Que s’est-il passé à bord du vol Dubaï-Paris avant son crash dans le massif alpin ? Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, Mathieu Vasseur est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. Erreur de pilotage ? Défaillance technique ? Acte terroriste ? L’analyse minutieuse des boîtes noires va pousser Mathieu à mener en secret sa propre investigation. Il ignore encore jusqu’où va le mener sa quête de vérité.
Avis de Rick :
Boite Noire est un thriller Français dont j’avais entendu beaucoup de bien, figurant souvent dans pas mal de top de l’année 2021. Prouvant encore une fois que l’année fut riche en films de tout genre, de tout horizons, et que les heures manquaient pour tout voir. Et c’est bien dommage. Car avec Boite Noire, on a droit à un thriller paranoïaque avec son lot de rebondissements, de complots, de doutes, et on pense immanquablement à tous ces grands films manipulateurs de la belle époque, avec un petit côté Polanski (The Ghost Writer par exemple) ou De Palma (Blow Out, la comparaison est frappante vu le travail sur le son, autant effectué sur le métrage que via le travail de leurs personnages principaux). Dans Boite Noire donc, nous sommes plongés dès la scène d’ouverture dans le bain. Il faut dire que Yann Gozlan ne fait pas les choses à moitié et démontre une rigueur technique et artistique dés son premier plan, avec un travail assez fou au niveau du son, et un faux plan séquence extrêmement bien fichu. C’est donc le drame, et pour une raison inconnue, un avion s’écrase, avec ses 300 passagers à bord, le Paris-Dubaï. Evidemment, une telle catastrophe attire l’attention des médias, et c’est aux équipes de la BEA d’analyser toutes les données à disposition pour comprendre ce qu’il s’est réellement passé, et alors qu’il était sur la touche à cause de son côté maniaque qui ne plait pas toujours à ses collègues, voilà que le jeune Matthieu Vasseur se retrouve chef d’équipe pour décortiquer les événements grâce à la fameuse boite noire retrouvée de l’avion. Et première constatation, toute ma vie fut un mensongère, cette fameuse boite noire, elle est rouge !

Blague à part, Boite Noire met donc en avant un personnage maniaque, travaillant sur le son, et devant analyser dans les moindres détails ce qui est récupérable des enregistrements de l’avion afin de comprendre ce qu’il s’est réellement passé. Accident technique ? Détournement ? Terrorisme ? Négligence ? Tout est possible, les enregistrements sont dans un état pitoyable, il va falloir tout analyser, tout nettoyer, comprendre, faire preuve de jugement, et surtout, ne pas interpréter ce que l’on entend, ou surtout, ce que l’on pense entendre, ou est persuadé d’entendre. Ce qui n’aurait pu être qu’un simple film de bureau avec des gens assis en train d’écouter des pistes audios prend rapidement des airs de thrillers manipulateurs, pour le plus grand plaisir des spectateurs, et surtout pour mon plus grand plaisir, tant Boite Noire accroche immédiatement le spectateur. Avec son scénario, malin, qui sait prendre son temps (et prouve que l’on n’a pas besoin de deux rebondissements à la minute pour s’intéresser à une histoire) et jouer sur les fausses pistes, avec sa mise en scène, calme et maitrisée (qui prouve que l’on n’a pas besoin de simuler du rythme avec un montage épileptique), avec ces acteurs confirmés tout en retenue, avec un design sonore ingénieux et même un savant mélange d’ambiance et de silence qui donne une lourdeur non pas au récit, mais à l’ambiance donc, et nous accroche. Comme dans tous les films du genre, les fausses pistes sont là, notre personnage principal ne veut pas lâcher prise tant qu’il n’aura pas découvert la vérité et en aura les preuves tangibles même lorsque tout le monde est contre lui, et le film nous fait douter, des événements, de ce qu’il nous montre, mais surtout de ce qu’il nous fait écouter, comme si le spectateur devenait le temps du film autant actif dans le déroulement et l’analyse sonore que le personnage.

Et sachant comment le cinéma Français populaire n’ose jamais rien tenter au niveau du son, préférant partir dans le drame social ou la comédie facile sans jamais titiller nos sens, c’est clairement à souligner. Il y a eu un travail énorme qui rend le film particulièrement ludique et prenant. Du coup oui, dés le départ, on sent comme notre héros que quelque chose cloche, que la vérité ne peut pas être aussi simple que ce que l’on trouve aux premiers abords, et on suit ce jeu de piste avec intérêt, au fur et à mesure que ces dites pistes changent radicalement notre vision des choses, la chaîne même des événements qui se sont déroulés et que l’on prenait pourtant pour acquis. Pendant un tout petit peu plus de deux heures, Boite Noire touche au but et démontre que oui, en France aussi, on peut livrer de solides métrages, des métrages travaillés qui ne se contentent pas de filmer simplement une histoire sur un sujet d’actualité, mais que l’on peut livrer un cinéma malin et travaillé, manipuler le spectateur via sa perception du son et des images, et donc, tenir en haleine en utilisant tous les procédés que le cinéma met à disposition. Evidemment, l’ensemble n’est pas parfait, mais on pourrait dire que son intrigue est un peu trop dans l’ère du temps, à une époque où l’on voit des complots absolument partout, ou que son final, pour qui est un peu rodé à ce genre de métrages, peut sembler bien prévisible, vu qu’il utilise des procédés assez classiques du genre abordé. Mais ce serait également bouder le plaisir procuré face au métrage. Oui, en France aussi on peut livrer ce genre de films.

| LE MEILLEUR | LE PIRE |
| ♥ Un travail sonore magistral ♥ Pas mal de bonnes idées visuelles ♥ Le casting impliqué et crédible ♥ Une intrigue qui intéresse ♥ Un rythme posé mais parfaitement huilé |
⊗ Un final assez prévisible dans son genre |
| Boite Noire est une bonne surprise, une œuvre maitrisée, dont l’enrobage sonore et visuel fait parti intégrante de sa narration et de ses enjeux, et qui tient en haleine un peu plus de deux heures. |
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Titre : Boite Noire
Année : 2021
Durée : 2h09
Origine : France
Genre : Thriller
Réalisation : Yann Gozlan
Scénario : Nicolas Bouvet, Yann Gozlan, Jérémie Guez et Simon Moulairou
Avec : Pierre Niney, Lou de Laâge, André Dussollier, Sébastien Pouderoux, Olivier Rabourdin, Guillaume Marquet et Mehdi Djaadi
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