Une jeune femme nommée Tess arrive en pleine nuit à Détroit. Elle y a rendez-vous pour un entretien d’embauche. Elle y a aussitôt réservé une maison d’hôtes, mais remarque que c’est une double réservation puisqu’un homme assez mystérieux y séjourne déjà. Malgré cette gêne, elle tente de passer sa soirée tranquille. Quelque chose lui réserve une mauvaise surprise.
Avis de Rick :
Le cinéma horrifique fait beaucoup parler de lui en 2022. Entre les remakes, reboots, suites, préquelles, films faisant le buzz, et ceux qui repoussent les limites. Scream, Prey, Hellraiser, Terrifier 2, et ce Barbarian (oui je resterais comme toujours sur le titre original). Ce qui est triste, c’est de voir la VOD prendre de plus en plus de place dans la distribution de ces titres, avec Prey et Hellraiser sortant chez Hulu (et Disney + pour Prey en France), et c’est le même cas de figure pour ce Barbarian, chez nous, Disney +, la petite porte, malgré des retours hyper positifs et une sortie en salles aux Etats Unis, pour un box office de tout de même 43 millions, pour un budget de seulement 4.5 millions. Un gros succès, de très bonnes critiques et en plus beaucoup de visibilités (2340 écrans diffusant le film aux Etats Unis). Pourquoi Disney fait donc le choix de sortir le film seulement sur Disney + en France ? Bon, passons, évitons de s’énerver, surtout que Barbarian, au final, c’était bien sympathique, mais on ne peut s’empêcher de dire que malgré tout, voir le film sur un grand écran dans une salle sombre, ça n’aurait pas été de refus. Barbarian donc, dans les faits, c’est un film très simple. Quasiment un lieu, peu de personnages, une intrigue jouant sur le suspense, l’attente, l’appréhension, puis la révélation à mi-parcours de son fameux twist, pour pouvoir alors élargir son univers, inclure de nouveaux personnages. Tess arrive à Detroit pour un entretien d’embauche, et se rend à la maison qu’elle a louée. Seulement sur place, un homme est déjà à l’intérieur de ladite maison, qu’il dit avoir déjà loué lui-même via une autre application s’occupant de tout ça.
Dit-il la vérité ? Faut-il lui faire confiance ? Les doutes montent pour Tess, et encore plus une fois que le temps passe, et que, se rendant à son entretien, de jour contrairement à son arrivée sur place de nuit sous la pluie, elle se rend compte que le quartier est un quartier mort, avec des maisons en ruines, ce qui n’est pas sans rappeler le quartier du très bon Don’t Breathe. Forcément, une découverte un peu plus étrange dans la cave va ajouter de nouveaux doutes, de nouvelles questions. Et en dire plus serait une mauvaise idée, contentons-nous, narrativement, de rester sur ces éléments, qui sont d’ailleurs les seuls révélés par la bande annonce. Oh, et oui, d’autres personnages rejoignent l’aventure au fur et à mesure, enfin, un, joué par Justin Long, bien connu des amateurs du genre pour ses participations au culte Jeepers Creepers (le premier) et à l’étrange Tusk. Et donc, oui, impossible d’en dire plus sans rien révéler. De toute façon, sans en dire plus, il y a malgré tout beaucoup de choses à dire, sur la forme, mais aussi sur ses choix. Barbarian donc, c’est un métrage qui joue sur le suspense, sur les doutes, sur ce qu’on ne voit pas. Et sur ces éléments, en particulier lors de la première heure, sans parler de sans faute, et bien c’est une belle réussite. La mise en scène est sobre, le montage ne s’emballe jamais, les plans jouent énormément sur une sorte de lenteur inquiétante, sur l’obscurité qui semble infinie. La découverte d’un passage secret dans la cave est par exemple un grand moment, tant le réalisateur semble maitriser ce qu’il fait, sans jamais en faire des caisses. C’est très sobre, très prenant, et au final, l’ambiance du métrage doit énormément à deux éléments. La photographie du film, sombre mais n’empêchant jamais de voir ce qu’il se passe, signée Zach Kuperstein, est déjà très réussie, et la bande son, jouant énormément sur les nappes d’ambiance, signée Anna Drubich, fonctionne elle aussi à merveille et met parfois nos nerfs à rude épreuve. Moralité, parfois il en faut peu pour stresser. La peur de l’inconnu, de ce qui se cache dans le noir, sera toujours la plus efficace.
Mais comme je le disais, de nouveaux personnages arrivent dans le film au fur et à mesure, et si cela semble au départ être une bonne idée, même si on pourra se dire au final que le personnage de Justin Long est un peu trop dans l’ère du temps, avec des menaces judiciaires pour harcèlement sexuel dans le milieu du cinéma qui lui pendent au nez, le principal problème de Barbarian arrive alors et n’est pas forcément celui que l’on voyait venir. Ces principaux problèmes, ils viennent avant tout d’une écriture parfois inégale, notamment au niveau des personnages qui parfois deviennent assez stupides, mais surtout d’une dernière partie qui va se mettre à tout expliquer de manière beaucoup trop frontale, retirant alors tout mystère au métrage, alors que comme je le disais quelques lignes plus haut, la peur de l’inconnu, il n’y a rien de mieux. Mais non, Barbarian va alors tout expliquer, en long, en large et en travers, de manière frontale et simpliste (via les dialogues donc), pour une dernière partie un peu plus musclée, mais bien moins inspirée. C’est clairement dommage vu comment tout cela démarrait bien. Mais on ne va pas bouder pour autant, car le spectacle proposé reste solide, en plus de s’en tenir à une durée concise de seulement 1h42, durée qui semble de plus en plus rare de nos jours (rappelons que Terrifier 2, un slasher, dure 2h18, et que même le dernier Hellraiser dépasse de peu les 2h). Efficace, par moment prenant et excellent notamment dans sa première partie, Barbarian reste une proposition qui vaut le détour, même si clairement imparfaite.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une excellente première partie ♥ Des moments très efficaces ♥ Une sobriété visuelle et narrative qui fait mouche au début ♥ Le mystère, prenant tant qu’il le reste |
⊗ Des décisions parfois discutables des personnages ⊗ Un final trop explicatif et over the top |
Barbarian, c’est au départ très bien, prenant, pesant, on doute. La dernière partie s’écroule un peu malheureusement, mais l’ensemble reste très plaisant, et donc dans un sens, une bonne surprise. |
Titre : Barbare – Barbarian
Année : 2022
Durée : 1h42
Origine : Etats Unis
Genre : Horreur
Réalisation : Zach Cregger
Scénario : Zach Cregger
Avec : Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Matthew Patrick Davis, Richard Brake, Kurt Braunohler, Jaymes Butler et J.R. Esposito
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