[Film] 6 Days, de Toa Fraser (2017)


Fin avril 1980. Un groupe de six soldats iraniens armés du Khouzistan, opposés à la République islamique, prennent en otage 26 personnes dans l’Ambassade d’Iran à Londres. Ils souhaitent la libération de 91 prisonniers. Après six jours de tension, l’opération Nimrod est créée pour prendre d’assaut le bâtiment, sauver les otages et, s’il le faut, abattre les terroristes.


Avis de Cherycok :
Nous allons nous intéresser aujourd’hui à 6 Days, film estampillé Netflix se basant sur l’Opération Nimrod en 1980. Nous allons suivre pas à pas les six jours (d’où le titre) du siège de l’ambassade iranienne à Londres et l’évolution des différentes forces en présence. Un film tout en retenue, efficace, mélangeant fiction et images d’archives, bien plus subtil que la caricature qu’il serait facile de faire et qui ne cherche pas le spectaculaire comme ça aurait pu être le cas (hein La Chute de la Maison Blanche et La Chute de Londres). Un film pas exempt de défauts mais au final un divertissement des plus honorables même s’il ne marquera pas les esprits.

6 Days se base donc sur le siège de l’ambassade iranienne à Londres et la prise d’otage des 26 personnes qui s’y trouvaient par six personnes armées membres d’un groupe arabo-iranien militant pour l’établissement d’une souveraineté nationale arabe dans la province de Khousistan, au sud de l’Iran. Ces derniers demandaient la libération des prisonniers arabes de la région ainsi que leur propre sauf-conduit hors du Royaume-Uni. Six longues journées qu’on suivra du point de vue de la police, des militaires du SAS (Spécial Air Service), des différents responsables politiques, de la presse et des preneurs d’otages.
Le film va donc alterner les points de vue. On aura d’un côté un négociateur de la Police de Londres, qui essaiera tout le long de faire en sorte que tout se passe pour le mieux aussi bien du coté des forces de l’ordre que des terroristes, savourant chaque petite victoire afin d’essayer de gagner un maximum de temps et de libérer petit à petit des otages. On suit en parallèle l’équipe du SAS, amenée par un jeune lieutenant qui prépare avec minutie la potentielle attaque si jamais un otage est exécuté, les différentes entrées possibles pour une intervention la plus efficace possible. Le film évoque également la presse qui a couvert l’évènement, se centrant plus particulièrement sur la journaliste Kate Adie et sa manière révolutionnaire pour l’époque d’avoir couvert l’évènement. Enfin, le réalisateur Toa Fraser s’attarde également sur tout l’aspect politique que représente ce genre de situation, rappelant la tolérance zéro du premier ministre de l’époque, Margaret Thatcher.

6 Days n’est pas du tout un film d’action. Même si la scène finale, très efficace avec l’assaut du SAS, déménage un minimum, le film est plus une mise en images des faits de l’époque. L’ensemble est bien documenté et est retranscrit de manière la plus fidèle possible, s’appuyant sur bon nombre de vidéos d’archives de l’époque : interviews, images de la prise d’otage, réactions de personnalités politiques, … Pour faire office de superviseur technique, les producteurs ont même fait appel à Rusty Firmin, ancien militaire qui a servi pendant 15 ans dans le SAS et qui à l’époque dirigeait la « Blue Team » qui a pénétré dans l’ambassade par la librairie.
Une des forces du film réside dans son casting, excellent, l’interprétation tout en retenue de Mark Strong (Kingsman, Sherlock Holmes, Kick-Ass) en tête, même si on regrettera que Abbie Cornish soit un peu sous-exploitée dans son rôle de reporter de la BBC, son personnage ayant eu un rôle bien plus important à l’époque. La mise en scène est bonne et, malgré le manque de moyens évident, le film a une certaine tenue. Mais le gros problème de 6 Days, c’est son manque de développement. Tous les « partis » ayant participé y sont donc évoqués, comme cité plus haut, mais aucun n’est réellement creusé. Le film ne s’attarde par exemple pas suffisamment sur le contexte politique de l’époque ou les réelles motivations des terroristes. Beaucoup de personnages mais aucun, mis à part le négociateur, réellement exploité et pour le coup, n’apportant que peu à l’histoire contrairement à ce qui s’est réellement passé. La tension est malgré tout présente, malgré le rythme lent (mais pas chiant), mais le film perd un peu de son impact. Il y a fort à parier qu’avec un peu plus de moyens pour rallonger sa durée et approfondir pour le coup un peu plus les choses, le film aurait bien plus marqué les esprits même si, en l’état actuel des choses, il reste un divertissement des plus louables.
Pour information, la VF serait à fuir comme la peste, le doublage étant catastrophique.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le casting
♥ Très bien documenté
♥ Tension qui monte crescendo
⊗ Pas assez développé
⊗ Final efficace mais classique
6 Days est un DTV sans prétention mais qui s’avère au final plutôt réussi. Malgré certaines facilités, il se suit sans déplaisir et permet de passer un agréable moment de cinéma sur un sujet malheureusement encore aujourd’hui d’actualité.



Titre : 6 Days
Année : 2017
Durée : 1h34
Origine : Angleterre / Nlle Zélande
Genre : Policier
Réalisateur : Toa Fraser
Scénario : Glenn Standring

Acteurs : Jamie Bell, Mark Strong, Abbie Cornish, Martin Show, Ben Turner, Emun Elliott, Aymen Hamdouchi, Andrew Grainger, Colin Garlick, Te Kohe Tuhaka

 6 Days (2017) on IMDb


















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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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