[Film] Better Man, de Michael Gracey (2024)

L’ascension du célèbre chanteur-compositeur britannique Robbie Williams. Devenu une vedette avec le boy-band Take That dans les années 1990, il a peu à peu plongé dans les paradis artificiels avant de retrouver le succès en solo en 1997 avec « Angels. »


Avis de John Roch :
À l’origine, Better Man n’était rien de plus qu’un enregistrement privé né de la rencontre entre Robbie Williams et Michael Gracey. Une rencontre qui s’est faite suite au succès de The Greatest Showman, dans lequel Hugh Jackamn s’était grandement inspiré du chanteur pour interpréter son rôle. Chanteur qui a contacté le réalisateur, s’en suit 18 mois pendant lesquelles Robbie Williams se livre à Michael Gracey, une véritable thérapie enregistrée qui servira de base à Better Man. En surface, rien ne distingue Better Man des autres biopics sortis ces dernières années, les Bohemian Rhapsody, Amy et autres Rocket Man qui, sans en remettre en cause les qualités de chacun, fonctionnent sur le même schéma. Il s’agit en effet d’un biopic du type rise and fall tout ce qu’il y a de déjà vu. Il faut dire que la vie de Robbie Williams se prête bien à l’exercice. Ancien membre du boys band Take That aux tubes juste bons à faire brailler vos petites sœurs, c’est en solo avec des titres tels que « she’s the one », « supreme », « rock DJ », »feel » ou encore « angels » (carrément devenue une hymne nationale officieuse en Angleterre) que le chanteur s’est imposé comme une figure aussi incontournable que controversée de la Brit pop. Car si Robbie williams vend des disques, il fait aussi vendre les tabloïds friands de son coté bad boy et de ses addictions à l ‘alcool et aux drogues. Ascension, succès, chute puis renaissance, Better Man n’invente absolument rien dans sa structure narrative, le film peut même être considéré comme un cliché du biopic sur patte.

Des liens familiaux forts ou froissés suivant le parent, lutte contre les démons intérieur, pétage de plombs, amour fort mais contrarié par les addictions, événement dramatique qui tient du point de non retour qui mettra le chanteur sur la voie de la rédemption, résurrection symbolique… bref tout y est, et si ce n’est jamais désagréable, que la narration est assez fluide pour ne jamais ennuyer et que ce que Better Man raconte, il le raconte bien, tout tient du déjà vu en surface. Better Man est donc l’histoire de Robbie Williams, son enfance, ses débuts au sein de Take that, sa relation privilégiée avec sa grand-mère et celle plus tumultueuse avec son père, son ascension puis sa chute. Rien de vraiment original donc mais Better Man réussi néanmoins à se démarquer des autres biopics, en premier lieu grâce à son identité visuelle. Ici, Robbie Williams est représenté sous la forme d’ un singe en images de synthèse. Un choix étonnant, voire déroutant dans les premières minutes du métrage, mais cohérent avec l’esprit de Robbie Williams qui se qualifiait de « performing monkey », une bête de foire condamnée à donner à son publique ce qu’il voulait. Un choix qui participe à la réussite du film à plusieurs niveaux. Il y a déjà cette ambition visuelle aux images aussi stylisées que superbes.

Fort de son expérience dans le domaine simiesque, Weta Digital livre un boulot formidable et souvent bluffant, au service d’un film qui déborde d’idées de mise en scène. Chaque séquence musicale est un feu d’artifice visuel et artistique portée par une excellente bande son. Que l’on aime ou pas Robbie Williams, on ne peut nier le soin apporté à la musique. Réenregistrés et réinterprétés, les morceaux issus du répertoire du chanteur sont contextualisés et parfaitement intégré à un scénario qui alterne les scènes à l’ambiance parfois hallucinante ou cauchemardesque, et d’autres chargés en émotion. Il y a bien sur le final comme dans tout type de film de ce genre, mais aussi d’autres moments touchants comme ce passage qui résume la rencontre entre Robbie Williams et la chanteuse Nicole Appleton, aussi féerique que bouleversant. L’émotion passe par l’image, mais aussi par un personnage surprenant de sincérité. A travers Better Man, Robbie Williams, qui fait preuve d’une prestation vocale parfaite, ne cherche jamais à se donner le bon rôle. Il parle de ses addictions et de son besoin d’être aimé sans filtre et se montre tel qu’il était. Plus qu’un biopic, le film fonctionne comme une thérapie et dresse un portrait honnête et sincère. Better Man cache une œuvre surprenante. Un feu d’artifice visuel souvent superbe, parfois touchant, intime et profondément humain.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène
♥ Les effets spéciaux
♥ La musique
♥ Visuellement superbe
♥ Un film touchant
⊗ Dans sa structure, c’est du déjà vu

Better Man est une œuvre surprenante. Un feu d’artifice visuel souvent superbe, parfois touchant, intime et profondément humain.



Titre : Better Man
Année : 2024
Durée : 2h14
Origine : Angleterre
Genre : Take that
Réalisateur : Michael Gracey
Scénario : Simon Gleeson, Oliver Cole et Michael Gracey
Acteurs : Robbie Williams, Jonno Davies, Steve Pemberton, Alison Steadman, Kate Mulvany, Frazer Hadfield, Damon Herriman, Raechelle Banno

 


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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