[Film] L’Arme Fatale 3, de Richard Donner (1992)


À une semaine de la retraite, le sergent de police Roger Murtaugh doit s’attaquer, avec son coéquipier le sergent Martin Riggs, à un gang de marchands d’armes spécialisé dans les armes perce-blindage. Seule particularité de ce gang : leur chef est un ancien flic, Jack Travis.


Avis de Iris :
Nous voici donc courant semaine 3 de mon épopée dans la saga L’Arme Fatale et comme je vous l’avais dit, je suis une élève assidue donc bah j’asside quoi… Alors, Faze m’avait un peu mis la puce à l’oreille avec sa prédiction (nous verrons bien si sa boule de cristal est bonne ou pas) et forcément je m’attendais à une baisse de qualité dans la série. Et quand on voit ce que compte une personne avertie, moi je compte triple après ce visionnage et je râle de ne pas jouer au scrabble.

Le duo Donner/Silver reprend donc du service trois ans après le deuxième opus pour sortir le troisième volet de la saga. Envie de contenter les fans en manque depuis 3 ans ou besoin de renflouer un peu la trésorerie après des échecs commerciaux, compliqué de connaitre leurs motivations mais voilà, ils vont reprendre une recette qu’ils connaissent bien et dont ils ont déjà pu éprouver le succès. Et ça, parfois, ça veut tout dire… Donc, on reprend les presque mêmes et on recommence. Bon sauf que très très rapidement, on va sentir que la magie n’y est pas, n’y est plus. La première partie du film va nous laisser cette impression de ne pas savoir où il va avec cette histoire. D’ailleurs, je pense que le scénario n’a pas été la partie qui a concentré le plus les efforts. C’est franchement foutraque et sans vraiment poser l’histoire de manière adroite comme ça a été le cas dans les deux premiers films, on nous distille petit à petit des éléments qu’on doit essayer de rassembler au milieu de plein d’autres choses qui viennent parasiter cette intrigue déjà alambiquée. Parce que oui, si dans le premier l’humour était au service de l’intrigue et de l’histoire, ici c’est clairement le contraire : on nous balance de la blague / mimique / grimace / réplique censée être drôle à tout va et, parfois, il y a un peu d’histoire bon parce que oui à un moment y a bien des lourdingues qui vont vouloir trouver un fil conducteur dans tout ça.

Donc on retrouve notre duo de flics avec un Murtaugh à une semaine de prendre sa retraite. Appelé sur une histoire de bombe, ils interviennent avant l’arrivée de la brigade anti-bombe et font tout exploser. Rien de moins qu’un building entier va y passer. Les effets spéciaux sont toujours aussi incroyables et, encore une fois, on admire le boulot des artificiers en regrettant toujours autant leur presque disparition. Du coup, nos deux flics se voient rétrogradés en simples agents. Au détour d’une de leur ronde, ils vont tomber sur un braquage de fourgon blindé et vont arrêter un des coupables. Les courses poursuites sont toujours aussi dantesques et encore une fois on admire le boulot des cascadeurs en regrettant toujours autant leur presque disparition. Mais le mec va se faire descendre au commissariat par LE méchant, un flic ripoux qui a décidé de voler des armes pour… Euh ben on ne sait pas et en fait on s’en fout un peu quand même. Et là, on n’admire pas du tout le boulot du méchant et on regrette vraiment la disparition du charisme des méchants précédents. Quand on pense que pour ce rôle ont été envisagés Robert De Niro, Jack Nicholson, Gene Hackman, Al Pacino, James Caan, Alec Baldwin, John Travolta ou encore Michael Keaton, on se demande ce qui a pu se passer. Le problème c’est que les armes se retrouvent on ne sait pas trop comment entre les mains de gamins paumés et là c’est le drame. Comme le méchant est un ancien flic naturellement la police des polices entre en scène et loin d’être de vrais gratte-papiers, c’est une bombe badass qui débarque. Et là, désolée Rika y a rien de personnel, mais voilà un point tout de même bien meilleur que dans le deux, on ne peut que saluer l’idée de remplacer la petite jeune fille frêle et un peu idiote par une nénette qui en a dans le… Enfin elle en aurait si… Bref, y a du progrès et on admire le boulot des faire-valoir en ne regrettant pas la disparition de leur côté ingénu. Et là oui, on comprend ce que lui trouve Riggs et ok, va pour la galipette.

Sauf que cette fois-ci, y a même plus du tout Shane Black pour donner un semblant d’orientation à toute cette histoire et le fait qu’il ne soit plus là pour protester laisse les mains libres à notre équipe de scénaristes encouragés par la production pour faire un peu n’importe quoi au niveau comique. Du coup l’insupportable Leo Getz revient pour notre plus grand supplice incarné cette fois par un Joe Billy Idol Pesci à qui ils auront tout fait. Vendetta personnelle ou pari perdu je ne saurais dire mais il l’aura bien mérité son rôle dans Casino. Bref ce personnage ne sert toujours à rien du tout mais c’est le sidekick rigolo (oui ben c’est pas une obligation non plus). Mais il n’est pas seul ! non non non ! On nous colle par-dessus le marché une fliquette hystérique amoureuse du sergent Murtaugh qui ne sert à rien non plus mais c’est supposé nous amuser. Et là on entre vraiment dans la problématique dure de l’écriture. Quand on a la flemme et qu’en plus on n’a pas de talent bah pour faire rire on essaie de faire rentrer des blagues toutes plus lourdes les unes que les autres à grand renfort de mimiques et d’œillades bien appuyées pour faire comprendre au spectateur que c’est là qu’il faut rire. Et cet humour-là, c’est un peu le vieux qui au PMU du coin te met des coups de coude pour que tu rigoles à ses blagues moisies. Et tes trois côtes pétées n’y changeront rien, quand c’est pas drôle, c’est pas drôle… Et tu as mal. L’humour est vraiment devenu lambda et on se souvient des punchlines du premier volet en regrettant vraiment leur presque disparition. Nous retiendrons malgré tout un petit « il y a plus de plastique que dans Cher là-dedans » et un « d’habitude les gens traversent la route quand ils me voient – Bah j’ai pas eu le temps » mais c’est très insuffisant pour conserver ce qui faisait une des principales forces du 1. Pour le coté drama on remplace la dépression de Riggs par le choc de Murtaugh qui a dû faire usage de son arme à feu et en affronter les conséquences funestes. Ce n’est pas plus mal et on évite la redondance.

Alors oui on me dit dans l’oreillette qu’à lire tout ça on a l’impression que je n’ai pas aimé le film et qu’il va prendre un petit 3/10 des familles. Il n’en est rien. Mais je trouve qu’il y a une baisse de qualité indéniable dans l’écriture des dialogues et des personnages. Je pense aussi qu’on peut y voir les limites de l’exercice du rattrapage intensif. J’imagine que si j’avais attendu 3 longues années, j’aurais retrouvé toute l’équipe avec plaisir, peut-être un peu entaché par tous ces éléments mais ça m’aurait peut-être moins choquée. Et puis j’aurais eu 14 ans et du coup j’aurais pu apprécier davantage. Mais ce n’est qu’un point gênant, alors certes c’est très présent parce qu’évidement quand ça touche à l’écriture des personnages, des dialogues et de l’histoire ça fait beaucoup et ça donne un côté brouillon, mais le reste est vraiment toujours de bonne qualité : les effets spéciaux, le rythme, les courses poursuites, les gunfights, la musique, la photographie, la mise en scène et le film reste un très bon divertissement. Je souligne au passage que cette fois-ci l’hélico s’en sort ce qui soulagera quand même les âmes sensibles.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les effets spéciaux
♥ Le rythme
♥ Les courses poursuites
♥ Les gunfights
♥ La musique
♥ La photographie et la mise en scène
⊗ L’humour au détriment de l’histoire
⊗ Le côté brouillon
⊗ Les sidekicks superflus
⊗ Le méchant transparent

Vraie note : 5.99/10 (juste pour faire râler Faze)
On passe un bon moment devant L’Arme Fatale 3, on ne s’ennuie pas et on en prend plein les yeux, mais il faut tout de même reconnaitre qu’il manque ce qui faisait du premier volet un film si particulier. Mais un sage m’a dit un jour « ce n’est pas parce qu’on préfère une chose qu’on déteste toutes les autres », je crois que ça n’a jamais été aussi vrai…

LE SAVIEZ VOUS ?
• Après l’énorme succès du film au box-office, Warner Brothers avait prévu d’offrir à Mel Gibson, au producteur Joel Silver et au réalisateur Richard Donner des Range Rovers noires flambant neuves comme cadeaux de remerciement. Cependant, les présidents de Warner Brothers, Bob Daly et Terry Semel, ont seulement dit à Donner qu’ils étaient invités à un déjeuner de célébration (les Range Rovers devaient être un cadeau surprise) et Donner voulait inviter Danny Glover, Joe Pesci, Rene Russo et le scénariste Jeffrey Boam à se joindre à eux. Le studio a donc simplement fait le tour de Los Angeles, et a continué à acheter une nouvelle Range Rover pour chaque nouvel invité au déjeuner, et les a présentées à tout le groupe joyeusement stupéfait à la fin du repas.

• Dans la scène où Riggs et Lorna comparent leurs cicatrices, beaucoup de celles de Riggs lui ont été données pendant les événements de L’Arme fatale 2 (1989), en particulier les coups de feu dans son poumon et la blessure au couteau à l’arrière de sa jambe.

• À l’origine, Leo Getz ne figurait pas dans le scénario, et toutes ses scènes ont été ajoutées par la suite. Dans le script original, Leo avait quitté Los Angeles pour New York City.

• Le site de construction des logements n’était pas un décor construit pour le film, mais un véritable projet immobilier à Lancaster, en Californie. Les promoteurs ont fait faillite avant que les maisons ne soient achevées. La société de production n’a pu y tourner qu’après avoir accepté de démolir complètement le site après le tournage.



Titre : L’Arme Fatale 3 / Lethal Weapon 3
Année : 1992
Durée : 1h58
Origine : U.S.A
Genre : Mi-figue mi-bastos
Réalisateur : Richard Donner
Scénario : Jeffrey Boam, Robert Mark Kamen

Acteurs : Mel Gibson, Danny Glover, Rene Russo, Joe Pesci, Stuart Wilson, Steven Kahan, Darlene Love, Traci Wolfe, Damon Hines, Ebonie Smith, Gregory Millar

 L'Arme fatale 3 (1992) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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