[Film] Justice Sauvage, de John Flynn (1991)


Un flic aux méthodes expéditives de New York traque un caïd de la drogue de sa connaissance, qui a tué son collègue et ami d’enfance. Gino Felino et Richie Madano ont vécu dans le même quartier à New York. Mais Richie est devenu un trafiquant de drogue accro à la drogue, tandis que Gino a choisi le bon côté de la justice en devenant policier à Brooklyn et est marié et père d’un garçon. Un jour, le malfrat tue le coéquipier et ami d’enfance du policier, Bobby Lupo sous les yeux de sa famille. Gino part à sa recherche afin de le faire payer tandis que Don Vittorio, le caïd à qui appartient le territoire où Lupo fut tué, envoie ses hommes aux traces de Madano…


Avis de Cherycok :
Alors avant toute chose, il faut savoir que je suis vierge de tout Steven Seagal. Enfin presque. Disons qu’après avoir parcouru sa filmographie, je n’ai vu qu’un seul film du bonhomme, et un pourri, post 2000. Ses films m’ont toujours fait peur pour je ne sais quelle raison, alors que je suis capable de m’enquiller des merdes immondes sans trembler des genoux. Mais bon, il faut se lancer un jour, histoire d’exorciser tout ça, histoire de compléter ma culture cinématographique avec des films de ce grand monsieur qu’est Steven « Cassage de bras » Seagal. Et il faut commencer avec le commencement, ses films de début de carrière, ses quelques films qui ont la réputation d’être bons, avant qu’il ne se consacre quasi exclusivement à partir des années 2000 à des DTV fauchés de seconde zone après avoir doublé de volume est n’être devenu que l’ombre du pratiquant d’aïkido qu’il était. Alors c’est parti pour Justice Sauvage (1991), réalisé par John Flynn (Haute Sécurité, Brainscan), avec un Seagal en quête de justice, et surtout en quête de vengeance !

Justice Sauvage possède ce doux parfum des séries B d’action des années 80 : de l’action, les bas-fonds de Brooklyn, la mafia italienne, un flic aux méthodes expéditives, de la tôle froissée. La violence gratuite est là d’entrée de jeu, avec un mec qui tabasse une prostituée ou le protagoniste qui balance un headshot à une conductrice qui lui gueulait dessus car il gênait le passage. Oui, l’amateur de séries B d’action de cette époque se sent de suite comme dans des petits chaussons et sait qu’il va passer un bon moment décérébré. Rapidement arrive donc Steven Seagal, doux et dur à la fois, capable un instant de recueillir un petit chien abandonné et le plan d’après d’éclater un crâne à coup de barreau de chaise. Déjà à l’époque il avait ce regard de bulot qui le caractérise mais qu’importe, on veut le voir péter des gueules. Seagal empale un mec sur un mur avec un hachoir à viande, il utilise une boule de billard enveloppée dans une serviette pour faire sauter les dents d’un mec, il découpe la jambe d’un sbire avec un fusil à pompe. Il est comme ça Steven, c’est un poète. Un poète qui pète des bras, mais un poète quand même. Il ne fait pas semblant, il y va à fond, au point que sur le tournage, il a cassé une dent à William Forsythe en lui enfonçant le visage dans un mur de briques. La violence, c’est clairement ce qui caractérise le mieux ce Justice Sauvage. Impacts de balles, hachoir planté dans la jambe ou la main, nez explosé, jambe arrachée, bref, c’est brutal, parfois bien sanglant. Martialement parlant, ne connaissant pas l’aïkido, je ne saurais dire ce que ça vaut réellement à ce niveau-là. Mais à l’époque, c’était assez nouveau, et c’est sans doute pour cela que, à l’instar des premiers JCVD, les premiers Seagal ont très bien marché au box-office. Justice Sauvage a rapporté 40 millions de dollars de recettes pour un budget de 14, sans compter l’exploitation vidéo qui a suivie.

Justice Sauvage n’est pas très riche en intrigues. Apparemment, 30 minutes auraient été charcutées au montage, essentiellement du développement de l’histoire et des personnages, afin de rendre l’ensemble très rythmé. Et c’est le cas, il y a peu de temps mort et difficile de s’ennuyer pour qui aime le genre. Le scénario tient donc sur un post-it mais il est correctement mené, avec des infos qui sont divulguées au fur et à mesure, et un côté urgent accentué par ce rythme qui ne faiblit pas. Soyons clair, nous ne sommes pas en présence d’un grand film et il faut le prendre pour ce qu’il est réellement. Mais ça fonctionne et certaines scènes valent même leur pesant de cacahuètes. Citons par exemple la longue scène dans le bar à billards dans laquelle Seagal défonce, tout en faisant un long monologue, une bonne douzaine de sbires, ou ce final au final à pompe se terminant en bonne grosse baston de rue. C’est très correctement shooté pour ce genre de produit et les scènes d’action, bien que jamais impressionnantes, sont vraiment très efficaces et Seagal semble à l’aise là-dedans. Il l’est moins lorsqu’il faut avoir un jeu plus dramatique. Pour balancer des punchlines funs, aucun souci, pour jouer la tristesse, nettement moins. Il faut dire que le bonhomme est assez monolithique, assez raide. Pour William Forsythe, qui interprète l’antagoniste principal, c’est l’inverse. Bien que c’est sans doute ce qu’on lui a demandé avec son rôle de méchant psychotique, sans pitié, vicieux au nez rempli de poudre blanche, il est parfois en totale roue libre, cabotinant dès qu’il en a l’occasion au point d’en devenir assez irritant. Alors il est clair que le personnage de Gino, interprété par Seagal, est tellement une machine à défoncer des crânes que l’on ne s’inquiète jamais vraiment pour lui ou pour savoir s’il sera à la hauteur du méchant dès qu’il l’aura trouvé, mais qu’importe, le spectacle a beau être basique, il est surtout assez jouissif.

LES PLUS LES MOINS
♥ Rythmé et va droit au but
♥ Brutal et violent
♥ La bande son rap / rock
♥ Correctement shooté
♥ L’ambiance déglingo de Brooklyn
⊗ Seagal ne sait pas jouer
⊗ On sent parfois les coupes au montage
⊗ C’est très basique

On dit que le meilleur de Seagal est au début de sa carrière et que rapidement ça se gâte. Justice Sauvage confirme en tout cas pour les débuts. Mais j’avoue que je n’ai pas spécialement envie de vérifier pour la fin.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Gino combat un personnage appelé Sticks dans le bar, joué par le vétéran des arts martiaux Dan Inosanto. Il était l’un des meilleurs amis de Bruce Lee et l’une des trois personnes que Bruce a laissé s’entraîner au Jeet Kune Do. Il est également un maître du combat au bâton et a étudié de multiples disciplines comme l’Escrime et le Silat, et c’est lui qui a appris à Bruce Lee à utiliser le nunchaku.

• Steven Seagal a déclaré dans une interview que la bagarre dans le bar du film était sa préférée parmi toutes les scènes de combat auxquelles il a participé.

• Malgré de nombreuses critiques négatives, ce film est entré en première position au box-office américain, ce qui en fait le troisième film de Steven Seagal à entrer en première position le week-end de son ouverture.

• Steven Seagal a joué plusieurs personnages italo-américains dans sa carrière, y compris dans ce film. Il a déclaré qu’on le prend souvent pour un Italo-Américain, alors qu’il est d’origine néerlandaise, anglaise, allemande, russe et juive.



Titre : Justice Sauvage / Out for Justice
Année : 1991
Durée : 1h31
Origine : U.S.A
Genre : La bourrinitude
Réalisateur : John Flynn
Scénario : R. Lance Hill, Steven Seagal

Acteurs : Steven Seagall, William Forsythe, Jerry Orbach, Jo Champa, Shareen Mitchell, Sal Richards, Gina Mershon, Jay Acovone, Nick Corello, Robert LaSardo

 Justice sauvage (1991) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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