[Film] Burning Blood, de Wilson Chin (2024)


L’équipe de lutte contre les stupéfiants cherche à faire tomber un baron de la drogue connu sous le nom de « Lao Die ».


Avis de Cherycok :
En 2018, le Golden Job de Chin Kar-Lok misait sur la nostalgie en réunissant les stars originales de la franchise Young & Dangerous, à savoir Jordan Chan, Ekin Cheng, Michael Tse, Jerry Lamb et Jason Chu. Le résultat, à défaut d’être original, était une série B des plus efficaces qui avait fait plaisir à tout un tas d’amateurs de cinéma hongkongais de la belle époque. Golden Job semble avoir donné des idées au réalisateur Wilson Chin (Lan Kwai Fong, Special Female Force) qui reprend ce même casting, à l’exception d’Ekin Cheng, et commence à mettre en boite un film d’action sur une équipe antistupéfiants qui cherchent à traduire en justice un baron de la drogue. Le trailer laissait espérer une réussite du même acabit que Golden Job, mais il n’en sera rien et, malgré la nostalgie qui pourra agir par instants, Burning Blood est quand même assez difficile à regarder jusqu’au bout malgré sa courte durée de 1h28. La faute à quoi ? Sans doute déjà à une production qui a connu quelques aléas…

Peu de temps après le tournage en Thaïlande, Wilson Chin tombe gravement malade et lorsqu’il décède d’un cancer du pancréas en 2020, Burning Blood est mis en suspens pour une durée indéterminée. Désireux de récupérer quelques deniers, les producteurs décident au bout d’un moment d’appeler à la rescousse le monteur chevronné Wong Hoi (Paradox, Warriors of Future) afin de sauver le projet et qu’il accouche d’un film sortable dans les salles. Sur le papier, tout est là pour passer un bon moment d’action : Des flics corrompus, des trafiquants sans foi ni loi, une équipe anti-drogue pleine de rivalités. Et même dans les faits, le réalisateur arrive à mettre en place une ambiance moite, pleine de tension, avec des trahisons qui vont venir rapidement fissurer la cohésion de notre groupe de héros, des alliances à contrecoeur pour arrêter un mystérieux criminel. Mais entre hommage et recyclage, Burning Blood se prend très rapidement les pieds dans le tapis en peine clairement à trouver son souffle. A vrai dire, il y a plusieurs choses qui à chaque fois donnent espoir, mais qui retombent à chaque fois comme un soufflet. Le casting charismatique est des plus intéressants, les charismatiques Jordan Chan et Michael Tse en tête, mais ils sont complètement sous exploités, avec des personnages jamais approfondis (même le strict minimum n’y est pas), en plus d’être clichés, à qui on donne des répliques convenues qui à aucun moment ne leur donne envie de s’impliquer un minimum. Le film traite de camaraderie, de trahison, de culpabilité, mais la caractérisation des personnages ne permet jamais de traiter ces thèmes correctement car on se fiche éperdument de leur sort. On se contente de regarder, platement, sans jamais ne rien ressentir pour eux.

Le scénario, à défaut d’être original, aurait pu être efficace, mais les clichés sont trop nombreux. Les intrigues secondaires, que ce soit avec le jeune frère toxicomane ou l’encadrement de la nouvelle recrue, n’arrivent jamais à captiver le spectateur et il n’y a guère que le personnage du vétéran Paul Chun, malgré son temps limité à l’écran, qui arrive à amener un tant soit peu de substance à une histoire qui en manque cruellement. La production chaotique donne réellement cette impression de film bricolé avec un montage étrange qui manque de rythme et qui empêche toute tension de monter, une narration qui semble parfois s’étirer, et un look général très téléfilm avec en plus des CGI atroces. Certes, les scènes d’action, bien que sans éclat, gardent un certain charme, avec cette manière nerveuse de filmer les affrontements, mais leur mise en scène parfois chaotique, avec un réalisateur qui tente d’amener du style sans y parvenir, empêche clairement tout plaisir. Alors oui, on comprend l’envie qu’avait Wilson Chin de renouer avec un âge d’or du polar hongkongais aujourd’hui révolu, mais l’hommage est maladroit. Son film manque d’âme, sa mise en scène de talent, et les retards de productions n’ont rien arrangé à l’affaire. Le résultat, sans être complètement catastrophique de bout en bout, ne vaut clairement pas qu’on perde 1h30 de notre temps tant il y a bien mieux ailleurs, à commencer dans les DTV chinois de réalisateurs tels que Chris Huo ou Qin Peng-Fei.

LES PLUS LES MOINS
♥ Revoir ces têtes du ciné HK
♥ Une ambiance plutôt réussie
♥ Quelques rares moments nostalgiques
⊗ Des dialogues ratés
⊗ Un montage bancal
⊗ Des personnages peu attachants
⊗ Une narration chaotique
⊗ Les CGI ratés

Après le très efficace Golden Job (2018) qui jouait très efficacement sur la nostalgie des amateurs de ciné HK de la belle époque, on aurait eu envie de croire en ce Burning Blood qui suivait la même voie. Le résultat est malheureusement raté de bout en bout.



Titre : Burning Blood / Hot Burning Blood / 热血燃烧
Année : 2024
Durée : 1h28
Origine : Hong Kong / Chine
Genre : Recyclage poussif
Réalisateur : Wilson Chin
Scénario : Yang Zi-Jia, Chen Jin

Acteurs : Jordan Chan, Michael Tse, Jerry Lamb, Jason Chu, Feng Meng-Meng, Paul Chun, Alex Lam, Sun Wei, Liu Guan-Lin, Wang Cheng


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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