
Le Premier ministre britannique Sam Clarke et le président américain Will Derringer entretiennent une rivalité très publique et peu amicale qui met en péril la « relation spéciale » de leurs pays. Mais lorsqu’ils deviennent la cible d’un ennemi étranger puissant et impitoyable, qui s’avère plus redoutable que les forces de sécurité des deux dirigeants, ils sont contraints de s’en remettre aux deux seules personnes en qui ils peuvent avoir confiance : l’un et l’autre. Finalement alliés à la brillante agente du MI6 Noel Bisset, ils doivent s’enfuir et trouver un moyen de travailler ensemble suffisamment longtemps pour déjouer une conspiration mondiale qui menace le monde libre tout entier.
Avis de Cherycok :
Depuis plusieurs années, je n’attends plus grand-chose des blockbusters hollywoodiens sortant dans nos salles obscures. Trop aseptisés, trop interchangeables, trop plats, la faute peut-être à des budgets de plus en plus colossaux les obligeants à faire des films devant toucher le plus de monde et donc bien plus passe-partout et donc aseptisés, interchangeables, … Alors je me suis tourné vers les mid-budgets, mais aussi les blockbusters des plateformes de SVOD, certes parfois aussi plats et interchangeables, mais parfois aussi bien plus libres, bien plus débridés, bien plus funs. Alors là aussi il y a du bon gros étron qui sent la raclure de bidet (Coucou Red Notice / Le Jardinier / Shadow Force / Red One et consort), mais parfois on tombe sur quelque chose de vraiment très divertissant, qui nous surprend dans le bon sens du terme et duquel on ressort avec un grand sourire. Oui, j’ai été très emballé par Heads of State, dernier film en date de Ilya Naishuller, réalisateur des très fun Nobody (2021) et du bien barré Hardcore Henry (2015), fraichement débarqué ce 2 juillet 2025 sur Prime Video, et j’avais envie de vous en parler.
Avec sa première réalisation, Hardcore Henry, le metteur en scène russe Ilya Naishuller a divisé les foules. Certains ont complètement adhéré au délire d’un film 100% en vue FPS, d’autres ont très vite été épuisé par le concept. Son deuxième film, Nobody, a bien plus convaincu le public dans son ensemble et ce film d’action simple, basique, bourrin et fun, fleurant bon les années 80/90, proposait un moment complètement jouissif. Son troisième film Heads of State est dans la continuité de ce dernier mais va jouer à fond la carte du buddy movie à l’ancienne, avec deux personnages principaux très différents, qui ne s’apprécient pas forcément, mais qui vont être contraints de faire équipe et finir par s’apprécier. Clairement, le concept n’a rien de nouveau et Ilya Naishuller applique les codes d’un genre qui a beaucoup marqué les années 80 et 90 et qui semble l’avoir lui aussi beaucoup marqué, ce dernier ayant dû grandir avec puisqu’il est né en 1983. Mais là où le binôme central se différencie des autres, c’est qu’ici il est question du Président des Etats-Unis qui va devoir faire équipe avec le Premier Ministre Britannique pour sauver le monde d’une conspiration visant à faire exploser l’OTAN. Avec un point de départ pareil, on comprend vite qu’on va être ici dans une bonne pantalonnade et ça tombe bien, parce que Heads of State ne se prend à aucun moment au sérieux, est conscient de ce qu’il est et ne cherche jamais à proposer autre chose qu’un divertissement fun et efficace pour le spectateur, ce qu’il est, parfois presque à la limite de la parodie. Comme tout bon buddy movie, le film va jouer pendant une bonne partie sur les différences entre les deux protagonistes principaux. Nous avons d’un côté ici un Président américain, interprété par John Cena (The Suicide Squad, Fast and Furious X), ancienne grande vedette de cinéma d’action reconvertie en politique et fraichement élu, qui mise tout sur le paraitre, sur les méthodes un peu trop bourrines parce que les américains c’est les plus forts. De l’autre, nous avons le Premier Ministre anglais, joué par Idris Elba (Suicide Squad, la série Luther), ancien militaire, plus réfléchi, plus dans le feutré, œuvrant pour le bien commun. Et pour l’atout charme du film, mais aussi l’atout bourrinage, c’est l’actrice indienne Priyanka Chopra Jones (Baywatch, Matrix Resurrections) qui va s’en donner à cœur joie et vanner autant que faire se peut les deux messieurs muscles précédemment cités.
Tout l’humour du film va venir de ce duo, puis trio, et force et de constater que ça fonctionne, clairement parce que l’alchimie entre les acteurs est palpable et que les fions qu’ils s’envoient sont souvent bien écrits, reflétant parfois une certaine réalité (le personnage de John Cena renvoyant clairement à la carrière d’Arnold Schwarzenegger). Qu’on soit d’accord, Heads of State est complètement improbable et va à fond dans l’exagération, se moquant allègrement de chacun des deux chefs d’états qui passent leur temps à se chamailler comme des gamins, n’hésitant pas à parfois aligner des scènes aussi volontairement stupides que burlesques. bien que tous les gags/répliques ne fassent pas mouche, le plaisir est bel et bien là avec des acteurs parfois à fond dans l’auto-dérision. Le scénario quant à lui est très standard, tout comme l’écriture des personnages aussi funs soient-ils, mais la mise en scène de Ilya Naishuller vient dynamiter tout ça, en particulier lors des scènes d’action qui ont bénéficié d’un grand soin. Certes, lors de certains affrontements mano à mano, certains coups / mouvements sont un peu hasardeux, mais dès qu’il faut canarder et tout faire péter, Ilya Naishuller fait preuve d’un réel sens du spectacle et ses scènes d’action sont parfaitement exécutées. Là aussi nous sommes dans l’exagération, la surenchère volontaire, avec de très bonnes idées qui fusent dans tous les sens bien que le réalisateur recycle parfois des choses qu’il a vus ailleurs. Que ce soit la scène du crash d’avion, la course poursuite dans la voiture présidentielle, le gunfight dans la planque à Varsovie ou encore le gros bourrinage final, tout se fait extrêmement fun, avec des cascades pas toujours parfaites mais un ensemble extrêmement généreux, jouissif, avec pur seul et unique but de vider la tête au spectateur et de lui en donner pour son argent. Le rythme ne faiblit que rarement, le film nous délivre exactement ce qu’on est venu chercher et tous les ingrédients qu’on attend d’un buddy movie à grand spectacle sont là. On se croirait vraiment revenu dans les années 80/90 à l’époque de la quadrilogie L’Arme Fatale, Tango et Cash, Le Dernier Samaritain, Bad Boys et autres Die Hard 3. C’est sûr, ça ne vole pas bien haut, quoi que certaines répliques font clairement écho à situation géopolitique mondiale actuelle, mais c’est un bon gros défouloir bien plus fun qu’il n’y parait.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Bien rythmé ♥ Un chouette casting ♥ L’action grand spectacle ♥ Le second degré assumé ♥ Bien mis en scène |
⊗ Certains CGI ratés ⊗ Un scénario lambda |
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Heads of State est un blockbuster d’été ne se prenant pas au sérieux et proposant un vrai divertissement de qualité. L’ensemble se fait très fun, le mélange comédie / action est très bien dosé, et les scènes d’action bien bourrines. C’est réussi ! |
Titre : Heads of State
Année : 2025
Durée : 1h56
Origine : U.S.A
Genre : Buddy movie VIP
Réalisateur : Ilya Naishuller
Scénario : Josh Appelbaum, André Nemec, Harrison Query
Acteurs : Idris Elba, John Cena, Priyanka Chopra Jonas, Paddy Considine, Carla Gugino, Stephen Root, Jack Quaid, Sarah Niles, Richard Coyle, Alexander Kuznetsov