[Film] Holy Flame of the Martial World, de Tony Liu (1983)


Les Sept Clans sont à la recherche d’une arme extraordinaire. Ils n’hésitent pas à massacrer un couple pour connaître son emplacement. Heureusement, les enfants sont épargnés. Le garçon sera élevé par un maître qui l’a sauvé, tandis que la fille sera élevée par leur école de sabre. 18 ans plus tard, le jeune Yin est envoyé par son maître récupérer l’arme que ses parents avaient dissimulé dans une grotte remplie de pièges…


Avis de Sanjuro :
Amateurs de wu-xia pian psychotroniques made in Shaw Brothers, nous allons une nouvelle fois parler d’une petite perle déviante produite par la firme durant les glorieuses eighties (quoique, financièrement parlant, ce n’était pas top moumoute les années 80 pour la Shaw !). Film de fantasy flashy et virevoltant, Holy Flame of the Martial World se situe dans la droite lignée des Buddha’s Palm et autres Demon of the Lute. Mais bien que tout aussi barré en coui… enfin en sucette (restons polis et courtois), le film qui nous intéresse se révèle tout de même un poil plus maîtrisé (ce n’est pas du Chu Yuan de la grande époque non plus, hein). Disons que contrairement aux deux WXP sous ecstasy précités, celui-ci possède des chorégraphies plus soignées (dont certains combats « traditionnels » plutôt bien menés) et un script à peu près écrit… Sans grande originalité certes, mais compréhensible du début à la fin sans que notre cerveau, réduit à l’état liquide, nous sorte par les oreilles une fois la projection terminée.

Mais bon, on s’en bat un peu la couenne du scénario non ? Ce qui importe ici (comme dans tout psycho WXP qui se respecte) c’est le rythme, la folie, les idées déjantées en rafale…Et force est d’avouer que sur ce point-là on est plus que servis. Impossible de s’ennuyer (ou même de souffler) une seconde tant le film enchaîne les séquences complètement barrées à un rythme qui force le respect. Et il faut dire que la réalisation « speedée » (doux euphémisme) de Tony Liu ne fait que renforcer la frénésie ambiante, tant le réalisateur de l’excellent Secret Service of the Impérial Court (du Baby cart à la sauce HK) abuse d’accélérés, de travellings circulaires (en fast-motion bien sûr) et de jump-cuts à tout va (souvent accompagnés de bruitages über kitsch) dans le but de dynamiser des séquences d’action qui finissent par ressembler à du pur délire hautement hallucinatoire à base de combattants qui volent sans discontinuer (encore plus que dans Zu !), de rayons d’énergie (incrustés sur la pellicule) et autres armes magiques qui font péter la moitié du décor quand ils ne transforment pas les pauvres victimes en squelettes fumants (Mars attacks style !).

Si vous voulez voir un film où le héros affronte des idéogrammes volants, où des peintures représentant des guerriers prennent vie, où les méchants finissent écrasés par des armes magiques transformées en tapettes géantes (oui, comme dans le film des nuls !), où l’on déclenche de véritables tempêtes en se poilant comme de grosses otaries (sublime idée que cette technique du « rire fantôme » enseignée au héros par son vieux maître, campé par l’incontournable Philip Kwok, décidément abonné à la déjante bis), où l’on affronte une ribambelle de vilains suceurs de sang fringués comme pour halloween (dont un démon vert, portant un masque de catcheur, qui éructe en anglais !!!) et où on se combat à grand renfort de boules à facettes magiques (ben ouais, c’était la mode à l’époque)…N’hésitez plus, Holy flame of the martial world devrait combler vos attentes de bisseux à la recherche d’objets drôles et décalés. Pour achever de vous convaincre de voir ce Citizen Kane du Wu-Xia pian stabilo (comment ça j’en fais un peu trop ?), je rajouterais que la plupart des combats sont accompagnés d’un magnifique thème martialo-disco-pouêt pouêt qui trotte dans la tête du spectateur jusqu’à la fin de ses jours. Ça fait envie, non ?

LES PLUS LES MOINS
♥ Plein de combats
♥ Un film fou
♥ Du SFX kitch de partout
♥ Ha les années 80…
⊗ Il faut aimer les wu xia pian fantasy…
En résumé, Holy flame of the martial world c’est des décors aussi kitsch que fantasmagoriques, des bastons homérico-hystériques à base de trucages désuets, des vilains aussi démoniaques que cabotins, un héros au cœur pur et au look des plus improbables (entre Tarzan et un clone foireux d’Elvis) et surtout du fun en pagaille et un rythme de fou furieux pour ce magnifique sommet de n’importe quoi jouissif où le gros bis qui tâche possède un charme, une poésie, qui n’est pas sans rappeler le cinéma des origines. Bref, comme dirait Omar Sharif : « Le WXP psychotronique c’est mon dada » (si, si, je vous assure !)

LE SAVIEZ VOUS ?
• Max Mok a commencé sa carrière en cette année 1983 avec pas moins de 4 films d’un coup : The Enchantress de Chor Yuen, Usurper’s of Emperor’s Power de Hua Shan, The Lady Assassin de Tony Liu et donc Holy Flame of the Martial World de Tony Liu.

• Max Mok a d’ailleurs été nominé pour le prix du meilleur acteur dans un premier rôle pour son rôle dans Holy Flame of the Martial World aux Hong Kong Film Awards.


Holy Flame of the Martial World est sorti chez Spectrum Films en Blu-ray en coffret avec Demon of the Lute au prix de 30€. Il est disponible à l’achat ici : Spectrumfilms.fr

En plus du film, on y trouve : Présentation du film par Arnaud Lanuque, Le déclin de la SB par Arnaud Lanuque, Interview de Candy Wen, portrait de Mona Fong, Entretien avec Chin Siu-ho par Frédric Ambroisine, jaquette réversible et bande annonce.



Titre : Holy Flame of the Martial World / 武林聖火令
Année : 1983
Durée : 1h30
Origine : Hong Kong
Genre : Hong Kong est fou
Réalisateur : Tony Liu
Scénario : Tony Liu, Cheung Kwok-Yuen

Acteurs : Max Mok, Leanne Lau, Yung Jing-Jing, Lau Siu-Kwan, Jason Pai Piao, Phillip Kwok, Yeung Ching-Ching, Liu Lai-Ling, Yau Chui-Ling, Candy Wen, Hsiao Yu

 Wu lin sheng huo jin (1983) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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