[Film] Disco Dancer 3, de Babbar Subhash (1984)


Avinash est élevé durement par sa mère Aartie dans le but de se venger d’Uday Bhan Singh qui a assassiné son père 20 années auparavant.


Avis de Laurent :
Fausse suite de Disco Dancer, connue sous le titre de Jimmy III, Kasam Paida Karne Wale Ki a en fait été tourné en 1984, soit entre Disco Dancer (1982) et Dance Dance (1987). Babbar Subhash exploite sa franchise jusqu’au bout pour nous livrer, encore une fois, un savoureux dancexploitation sous ecstasy.

Après un générique très psychédélique, Babbar Subhash met en scène une histoire, une fois de plus tirée par les cheveux : le prince Satish Kumar (Mithun Chakraborty) est maltraité par son oncle Uday Bhan Singh (Amrish Puri). Ce dernier l’assassine froidement sous les yeux de sa femme Aartie (Smita Patil) et fait passer le meurtre pour un suicide (c’est plutôt original de mettre fin à ses jours en se plantant un couteau dans le bide) … Aartie était enceinte à ce moment-là (avec messieurs dames une inédite scène de sexe relativement osée dans cet océan de pudibonderie bollywoodienne). Les années passent et Avinash (on a le droit à 2 Mithun Chakraborty pour le prix d’un) est élevé dans le seul but de venger la mort de son père. Avinash, entre deux bastons, trouve le temps de tomber amoureux de Neena (Salma Agha) qu’il a sauvée d’un viol collectif après un concert disco. On retrouve la même recette scénaristique que pour Disco Dancer et Dance Dance, les mêmes acteurs, et le même compositeur sous acides (Bappi Lakiri). Donc les amateurs de disco bien décalé n’auront aucun problème pour trouver leurs repères. Cependant Kasam Paida Karne Wale Ki est beaucoup plus sage, moins débridé et donc moins jouissif.

Heureusement que deux scènes sont là pour justifier la présence de ce Jimmy III sur votre pile de films de chevet : une reprise des clips Billie Jean et Thriller de Michael Jackson ! Yaouh !!! C’est énorme avec des zombies à paillettes complètement hors sujet !!! Il a fallu attendre 2h de film pour que Babbar Subhash ose enfin l’impensable. Du bonheur, et le tout en recyclant Billie Jean au synthé bontempi sur le titre Jeena Bhi Kya Hai Jeena (l’O.S.T. est trouvable dans n’importe quelle crèmerie indienne entre la Gare de l’Est et la Gare du Nord). Enormissime ! D’autres tubes très eighties sont bien évidemment mis à la sauce Bollywood mais je n’ai pas encore mené l’enquête pour trouver les titres originaux … probablement aussi respectables que les affligeants Modern Talking de Dance Dance. Sinon quelques bonnes scènes d’action artisanales viennent dynamiser un peu cet immense fourre-tout cinématographique avec du lever de jambes laborieux pour les coups de pieds et de bonnes mandales de Cow-boy pour mater les vilains (très vilains d’ailleurs). Le final fait même très western de pauvre avec des fusillades assez excentriques et une bonne dose de pyrotechnie foireuse. Mithun Chakraborty tue deux bad guys avec une seule balle et Salma Agha réussit à faire exploser un hélicoptère avec un silex …

LES PLUS LES MOINS
♥ Un kitch de tous les instants
♥ Le détournement de chansons connues
♥ Le final nawak
⊗ Un peu trop sage

Bien qu’un peu décevant lorsque l’on a connu les transes provoquées par Disco Dancer et Dance Dance, Kasam Paida Karne Wale Ki reste tout de même un film immense de par sa vision improbable du mythe de Michael Jackson. A voir absolument pour vous faire une idée d’un certain cinéma qui ose tout sans aucun complexe.



Titre : Disco Dancer 3 / Kasam Paida Karne Wale Ki / Jimmy III
Année : 1984
Durée : 2h19
Origine : Inde
Genre : Dancexploitation sous ecstasy
Réalisateur : Babbar Subhash
Scénario : Babbar Subhash

Acteurs : Mithun Chakraborty, Smita Patil, Salma Agha, Amrish Puri, Gita Siddharth, Jagdish Raj, Karan Razdan, Master Subramanium, Bob Christo, Yunus Parvez

Kasam Paida Karne Wale Ki (1984) on IMDb


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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