culte auprès des amateurs, et est même sorti chez nous très tardivement chez Uncut movies, en VHS. Un film qui appartient totalement à son auteur puisque Gorman Bechard est réalisateur, producteur, scénariste, monteur et directeur de la photographie.

Lui c’est Joe, il est proprio d’un bar et tue des femmes. Elle c’est Kate, manucure de profession et elle zigouille tout ce qui a un zboub. Le destin les réunit, il ont une passion commune : le meurtre, mais aussi une haine commune : le raisin sous toutes ses formes. Ils tombent amoureux, le point de départ d’une histoire d’amour pas comme les autres. Psychos in Love, c’est le type de film qui tente d’en faire un maximum avec le peu qu’il a, mais qui au final en fait trop. Pourtant ça démarre bien, et on suit avec plaisir le parcours du couple, chacun introduits à leurs tours, avec des petites interventions face caméra afin de mieux cerner leurs personnalités, ça donne un coté pseudo documentaire, c’est plaisant, c’est par moments drôle (ce moment où ils avouent leurs penchants pour le meurtre, d’une simplicité et d’une naïveté tordante), par moment bien mis en scène (la même scène reprise à l’identique avec deux actrices différentes), le problème, c’est que le concept s’essouffle vite.

Le concept donc, à savoir un couple de psycho killer qui tombent amoureux, ne convainc pas totalement. La faute à un scénario qui ne sait pas vraiment quoi en faire. Ainsi, le couple tue séparément, parfois ensemble pour tester autre chose, ont carrément plus envie de tuer sur la fin, mais en tuant quand même parce qu’il faut bien remplir le quota de meurtres et combler le vide entre deux scènes d’expositions. Le script tente de se renouveler en introduisant un troisième tueur, le plombier cannibale, mais d’une part le personnage est introduit trop tôt, puis est laissé de coté la plupart du temps, d’autre part la confrontation est ratée. D’autant plus dommage que le début réussit à donner de l’intérêt aux personnages. Coté humour, c’est par rares moments réussis, mais c’est surtout terriblement répétitif : la tirade sur le raisin c’est drôle deux fois, au bout de la cinquième beaucoup moins ; le mariage de Kate et Joe avec son quiproquo sur les prénoms qui tourne en rond dès les premières secondes. Reste à sauver la chanson titre, amusante, et quelques seconds rôles qui le sont tout autant, tel cette femme à tendance suicidaire qui confie à un Joe blasé par le meurtre qu’elle rêve de se faire poursuivre, violée et tuée, ou le personnage asiatique à l’origine de dialogues à double sens. Là où le film se plante également, c’est dans cette manière de briser le quatrième mur sans raison, ça donne un coté parodique, mais ça tranche trop avec le reste du métrage pour convaincre, ça hésite trop entre la parodie décalée et la simple comédie horrifique. De toutes façons, ça ne marche pas des deux cotés, et le film étant chiche en gore, il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques bonnes idées
♥ Quelques gags fonctionnent…
♥ Un duo d’acteur convainquant
♥ Les vingts premières minutes…
⊗ Ça manque de meurtres graphiques
⊗ … mais beaucoup ne fonctionnent pas
⊗ Ça hésite trop entre la parodie et la comédie
⊗ … le reste
Psychos in Love part d’une bonne idée, mais le concept ne tient pas sur la longueur. Pas très drôle, pas très gore, trop hésitant dans le ton humoristique, à réserver aux amateurs de films obscurs des 80’s qui y trouveront peut être un intérêt.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film a été tourné avec des fins de pellicules.
• Un grand nombre de scènes ont été tournées dans l’appartement du réalisateur.
• Gorman Bechard était fiancé à Debi Thibeault lors du tournage.


Titre : Psychos in love
Année : 1987
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : un gars, une fille
Réalisateur : Gorman Bechard
Scénario : Gorman Bechard, Carmine Capobianco

Acteurs : Carmine Capobianco, Debi Thibeault, Angla Nicholas, Patti Chambers, Carla Bragoli, Carri Gordon, Cecelia Wilde, Lum Chang Pang, Robert Suttile

 Psychos in Love (1987) on IMDb


 

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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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