Marco va se venger des personnes qui ont fait du mal à ses proches. Il se lance dans une quête de justice où rien ni personne ne l’arrêtera.
Avis de Cherycok :
Ceux qui nous suivent savent que les codes habituels du cinéma indien ne me parlent pas vraiment. Malgré plusieurs tentatives de me lancer dans cette vaste jungle, j’ai toujours été freiné par des choses qui sont en général ce qui plait aux autres dans ce cinéma, mais qui moi me dérangent (la déification des héros, la mise en scène tape-à-l’œil), voire m’horripilent (les danses / chants). Mais quand les films sont plus sobres ou quand il y a une proposition bien particulière, ça ne me dérange pas d’y revenir et j’apprécie même le spectacle, comme dans des films tels que Thar, Article 15 ou Jallikattu. C’est là qu’on en vient à Marco, film qui possède bon nombre de choses qui me dérangent mais dont le maitre mot est de tout pousser à l’extrême, et en particulier la violence et le gore. Le film a fait polémique en Inde, avec des personnes qui sortaient des salles à cause de cette violence, et de nombreuses demandes pour censurer le film pour ses passages télé. Forcément, ça a titillé ma curiosité de cinéphage aventurier de l’extrême. Après visionnage, une chose est sûre, c’est que Marco renvoie 99.9% des Cat III de Hong Kong au rang de film familial.

Marco est un film qui ne recule devant rien, devant aucune violence, devant aucune scène gore, et qui va même s’amuser à embrasser fougueusement tout ce qui habituellement tabou dans le cinéma. Corps jeté dans un bain d’acide et qu’on voit se décomposer, membres coupés à la tronçonneuse, oreille arrachée avec les dents, fracture ouverte, corps qui explose, bas du corps arraché par une mine, bouche agrandie de force, cœur arraché à main nue et autres joyeusetés outrancièrement gores. Mais toute cette joyeuse boucherie, ce n’est rien. Parmi bon nombre de barrières franchies, citons par exemple une gueule de chien arrachée à mains nues. Marco ose même tuer un enfant. Mais pas juste il se fait tirer dessus hors champ et c’est réglé. Non non, ça serait trop soft ça. Une jeune fillette de 10 ans est pendue, et un jeune garçon du même âge va voir sa tête se faire écraser à plusieurs reprises et frontalement par une bouteille de gaz. Comme si ce n’était pas suffisant, un bébé à terme, encore dans le ventre de sa mère, se fait expulser de force (avec un grand coup sur le haut du ventre), puis on le balade ensanglanté tenu par le pied, après avoir coupé le cordon ombilical avec un couteau de Rambo. Oui oui, je vous assure, comme dit en intro, même le plus affreux et immoral des Cat III de Hong Kong parait gentillet à côté de Marco. Ben oui, que voulez-vous, quand on fait tout ça à la famille de Marco, il ne faut pas s’étonner qu’il s’improvise boucher / charcutier / bourreau / ange vengeur. Surtout que Marco, il est complètement badass et il est tellement badass que, même blessé, après avoir découpé des dizaines de mecs dans tous les sens, le premier truc qu’il fait est de s’allumer un bon gros cigare pour ensuite y retourner. Parce que tout est plus cool et badass avec un gros barreau de chaise au bec. Marco prend les codes habituels des blockbusters indiens actuels, avec des scènes d’action over the top, des ralentis ultra poseurs, la déification de ses héros, sauf qu’ici les potards sont poussés à l’extrême, parfois jusqu’au grotesque, avec une ultra violence complétement assumée et surtout souvent très jouissive pour quiconque aime le cinéma bourrin et gore, et qui essaie de choquer dès que ça en a l’occasion. Marco est un film à la fois souvent ridicule et complètement jouissif. Un film qui pousse le racolage et l’outrancier à son paroxysme et qui s’assume comme tel. Il est tellement premier degré dans son délire qu’il en devient un énorme nanar devant lequel il est impossible de ne pas rire, s’exaspérer et s’amuser comme un petit fou. Une expérience assez étrange, jusqu’auboutiste, où le médiocre côtoie le sublime dans chaque scène.

Parce que Marco, c’est tout et son contraire quel que soit le niveau. Visuellement, il y a des plans absolument magnifiques, avec d’excellents cadrages, de très beaux jeux de lumière, qui sont constamment contrebalancés par de la putasserie à 200% avec des gros ralentis ultra poseurs bien dégoulinants. Pour les combats, c’est la même chose, avec des chorégraphies réussies, une recherche dans les cadrages et la mise en scène pour, le plan suivant, se lancer dans du gros bourrinage qui a oublié son cerveau. Il en est de même pour les effets de style avec un film qui par exemple se lance dans une scène d’action en (faux) plan séquence très intense, puis d’un coup, sans qu’on ne sache réellement pourquoi, nous balance un effet de style qui ne sert à rien comme cette caméra qui fait un 360° vertical qui n’a aucun sens. Même les acteurs, charismatique à souhait, imposants par leur présence, perdent tout crédit tant ils virent au cabotinage. La palme revient au (anti)héros interprété par Unni Mukundan qui, au fur et à mesure que le film avance, devient une arme de destruction massive tout en nous servant un surjeu de plus en plus outrancier. La déification habituelle des héros des blockbusters indiens devient ici une « diablification » qui est poussée à fond les ballons. Les scènes d’action sont brutales, intenses, violentes donc, à grand renfort de gerbes de sang (souvent numériques). Les coups portés font souvent mal, très mal, avec des bruitages qui appuient bien la rage avec laquelle ils sont donnés. La mise en scène est souvent intéressante, avec un réalisateur qui tente des choses et qui s’efforce à faire un film le plus beau possible, avec une esthétique et une lisibilité souvent recherchées. Même si le montage des combats comporte certaines imperfections, on sent que tout est fait pour que le résultat final soit le plus impressionnant possible. Mais allez savoir pourquoi, on a l’impression que, régulièrement, le cerveau du réalisateur part en vrille et ça abuse de plans poseurs, de ralentis pour tout et n’importe quoi. Mais ça abuse aussi de premier degré alors que tout ce qui se passe à l’écran est hautement improbable. En fait, il est difficile d’appréhender Marco et de savoir comment le prendre. Est-ce que le réalisateur est réellement premier degré de bout en bout et, à ce moment-là, le nanardeur averti en aura pour son argent et sautillera de joie sur son canapé devant ce spectacle d’une putasserie assez exceptionnelle ? Est-ce qu’il a voulu créer une expérience visuelle / sensorielle basée sur la violence extrême / sadisme / provocation où tous les codes des blockbusters indiens sont au final mis à mal dans la façon dont ils sont poussés à leur paroxysme ? Peut-être les deux à la fois ? Difficile à dire mais une chose est sûre, c’est qu’on ne ressort pas indemne du visionnage de Marco.

| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Outrancier jusqu’à la jouissance ♥ Le visuel ♥ De bonnes scènes d’action ♥ Un casting charismatique ♥ La violence extrême |
⊗ Un scénario qui tient sur un post-it ⊗ Trop long de 25 minutes ⊗ Un peu répétitif ⊗ Âmes sensibles s’abstenir |
|
Note : Mais aussi : |
|
| Marco est un film où l’outrancier, le racolage et la putasserie sont élevés à un niveau rarement atteint, un film où la violence extrême devient presque une œuvre d’art, un film à la fois souvent extrêmement ridicule et complètement jouissif. Sans conteste, une expérience à vivre ! | |

|
MARCO est sorti en blu-ray chez SPECTRUM FILMS au prix de 25€. Il est disponible à l’achat ICI. Sur le blu-ray, en plus du film, on trouve : Présentation du film par Logan Boubady, Entretien avec Yannick Dahan, Bande-annonce. |
Titre : Marco
Année : 2024
Durée : 2h25
Origine : Inde
Genre : Boucherie charcuterie
Réalisateur : Haneef Adeni
Scénario : Haneef Adeni
Acteurs : Unni Mukundan, Siddique, Jagadish, Kabir Duhan Singh, Abhimanyu Shammi Thilakan, Anson Paul, Ishan Shoukath, Yukti Thareja, Durva Thaker, Sreejith Ravi






























![[JV] Silent Hill f (2025 – Playstation 5)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/10/SILENT-HILL-f_20251005000416-680x340.jpg)
![[Film] Double Dragon, de James Yukich (1994)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2021/07/doubledragon.jpg)
![[Portrait] Qin Peng-Fei, le meilleur de l’action chinoise ?](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/04/QinPengFei-680x340.jpg)
![[Interview] Mickaël Dusa et Jolan Nihilo (réalisateurs)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2023/11/Mickael-Dusa-Jolan-Nihilo-680x340.jpg)




![[News] Badlands dégaine du film HK pour 2026](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/10/Badlands_2026-680x340.jpg)
![[Film] The Town of Ghosts, de Todd Zhang Tao (2022)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/10/thetownofghosts-680x340.jpg)

