Après qu’une mère et son fils se soient retrouvés dans un accident de voiture, ils sont bientôt pourchassés par Bambi, un cerf muté frappé par le chagrin.
Avis de John Roch :
Avec le temps et quelques succès financier aidant, Les personnages tombés dans le domaine public revisités à la sauce horrifique est devenu un sous-genre à lui seul. Machine lancée par les Anglais de Jagged Edge Production et ITN avec Winnie The Pooh : Blood And Honey, succès qui a amassé 7 millions de dollars à travers le monde pour un investissement de 100,000 billets et point de départ du TCU, ou Twisted Childhood Universe. Après Winnie The Pooh et sa suite, il y avait en apparence aucune raison d’attendre quoi que ce soit de cet univers qui conclura sa phase 1 avec le film réunion Poohniverse: Monsters Assemble. Puis il y a eu Peter Pan’s Neverland Nightmare qui ne valait pas nécessairement la corde pour se pendre, mais cochait pas mal de bonne cases et se révélait être un film d’horreur loin d’être parfait mais sympathique. Qualitativement il y a du progrès dans le TCU, tout aussi relatif soit-il. Bambi: The Reckoning vient confirmer cette tendance en se révèlant être dans son genre une petite surprise et est de loin ce que le TCU, ainsi que toute cette vague remplie de choses passables dans le meilleur des cas (si l’on excepte The Ugly Stepsister qui se démarque totalement du lot), ont enfanté de mieux.
On va commencer par prévenir ceux qui ont eu un trauma avec le Bambi de Disney, bien qu’il faut rappeler que ces films ne sont pas basés sur ces métrages mais bien sur des contes et romans tombés dans le domaine public rattachés à la firme aux grandes oreilles dans l’inconscient collectif, vous allez devoir subir à nouveau la mort de la mère au faon. Mais ce n’est pas ce qui va déclencher la fureur de Bambi. Celui-ci a bien grandi et voit un jour sa compagne se faire tuer par des chasseurs et son enfant kidnappé. Quand Bambi se réveil, il boit de l’eau contaminée par des produits chimiques, il devient super balèze, prend un look inspiré de la créature de The Ritual et s’en va en expédition punitive. Plus que d’exploiter par pur opportunisme le nom de Bambi, Bambi: The Reckoning est un film au discours écologique qui met en scène une force de la nature réveillée par l’Homme qui se déchaine. Typique du genre agression animale, on retrouve également la menace humaine plus dangereuse que le monstre, ici une bande de chasseurs mais ce n’est pas tout. Le problème de Bambi: The Reckoning, c’est qu’il se veut être une œuvre sérieuse qui veut parler de choses, mais entre le thème de la famille dysfonctionnelle, des éléments qui tendent vers le fantastique à côté de la plaque et une logique qui se fait parfois la malle, le film veut trop en faire et n’arrive pas être réellement convainquant sur la longueur, ça donne même parfois l’impression d’avoir été écrit à l’envers. Ceci dit le film n’est jamais désagréable à suivre. La courte durée et l’unité de temps réduite au plus simple ont le mérite de toujours faire aller le script de l’avant, le rythme est bien géré, il y a quelques notes discrètes d’humour et le métrage se montre généreux lorsqu’il faut montrer Bambi.
Car la vraie star du film, c’est donc le personnage crée par Felix Salten boosté aux produits chimiques et ça fonctionne plutôt bien. Bambi envoie une voiture dans le décor, poursuit un camping-car, se sert de ses bois pour mutiler ses victimes, de ses sabots pour écraser ce qui lui tombe dessous, arrache des têtes avec sa gueule… il y a quelques moments bien réussis (la première apparition de Bambi met en confiance pour la suite) et d’autres un peu plus fun, tout ça emballé avec rigueur. Pour une production chiffrée à 325,000 Livre sterling (soit un peu moins de 500,000 Dollars), Bambi: The Reckoning est un film loin d’être vilain. Visiblement devenu le directeur de la photographie attitré du Twisted Childhood Universe, Vince Knight fait encore ici du bon boulot, tout autant que la mise en scène tout à fait acceptable de Dan Allen qui livre même quelques plans assez classes. Là où le film réussi aussi sur le plan visuel, c’est dans des effets spéciaux qui ne sont pas catastrophiques. Certes on n’est pas chez Weta Digital, il y a du gore en CGI, certains plans de Bambi sont moins heureux que d’autres mais pour une production à petit budget, Bambi: The Reckoning est plutôt propre, bien aidé il est vrai par l’action qui se déroule de nuit, cache misère oblige. Contre toute attente, Bambi: The Reckoning est une petite surprise qui démontre que si une production horrifique qui adapte un personnage tombé dans le domaine public dépasse le simple statut d’œuvre opportuniste, il peut y avoir des films franchement sympathiques. De quoi attendre le prochain méfait du TCU: Pinocchio: Unstrung, pour le moment handicapé par le nom de son réalisateur: Rhys Frake-Waterfield, celui derrière Winnie The Pooh : Blood And Honey et sa suite. Mais allez, on va y croire…
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Techniquement c’est carré ♥ C’est court et ça va à l’essentiel ♥ Bambi version horrifique, ça fonctionne ♥ Des effets spéciaux acceptables pour un petit budget |
⊗ Un scénario qui ne sait pas vraiment où il va ⊗ Le gore en CGI |
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| Contre toute attente, Bambi: The Reckoning est une petite surprise qui démontre que si une production horrifique qui adapte un personnage tombé dans le domaine public dépasse le simple statut d’œuvre opportuniste, il peut y avoir des films franchement sympathiques. |
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Titre : Bambi: The Reckoning
Année : 2025
Durée : 1h20
Origine : Angleterre
Genre : Bambi 2
Réalisateur : Dan Allen
Scénario : Rhys Warrington
Acteurs : Roxanne McKee, Russell Geoffrey Banks, Samira Mighty, Nicola Wright, Tom Mulheron, Joseph Greenwood, Alex Cooke, Catherine Adams, Adrian Relph
