[Film] Over the Top, de Menahem Golan (1987)


Chauffeur routier solitaire, Lincoln Hawk vit rongé par un divorce et la culpabilité d’avoir abandonné un fils qu’il n’a jamais vu, Michael. Lorsque Lincoln – sur les conseils de son ex-femme – part chercher son fils à l’Académie Militaire, il se cogne à l’agressivité de ce dernier. Pour Lincoln, le seul moyen de prouver à son fils – et à lui-même – qui il est réellement, c’est de remporter le championnat du monde de Bras de fer de Las Vegas !


Avis de Paganizer :
Pour la plupart des gens, Sylvester Stallone, c’est surtout les sagas Rambo (4 volets) et Rocky (7 volets pour le moment, et bientôt 8 avec la sortie annoncée de Creed 2 en Novembre 2018). Mais la carrière de celui que l’on surnomme encore parfois « L’Étalon Italien » (en référence au surnom qu’il portait lors de son passage par le porno soft dans les 70’s), c’est aussi un bon nombre de films d’action sentant bon la série B (Cobra, Tango & Cash, Haute Sécurité, Mafia Love, Daylight, Cliffhanger…). C’est en 1987 qu’il se retrouve à l’affiche d’un film réalisé par Menahem Golan (des productions Golan – Globus) qui fût un échec à sa sortie en salles, mais qui devint totalement culte suite à son exploitation en vidéo. Un film avec lequel Sly voulu changer un peu d’image et de registre en ne s’appuyant pas que sur son physique et en jouant un personnage un peu plus profond et travaillé… Je veux bien sûr parler de l’inoubliable « Over The Top – Le Bras de Fer » ! Car forcément, Stallone dans un film où il est question de bras de fer, ça ne s’oublie pas !
Mais ce n’est pas la seule raison, d’autant qu’ici, le bras de fer sert plus de métaphore pour illustrer le combat qu’est souvent la vie, et toute l’ambivalence qui habite l’être humain et qui le pousse soit d’un côté, soit de l’autre. Alors, certains diront peut-être que les productions Golan-Globus, un peu comme celles du duo Simpson-Bruckheimer, sont souvent des œuvres au ras des pâquerettes, voire un peu nanardes… Certes, ce n’est pas entièrement faux, mais, un peu comme lorsqu’on réouvre une vieille malle au fond du grenier, on y trouve quelques perles qui brillent plus fort que les autres ! Over The Top fait partie de cette catégorie !

Deuxième film de Stallone pour la Cannon, à l’époque toute puissante (Après « Cobra » de Georges Pan Cosmatos), Over The Top est considéré par beaucoup comme un film mineur, voire un mauvais film de Sly. Il faut dire qu’au moment du tournage, il est alors au sommet après 4 Rocky et 2 Rambo ayant rencontré, faut-il le préciser, un énorme succès ! Ce n’était donc pas une évidence de le voir débarquer dans une production Cannon, boîte plutôt spécialisée dans la série B de luxe, car comme chacun le sait, Sly ne tourne pas pour n’importe qui, ni pour un Mars et un yo-yo qui fait de la lumière ! Cependant, pour Over the Top, la Cannon va débloquer les gros sous et proposer à l’acteur un scénario qui parvient à le convaincre. À cela, Sly impose quand même de pouvoir retoucher le script afin qu’il lui corresponde plus, et qu’il puisse y insuffler sa psychologie typiquement Stallonienne. De son côté, Menahem Golan se propose pour assurer lui-même la mise en scène.
Malheureusement, à l’arrivée, Over the Top sera un gouffre financier pour la Cannon, et comme je l’ai dit plus haut, un échec cuisant au box-office. Pourtant, comme beaucoup d’autres productions de la firme, Over the Top va acquérir avec le temps un statut particulier et des fans de plus en plus nombreux qui n’hésitent pas à parler de film culte. Car malgré ses défauts et sa réalisation basique, voire plan-plan, et son scénario somme toute très simple, le film fait quand même le job.
L’histoire est plutôt bien taillée pour Stallone et rappelle à bien des niveaux celle de Rocky (un type solitaire, considéré comme un looser qui va réussir, à force de volonté et de cœur, à gagner l’estime de son entourage.). Il est vrai que Lincoln Hawk est moulé dans la même glaise que Rocky Balboa (Le fait que Sly ait retouché le script n’y est sûrement pas pour rien !). Rappelons qu’à l’inverse d’un Chuck Norris ou d’un Schwarzenegger, Stallone a vraiment galéré à s’imposer et s’est fait tout seul, à force de se battre pour atteindre son but… Pas étonnant que cela ressorte assez souvent de manière évidente dans ses différents rôles.

Et dans Over the Top, c’est par le biais du bras de fer qu’il cherche à atteindre son but et obtenir respect et reconnaissance. Cette idée du bras de fer d’ailleurs, peut surprendre (Il faut quand-même aller chercher l’idée de faire un film axé sur cette discipline !). Mais cela fonctionne, car on trouve dans le film ce que l’on vient chercher dans ce type de réalisations. Dommage que l’ensemble soit un peu trop proche finalement de la morale de Rocky. Heureusement, le film se montre assez travaillé et profond, grâce au travail autour de la relation père/fils compliquée qui équilibre, quelque part, un script qui serait resté terriblement basique autrement. Et si l’on apprécie Stallone, on y trouve donc son compte, entre action et émotion.
Tout au long du métrage, Sly reste fidèle à lui-même, avec son jeu si caractéristique, il fait du bras de fer et se bat (au propre comme au figuré), ce qui lui permet de mêler son côté « gros-bras » à une petite dose de réflexion et d’humanité grâce à sa relation avec son fils (joué par David Mendenhall parfois un peu crispant, mais rien de méchant). On trouve à ses côtés des personnages typiques de ce genre de productions, comme des méchants caricaturaux, des vieux copains bienveillants… Bref, le lot habituel d’adjuvants et d’opposants. Quelques punchlines sympathiques fusent, ce qui n’est pas pour nous déplaire, comme le fameux « Quand je retourne ma casquette, je deviens une machine ».
On peut noter aussi que, comme souvent dans les films de Stallone, la bande originale est excellente et composée de hits en puissance qui servent et accompagnent toujours magnifiquement bien les scènes et les différents passages de l’œuvre (Rien que le générique d’ouverture du film est pour moi un des meilleurs des 80’s !).

Au final, film adulé par un grand nombre de fans qui ont fait de ses défauts de vrais arguments pour lui rendre son honneur, Over the Top est un produit représentatif du cinéma d’action en vogue à l’époque, et aujourd’hui presque disparu (à mon grand désespoir !), un film qui cartonnait dans les vidéo-clubs et tournait non-stop dans les magnétoscopes jusqu’à ce que la VHS demande grâce !
Aujourd’hui, on le voit encore débarquer de temps à autre en 2eme partie de soirée sur certaines chaines TV, preuve de sa toujours bonne santé ! On peut même dire que le film se bonifie avec le temps ! Malgré son échec à sa sortie (pour Sly et pour la Cannon) Over the Top a marqué et est resté dans les mémoires pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises !
L’amour immodéré que certains (dont votre serviteur) lui portent est tout à fait justifiable, autant que la haine que d’autres ont à son encontre ! En même temps, n’oublions pas qu’il reste le seul film à évoquer le bras de fer… Rien que cela vaut sûrement que l’on s’y intéresse !

LES PLUS LES MOINS
♥ Un Stallone différent
♥ Le rythme et l’ambiance
♥ Les scènes de bras de fer dantesques
♥ La bande originale
⊗ Réalisation basique
⊗ Scénario un peu simple
Au final, Over the Top s’est imposé au fil du temps comme une œuvre sincère et hautement sympathique, un film rythmé, attachant, parfois touchant, et plus profond qu’il n’y parait au premier abord. Ponctué d’hallucinantes séquences de bras de fer (filmées pendant les véritables championnats du monde), le film est également baigné d’une excellente B.O purement 80’s devenue aussi culte que l’œuvre elle-même. Un film extrêmement attachant, et pour moi, un vrai classique !



Titre : Over the Top / Le Bras de Fer
Année : 1987
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Drame/Action – Sport so 80’s
Réalisateur : Menahem Golan
Scénario : Gary Conway, David Engelbach

Acteurs : Sylvester Stallone, Robert Loggia, Susan Blakely, Rick Zumwalt, David Mendenhall, Chris McCarty, Terry Funk, Bob Beattie, Allan Graf

 Over the Top - Le bras de fer (1987) on IMDb













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Auteur : Paganizer

Cinéphage boulimique, fan de cinéma authentique avec une appétence particulière pour les pellicules différentes voire singulières. A tendance à fuir le cinéma fast-food grand public trop formaté. Également doté d'un penchant naturel pour les mauvais films sympathiques et les nanars décomplexés et fendards.
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