[Film] 2019 Après la Chute de New-York, de Sergio Martino (1983)


La troisième guerre mondiale a eu lieu. Le souffle de l’atome a ravagé la planète Terre et l’humanité devenue stérile, n’a plus d’avenir. Un aventurier nommé Parsifal va pénétrer dans un New York dévasté pour un y trouver la dernière femme en état de procréer. Mais dans les ruines de la mégapole, les dangers sont nombreux et la mission ne sera pas de tout repos.


Avis de Cherycok :
Avant de pondre son « culte » Atomic Cyborg en 1986, le réalisateur touche-à-tout mais néanmoins compétent Sergio Martino s’était déjà frotté à la SF post Mad Max 2 / New-York 1997 avec un des plus beaux représentants du genre post-nuke italien du début des années 80, le bien nommé 2019 Après la Chute de New-York qui, au fil des années, a acquis un statut de film culte auprès des amateurs de mauvais films sympathiques. Il est même parfois érigé au rang de meilleur nanar italien des années 80, adoubé par Quentin Tarantino himself, qui est loin d’être le dernier lorsqu’il faut parler de cinéma bis. Je n’irais pas jusque-là tant the Barbarians a placé la barre très haut en ce qui me concerne, mais force est de constater que, oui, 2019 Après la Chute de New-York est possiblement le meilleur rip-off des films cultes de George Miller et John Carpenter, généreux au possible, du pain béni pour les fins gourmets que sont les amateurs de nanars. Et on a même droit à une édition blu-ray / UHD avec un master absolument sublime sorti chez Pulse Video, elle n’est pas belle la vie ?

Eradication au lance flamme, duel de voitures customisées, courses-poursuites, embuscades, pérégrinations dans des souterrains, … Les péripéties sont nombreuses et 2019 Après la Chute de New-York se distingue par un rythme soutenu du début à la fin, alignant des scènes d’actions certes très mal branlées, mais toujours très funs car généreuses dans ce qu’elles proposent, même si les explosions semblent être des gros pétards achetés au Splash du coin (ancienne enseigne des années 80/90 dont les dignes successeurs sont La Foir’ Fouille et autres Gifi). Le scénario suit un schéma assez classique de narration mais qui a fait ses preuves, avec ce groupe de personnages hétéroclites qui petit à petit va se composer et qui vont devoir lutter contre un ennemi commun. Bien entendu, on aura droit à des rebondissements qu’on ne voit pas du tout venir (hum…) et qui participent au ridicule de l’ensemble. Décors en ruines, parfois carbonisés, ruelles enfumées, usines au look technologique, cimetière de bus, casse autos, égouts, et même certains intérieurs faits de bric et de broc, cet ensemble est mine de rien assez crédible et Sergio Martino arrive à créer un univers qui, bien qu’il s’inspire donc de New-York 1997 et Mad Max 2, arrive à avoir sa propre identité. Une identité kitch, où les costumes improbables et ridicules sont légion, mais qui donne tellement la banane tant tout le bousin semble sortir d’une bande dessinée. C’est un festival de maquettes kitchs mais ô combien charmantes, quand ce ne sont pas des matte painting avec derrière une lampe torche pour simuler la lumière de la lune. On a même droit à quelques plans gores funs, comme cet éclatage de crane à la hache, ces décapitations, ces yeux crevés avec une main / pince, ou encore ce ventre ouvert de part en part, tripaille apparente.

2019 Après la Chute de New-York est parfois monté un peu n’importe comment, quand ce ne sont pas les cadrages qui ne vont pas lorsque Martino s’amuse à placer sa caméra dans des endroits parfois improbables ou qu’il cherche à faire des contre-plongées sans réelle raison. Pourtant, on sent que Martino s’est appliqué à mettre en scène ce grand n’importe quoi tellement premier degré qu’on ne peut qu’en rire. Il y a du soin là derrière, pour construire sans argent ces maquettes, ces effets spéciaux fabriqués à la zob, avec des repérages qui ont dû demander mine de rien un certain temps. Et puis la bande originale, grondante et stridente, signée par les habituels Guido et Maurizio de Angeles a ce petit quelque chose inimitable de cette époque. Le film est peuple de personnages pittoresques parfois bien barrés, comme ces infectés avec un asiatique au fouet à leur tête, une tribu de personnes de petite taille ou une autre d’hommes singes pirates, tous interprétés par un casting aux fraises, comme souvent pour ce genre de production, avec pour mots d’ordre le surjeu et le cabotinage. Mention spéciale à l’immense George Eastman qui, déguisé en homme singe, passe son temps à rire à gorge déployée ou à faire les gros yeux. Mention honorable à Michael Sopkiw, sous Terence Hill / Franco Nero, qui semble parfois un peu perdu au milieu de tout ça lorsqu’il faut tenter de jouer des émotions. Le tout forme un ensemble extrêmement « cheesy » comme disent les américains, ce qu’on pourrait traduire par « ringard » dans nos vertes contrées, et c’est ce qui fait le charme de ce genre de production.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des personnages funky
♥ Des péripéties nombreuses
♥ Une bonne bande originale
♥ Kitch mais fait avec sérieux
♥ C’est fun
⊗ Un montage parfois étrange
⊗ Jeu d’acteurs aux fraises

Note :
Note nanar :

2019 Après la Chute de New-York est un très bon post-nuke fun et funky qui regorge d’action, de personnages à la con, de violence gratuite et de kitch de tous les instants. Un des meilleurs représentants du genre et une excellente édition de Pulse Video.

LE SAVIEZ VOUS ?
• En raison de sa grande similitude avec New-York 1997 de John Carpenter, sorti deux ans plus tôt, ce film a fait l’objet d’une polémique. Le réalisateur Sergio Martino a toutefois déclaré que le scénario avait été écrit avant la sortie du film de Carpenter.

• Au début des années 90, Michael Sopkiw (aujourd’hui retraité du métier d’acteur et vivant à Manhattan Beach, en Californie) décida de se rendre dans le magasin de location de vidéos local. Il fut immédiatement reconnu par un employé qui se déclara grand fan de « 2019 : Après la Chute de New-York » et admirateur de la courte carrière de Sopkiw. Cet employé s’appelait Quentin Tarantino.


2019 APRES LA CHUTE DE NEW-YORK est sorti chez Pulse Video en combo Blu-ray / UHD à 30€. Il est disponible à l’achat ici : PulseStore.Net

En plus du film, on y trouve : Jaquette réversible, le film en VHS-Vision, Making of Mutant Worms on the Big Apple (56min), Martinorama – Sélection de bandes annonces de films de Sergio Martino (30min), Bande annonce originale.



Titre : 2019 Après la Chute de New-York / 2019 – Dopo la caduta di New York
Année : 1983
Durée : 1h36
Origine : Italie / France
Genre : C’est d’la bombe (nucléaire) bébé
Réalisateur : Sergio Martino
Scénario : : Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Gabriel Rossini

Acteurs : Michael Sopkiw, Valentine Monnier, George Eastman, Anna Kanakis, Romano Puppo, Paolo Maria Scalondro, Luigi D’Ecclesia, Edmund Purdom, Serge Feuillard


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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