[Film] After School Lunch Special, de Andrew J. Chambers (2019)

Huit histoires pour vous retourner l’estomac et réduire votre cerveau à l’état d’étron fumant.

Avis de John Roch :
Amis du bon goût bonjour, et au revoir. C’est sympa d’ être passé, mais aujourd’hui nous allons parler bouffe, caca, pet et vomi dans un esprit que n’aurait pas renier Lloyd Kaufman. Kaufman justement qui a lâché quelques billets et vient même faire coucou dans After Lunch School Special, sans bizarrement avoir distribué la chose qui n’aurait pas dénoté dans le catalogue de la Troma. La bouffe, elle est au centre de After School Lunch Special, représentée dans de petites histoires qui ne manquent pas d’idées pour certaines, toujours abordée de manière trash. Cela en fait-il un bon film, même pour les plus tolérants aux bandes semi-amateur? Non, il y a quelques petites choses à sauver de After Lunch School Special, mais de manière globale c’est le cheap qui prend le dessus, ce qui ne serait pas un mal si le reste suivait un minimum, ce qui n’est pas le cas.

Ce qui est défaillant avant tout dans After Lunch School Special, c’est son écriture. Ça commence pourtant plutôt pas mal et de manière étrange, avec un homme en situation d’ obésité morbide qui tue sans le remarquer sa mère à coup de pet. On sait pas ou ça mène, ni même le rapport que ça a avec cette histoire d’un mec qui voit un ver solitaire doué de parole lui sortir du cul (Lloyd Kaufman himself), mais on se garde ça sous le coude sait on jamais. Le ver solitaire donc force notre héros à bouffer tout et n’importe quoi, quitte à le menacer de mort pour qu’il s’exécute. Et quel surprise lorsque le gars se fait justement exécuté par le ver en moins de 10 minutes, qui lui disparaît on ne sait où. Puis revoilà l’obèse qui a tué sa mère à coup de pet qui commente ce que l’on vient de voir, car twist: After Lunch School Special est en réalité un film à sketch. Chaque segment va parler de bouffe à travers la faim avec des choses conventionnelles comme du zombie, d’autre un peu plus intéressantes tels que le ver solitaire donc, mais aussi la livraison à domicile, l’appétit sexuel, survivaliste et celle qui vient après avoir fumé un bon jog. Le problème commun à chaque sketch c’est que bien que parfois ce soit plutôt trash, ils sont tous aussi emmerdant les uns que les autres. La faute à une écriture franchement raté. Car dans After Lunch School Special, on devine dès les premières lignes de dialogues ou situations comment le segment va se finir.

Un mec qui n’a jamais fumé de weed qui tire une douille sur un bong qui tourne entres potes se fait un trip dans lequel il est seul et bouffe une pizza et du poulet frit: devinez ce qu’il bouffe? Un gars conseil à son pote de bouffer le minou de sa copine pour la combler: devinez, il le prend au sens propre ou figuré? Un autre ne donne jamais de pourboire à un livreur de pizza: Devinez ce que ce dernier revient chercher? Des survivalistes s’enferment dans un bunker et vide le stock de bouffe bien plus vite que prévu: devinez ce qu’il vont bouffer? Un baiser lesbien très hot: devinez ce que ça vient foutre là? Dans le dernier cas c’est un peu moins prévisible mais en l’état dans After Lunch School Special, on sait d’avance ce qu’il va se passer et tout ce que l’on fait c’est d’attendre ce moment, en espérant au passage que la durée du sketch ne soit pas trop longue car c’est bien de montrer du caca, du vomi et autres fluides dans un esprit trash et déjanté, sauf que sur ce dernier point c’est totalement raté et le film n’est jamais fun. La faute à des dialogues pitoyable et tout les défauts inhérents à ce genre de bobines fauchées filmées entre potes. Sauf qu’ici, aucun effort n’est fait à aucun niveau et on se retrouve avec un film vraiment laid que tente de vaguement sauver un filtre grindhouse qui ne fait à aucun moment illusion, à l’absence remarquée de mise en scène (exception faite du premier plan, très Les Dents De La Mouche 4 dans l’esprit) et au montage parfois catastrophique. C’est con parce que dans le fond, il y a des idées et ça commençait bien pourtant, de manière fun, trash, sexy (oui il y a des boobs, manquerai plus que ça) et inattendue mais passé le premier quart d’heure tout s’écroule et After Lunch School Special devient ce genre de film pseudo déviant sur le papier mais loin de l’être à l’écran.

Titre : After Lunch School Special
Année : 2019
Durée : 1h08
Origine : USA
Genre : Caca
Réalisateur : Andrew J Chambers
Scénario : Andrew J Chambers
Acteurs : Connie Richards, Sam Perry, Alex Abate, Sarah Podendorf, Bella Bones Chambers, Kira Hoffman, Ryan Lustgraaf, Lloyd Kaufman