Une jeune experte en arts martiaux empêche un vicieux gang de rue de cambrioler la maison de ses grands-parents. Le gang met sa tête à prix, mais ses grands-parents sont tués à sa place. Elle entreprend alors de se venger du gang.
Avis de John Roch :
Etes-vous dérangés par des bruits étranges au milieu de la nuit ? N’avez-vous jamais eu la chair de poule dans votre cave ou votre grenier ? Vous êtes-vous jamais trouvés nez à nez avec un dealer, un voleur, un violeur ? Si la réponse est oui, n’attendez plus. Décrochez votre téléphone et appelez un professionnel : Charles Bronson ! Avec Papy Charles, pas de promesses de nettoyer la vermine à coup de Kärcher, ses méthodes à lui sont bien plus expéditives. Mais bien qu’il ait fait du bon boulot Charles, un homme ne suffit pas. Et ils sont beaucoup à avoir rejoint la voie du vigilante pour faire justice dont une certaine Billie dans Alley Cat, sortie en France sous le titre Epreuve De Force, film qui jouit d’une bonne réputation chez les amateurs de vigilante movies. Seulement, Alley Cat ne se cantonne pas à cet unique sous-genre et en amène d’autres, ce qui peut s’expliquer par une production qui semble avoir été chaotique. A la réalisation, on retrouve un certain Edward Victor. Ça ne vous dit rien ? C’est normal puisque derrière cet homme s’en cache trois : Victor M. Ordonez, Al Valletta et Ed Palmos. Bien que de nationalité Américaine et filmé à Los Angeles, Alley Cat est une production Philippine dont le tournage est stoppé net suite à un manque d’argent. Le film est sauvé par une société de production Américaine. Ce qui a été sauvé, enlevé ou tourné, on ne le saura jamais puisque aucune information n’est trouvable sur ce point. Pas plus que sur une réécriture complète du script par un réalisateur qui se désista au dernier moment faute d’avoir un contrôle sur le casting. A l’arrivée, Alley Cat est un film en demi-teinte qui se veut moins classique que la moyenne des vigilante flicks et riche en péripéties et en action dans le fond, mais dans la forme c’est une autre histoire.
Alley Cat a pour héroïne Billie, experte en karaté qui casse les dents de deux malfrats qui ont eu le malheur de vouloir piquer les roues de sa voiture. Ce qui ne plait pas à Scarface, chef de gang qui s’attaque aux grand parents de Billie qui perd sa grand-mère, celle–ci décide de se venger. Jusqu’ici on est face à un film d’auto justice classique, pourtant Alley Cat va changer de direction Lorsque Billie va sauver une femme d’un viol collectif, sauf que c’est elle qui va finir emprisonnée pour port d’arme illégal pendant que les violeurs, bien évidement les mêmes malfrats qui ont tenté de piquer les roues de voiture en début de métrage, eux sont libres. Mais que fait la police ? Les flics sont pourris. Mais que fait la justice ? Les avocats sont incompétents et les juges sont corrompus. Billie ne peut compter que sur Johnny, un flic droit dans ses bottes, qui tente d’utiliser la justice pour coincer Scarface et sa bande, pendant que la dame elle s’en va en expédition punitive à sa sortie de prison. Alley Cat est intéressant dans le sens ou le scénario est riche en rebondissements et en péripéties. On passe du vigilante movies au WIP, en passant par le rape and revenge, le film de tatane et même adaptation de fait divers (le film s’inspire d’une histoire authentique d’une femme qui en à sauver une autre d’un viol mais qui s’est retrouvée derrière les barreaux car elle n’avait pas de permis pour l’arme avec laquelle elle a menacé le violeur). On nage ici en plein pot-pourri de quelques sous genre les plus connus du cinéma d’exploitation, avec toutefois une certaine retenue dans la violence mais pas dans les nombreux plans nichons puisque l’intégralité du casting féminin enlèvera au moins le haut. Mais ce qui cloche dans Alley Cat, c’est que dans la forme c’est un film qui peine à insuffler un rythme correct, alors que le scénario lui se veut aller à 100 à l’heure.
La faute majoritairement à une mise en scène plate et sans aucune inspiration dont la première victime est l’action. Le trio de réalisateurs n’arrive jamais à livrer ne serait-ce un plan correct pendant les bastons. Cela aurait été un défaut majeur si les combats étaient un tant soit peu chorégraphiés avec un minimum de sérieux. Non, ici il est clair que les acteurs ont répété des mouvements au ralenti puis les ont joués pas plus rapidement. En résulte des bastons molles, ou les coups sont donnés à 10 centimètres de la cible, sont esquivés bien avant que ceux-ci ne soient portés et c’est filmé n’importe comment. Le même constat s’impose lors des scènes d’expositions. Plates au possible, celles-ci ont également le mérite de devenir chiante à force de s’étirer pour pas grand-chose, en plus de rapidement tourner en rond. A sauver toutefois quelques petites touches d’humour ici et là, lancées par des acteurs de seconde zones dont le jeu va du tout juste correct à la tentative d’acting foirée (mais pourquoi les mauvais acteurs jouent-ils toujours les méchants avec un pseudo sourire démoniaque en faisant les gros yeux à s’en péter les orbites ?). On sauvera toutefois la très charmante Karin Mani, dont c’est le seul rôle notable à l’écran, qui est certes limitée dans son jeu mais donne clairement d’elle-même dès lors qu’il s’agit de donner des high kicks. Alley Cat est un petit gâchis, si son scénario est riche en action, en rebondissements et en péripéties, le métrage en lui-même est tout son contraire et fini par devenir ennuyeux en plus d’être piètrement mis en scène.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un scénario rythmé… ♥ Des boobs ♥ Un mélange de sous genres qui fonctionne bien ♥ Karin Mani, charmante |
⊗ …Ce qui n’est pas le cas du film ⊗ La mise en scène ⊗ Des bastons très molles ⊗ Des scènes d’exposition qui s’étirent trop |
Jouissant d’une bonne réputation auprès des amateurs de vigilante movies, Alley Cat est un petit gâchis. Si son scénario est riche en action, en rebondissements et en péripéties, le métrage en lui-même est tout son contraire et fini par devenir ennuyeux en plus d’être piètrement mis en scène. |
Titre : Épreuve de Force / Alley Cat
Année : 1984
Durée : 1h23
Origine : U.S.A
Genre : Un peu de tout
Réalisateur : Victor M. Ordonez, Ed Palmos et Al Valletta, cachés sous le nom de Edward Victor
Scénario : Robert E. Waters
Acteurs : Karin Mani, Robert Torti, Michael Wayne, Britt Helfer, Jay Fisher, Jon Greene, Tim Cutt, Britt Helfer, Claudia Decea, Tony Oliver