[Film] Alluda Majaka, de E.V.V. Satyanarayana (1995)

Des crapules tentent de s’accaparer les terres les plus lucratives d’un village en formant des alliances matrimoniales à leur avantage. Sitaramudu s’oppose à eux au nom de l’amour et de l’honneur.


Avis de Rick :
Je connais en réalité très peu, voir pas du tout le cinéma Indien. Oui, l’image que j’en ai est sans doute totalement fausse, si ce n’est que dés que je tombe sur un bout de film Indien, j’ai l’impression de voir les mêmes acteurs, que ça chante et danse à chaque fois, et que ça fait toujours exploser la durée du métrage en durant 2h30 voir plus. Bon, et dans un sens, Alluda Majaka, c’est exactement ça, puisque ça chante, ça danse, ça dure 2h41… Mais, il y a un gros mais, c’est que tout le monde connaît Alluda Majaka. Il suffit que je vous parle du cheval qui glisse sous un camion pour voir des étoiles dans vos petits yeux. Car malgré ses 2h41 parfois malgré tout dur à digérer d’un coup il faut l’avouer, Alluda Majaka, c’est un nanar. Un nanar de compétition. Le genre de film où même si l’on a pas beaucoup de temps, il suffit de le lancer, de regarder les 10 premières minutes et ça y est, la bonne humeur est là. Comme on dit souvent, la vie est aussi faite de petits plaisirs. Alluda Majaka est un de ses petits plaisirs, aux côtés de films comme La Septième Malédiction, Robotrix ou bien encore Piège Mortel à Hawaï. Le genre de film qui semble toujours vouloir en faire plus, dans tous les domaines, pour que chaque scène surpasse la précédente et fasse halluciner le spectateur. Je vous le dis, tentez le, lancez les 10 premières minutes, et vous allez comprendre, dés que notre héros arrive et lance un regard, il effraie tout le monde, même le mixeur du film qui ne peut s’empêcher de nous mettre un son pour bien surligner l’effet, ou le designer du son, qui ne devait avoir dans sa banque de données qu’un seul son pour les coups de pieds, et les coups de poings. Si bien que lorsque des combats débarquent, on se retrouve avec deux sons en boucle, le son de l’esquive ou du coup de pied retourné étant le même son que pour un coup de fouet. D’ailleurs, l’acteur principal, il fait aussi peur au caméraman, qui ne peut alors plus s’empêcher de faire des gros plans sur ses yeux bien rouge de haine ! Oui dés le lancement du film, ça cloche, et on sent qu’on est devant quelque chose de lourd.

Ce que la suite confirme, puisqu’il ne faut pas attendre bien longtemps que voir la première course poursuite, la fameuse avec le cheval qui glisse sous les camions, avec ses voitures éjectées à 20 mètres sans raison, ou ses rangées de voitures qui explosent les unes après les autres, alors que bon, deux mètres séparent chaque voiture… À croire que Michael Bay était conseillé sur le film ! Ou que la logique du film était « si c’est dans le cadre, ça peut se détruire ». Et ça, c’est donc juste le début, et la suite ne se calme pas, même si on notera des baisses de rythme, notamment à cause aux chansons, kitch au possible et qui nous font dire que le film date des années 70 (mais non, 1995), amusantes, mais parfois trop longues et envahissantes pour pleinement réussir à maintenir l’intérêt, surtout quand de base, on ne connaît pas des masses le cinéma Indien. Au pire, la touche pour passer la scène en accéléré existe sur les télécommandes, heureusement, car la suite du film ne va pas aller en freinant sur le délire, bien au contraire. Les poursuites sont toujours là, en jet ski par exemple, nous donnant la magnifique preuve que parfois, avoir une doublure ne sert à rien, avoir un bonhomme en mousse fait tout autant l’affaire, surtout quand les lois de la physique sont encore violées. Parce que oui, faire sauter un jet ski 5 mètres au-dessus de la mer, sans tremplin, c’est tout simplement impossible. D’ailleurs, on apprend grâce à cette scène que les jet ski, tout comme les bateaux, c’est fragile, puisque notre héros, voir super héros hein, il lui suffit de toucher voir frôler le moindre bateau pour que celui-ci explose. Michael Bay avant l’heure je vous disais ! Le tout sur une reprise même pas légale du thème musical de Speed, datant de l’année précédente. Pourquoi se casser la tête quand un thème épique et bien rythmé existe déjà de l’autre côté du monde ?

Les chansons, c’est un peu le même combat d’ailleurs, puisqu’on aura droit à une magnifique reprise de Queen. Et donc, à côté des poursuites, il y a les combats, aux chorégraphies… oui il y en a quoi, avec toujours ses mêmes bruitages qui tournent en boucle, tellement qu’il est possible d’en rêver après vision du métrage, ou de refaire les sons inconsciemment dans son sommeil. Et des fusillades même, où ça flingue dans tous les sens, souvent sans recharger. Alors oui, il faut le reconnaîtra, c’est généreux, et mine de rien, il y a clairement de la technique derrière. Je veux dire, vu tous ces explosions, toutes ces chutes, tous ces coups, oui forcément, on ne peut pas dire qu’ils n’essayent pas, il n’y a pas de CGI, quand une voiture explose, la pauvre rend vraiment l’âme, quand ça fusille, il y a des impacts, des armes et donc des accessoires dans tous les coins. Ah, et il y a un scénario derrière tout ça, enfin je crois. Des mariages, des rivalités, deux sœurs qui vont jeter un sort à notre héros, une tentative d’emprisonnement, tout ça tout ça. En vrai, on s’en fou totalement, le tout n’étant qu’un gigantesque prétexte pour plus d’action, plus de chansons, et même de l’humour bien débile et pas toujours glorieux.

LES PLUS LES MOINS
♥ Totalement fou
♥ Totalement foireux aussi
♥ Hyper généreux en action
♥ Kitch au possible
⊗ Trop long
⊗ Un nanar, et donc, pas pour tous
note3
Alluda Majaka, oui, en soit, ce n’est pas très bon, mais c’est un spectacle hallucinant de 2h40, hyper généreux en action, en explosions, en chanson, et bien entendu, en kitch et moments improbables.


Titre : Alluda Majaaka !
Année : 1995
Durée :
2h41
Origine :
Inde
Genre :
Des fois, ça fait du bien
Réalisation :
E.V.V. Satyanarayana
Scénario :
E.V.V. Satyanarayana et Krishna Murali Posani
Avec :
Chiranjeevi, Lakshmi, Ramya Krishnan, Rambha, Kota Srinivasa Rao, Giri Babu, Brahmanandam et Mallikharjunarao

 Alluda Majaaka! (1995) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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