[Film] Hotel Inferno, de Giulio de Santi (2013)

Le tueur à gages Frank Zimosa vient d’être embauché pour une mission rentable par le riche et puissant Jorge Mistrandia. L’objectif: tuer deux personnes qui se cachent dans un de ses hôtels européens.


Avis de John Roch :
Digne héritier du gore transalpin, Necrostorm a gagné le cœur des amateurs de cinéma qui gicle (pas le cinéma qui gicle blanc, l’autre) avec les instantanément cultes Adam Chaplin et Taeter City dont on attend les suites, ou encore The Mildew From Planet Xonader. Au milieu de tout ça, Hotel Inferno est un prolongement logique de la boite de Giulio De Santi, qui aime les jeux vidéos, il en a même développé un (Death Cargo un jeu de baston nanardesque, rebooté sous le nom de Gorebreaker), propose ici un FPS live, après le passage à la première personne de l’adaptation de Doom, et avant Hardcore Henry. Peut être le pari le plus audacieux de la boite, mais aussi celui qui en montre le plus ses limites. Dans Hotel Inferno, on voit à travers les yeux de Franck, tueur à gage de profession, qui arrive dans un hôtel quelque part en Europe. Guidé par la voix de l’énigmatique Jorge, sa mission est d’assassiner un couple en accomplissant un rituel bien précis.

Rien ne se passe comme prévu car Franck se rend compte qu’il n’est pas là pour assassiner des meurtriers mondialement recherchés, mais des anciens tueurs à la solde de Jorge, et le rituel non accompli déchaîne les enfers sur l’hôtel. Venant de Necrostorm, on aurait imaginé Hotel Inferno comme un trip à la Doom, où le héros dézinguerait du monstre à tout va pendant 1h20, seulement les emprunts au monde vidéoludique sont un peu plus vastes. Avec sa grosse voix qui renvoi aux pires doublages de jeux vidéos, Franck va arpenter les couloirs de l’hôtel, trouver de quoi se défendre, et fuir si la menace est trop importante. Un concept qui rappelle fortement la nouvelle génération de survival horror, les Amnesia et autres Outlast, qui explosait à l’époque où le métrage a été tourné, mais si il fallait poser le nom d’un jeu sur Hotel Inferno, ce serait Condemned : survival flippant et FPS dans lequel il fallait trouver les moyens de se défendre dans les niveaux. Ce qu’on ne peux pas enlever à Giulio De Santi, c’est d’avoir voulu retranscrire une ambiance de first person horror sur un écran, le film y arrive même plutôt bien avec des décors réussis et quelques moments de stress pendant des poursuites, seulement ça c’est dans l’idée, car en l’état il y a un léger détail qui a son importance : on ne joue pas.

Ce qui fonctionne manette en main ne fonctionne pas en étant simplement spectateur, vue à la première personne ou pas, ce qui fait de Hotel Inferno un film de couloir, un chiant en plus ! Il ne se passe, pour ainsi dire, pas grand chose au final, et la structure du film se révèle même répétitive. C’est long, le rythme est aux fraises, mais entre deux tunnels de dialogues et entre deux portes qui mènent à des couloirs, dès que le métrage se décide à lâcher la purée, ça y va, et on reconnaît la patte Necrostorm, à savoir du gore à l’ancienne, bien baveux. Et vas-y que je t’éclate des cranes, que j’égorge, que je fais un carnage au shotgun, à la barre de fer ou à la tronçonneuse, et que je te balance des grenades pour faire le ménage, tout ça à la première personne, d’où l’emploi du je. Des moments jouissifs, mais qui ne suffisent pas à faire balancer le film du coté des meilleures œuvres de Necrostorm, car techniquement, Hotel Inferno affiche ses limites. Budget restreint oblige, le film est visuellement assez moche, la vue à la première personne amène son lot de caméras qui bougent dans tout les sens qui filent la gerbe, des CGIs sont de la partie et surtout au niveau du montage, les raccords sont trop voyants, notamment lors des scènes gores, ce qui sort direct du délire first person shooter qui était pourtant l’intention première d’Hotel Inferno, qui par ailleurs ne se finit pas car il n’ y a littéralement pas de fin. Un film chiant qui laisse sur sa faim, Necrostorm nous a habitué à mieux.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un coté survival horror bien retranscrit…
♥ Un bon concept de départ
♥ Quand ça bouge, ça charcle
♥ La vue FPS lors des scènes gores
⊗ … mais qui ne fonctionne pas
⊗ Ça reste un film de couloir
⊗ Un rythme mal géré
⊗ Techniquement à la ramasse
⊗ on reste sur sa faim
Malgré un bon concept de départ, Hotel Inferno n’est pas ce que Necrostorm a sorti de meilleur. Les amateurs de gore y trouveront leur compte, mais il faudra passer outre la laideur et les longueurs du métrage.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le réalisateur a un petit rôle dans le film.
• Hotel Inferno est le premier film d’action-horreur tourné entièrement en vue subjective.


Titre : Hotel Inferno
Année : 2013
Durée : 1h20
Origine : Italie
Genre : FPS
Réalisateur : Giulio de Santi
Scénario : Giulio de Santi

Acteurs : Rayner Bourton, Michael Howe, Jesica Carroll, Christian Riva, Wilmar Zimosa, Santiago Ortaez, Monica Munoz

 Hotel Inferno (2013) on IMDb


 

0 0 votes
Article Rating

Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
S’abonner
Notifier de
guest

1 Commentaire
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments