[Film] Dam Sharks (2016)


Une entreprise de technologie organise un séminaire de cohésion d’équipe dans la nature. Au programme : paintball, tir à l’arc et rafting. Malheureusement, des requins ont décidé de construire un barrage sur le fleuve. Contrairement aux castors, ils n’utilisent pas des bouts de bois mais des morceaux de corps humain…


Avis de Cherycok :
Lorsque Iris m’a sorti il y a quelques jours, innocemment, que ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit de chronique de film de requins en CGI foireux, j’ai réalisé qu’elle avait raison. Rapide coup d’œil sur le site et je vois que mon dernier texte, sur 5-Headed Shark Attack, remonte à neuf mois. Oui, neuf mois de convalescence pour mon cerveau ! J’en étais outré, presque choqué d’avoir laissé tous ces petits films de requins seuls, perdus dans ma filmothèque, alors qu’ils n’attendaient qu’une chose, que je leur tende la main et que je me les inflige ! Homme de peu de foi que je suis, je mériterais d’être fouetté cul nul avec du fenouil sur la place publique pour cet affront que je leur ai fait subir ! Quelle ignominie ! Mais il n’était pas encore trop tard, je pouvais encore les sauver de l’oubli quasi-total dans lequel ils étaient tombés les pauvres, eux qui sont si mignons. Si… inoffensifs… C’est alors qu’en ce mardi midi pluvieux, je me décide à les ressortir de ce placard dans lequel je les avais moi-même mis. Les pauvres versent une larmichette. Je dois vous avouer que le choix fût rude. Il fallait en choisir un, mais qu’allaient dire les autres !?! Ils allaient de nouveau prendre de plein fouet ce sentiment d’abandon. Je les rassurais, tous, en leur promettant que je ne les ferais pas attendre si longtemps la prochaine fois. Car non, vraiment, ils ne méritent pas ça. Mais je ne pouvais pas choisir de moi-même, je n’en avais pas la force. Je demandais donc à Iris de choisir pour moi après lui avoir donné la dizaine de titres en stock. Elle s’arrêta sur Dam Sharks! (2016). Hmm, un choix judicieux même si j’ai déjà oublié pourquoi. Et là mes amis, quelle ne fût pas ma surprise, … La pêche était bonne, que dis-je, grandiose… Peut-être le meilleur film de requin que le cinéma ait jamais pondu ! Un putain de chef d’œuvre du 7ème art ! Non, je déconne, c’était tout pourri. Mais c’était rigolo, et c’est déjà ça !


Espérance de vie : 32 secondes

Très rapidement, une fois de plus, une question se pose : pourquoi encore et toujours des requins. Pourquoi leur fasse subir ça… C’est parce que c’est facile à animer un requin ? C’est parce que Les Dents de la Mer ont tellement traumatisé de gens que maintenant ils se vengent sur les requins ? On leur a fait tout faire les pauvres : avoir plusieurs têtes, se déplacer en tornades, être toxiques, nucléaires, géants, mixés à d’autres animaux, se déplacer dans la neige, dans le sable, se battre contre des créatures improbables, Et peut-être bientôt, que sais-je, Godzilla vs Megasharks où des requins-marteaux armés de clous géants ont envahi la planète et ne pourront compter que sur Godzilla pour sauver le monde ? Fast and Amphibious où Dwayne Johnson et Jason Statham font des courses nautiques avec des requins furieux ? Ou même, soyons fous, Sharky et Butch, un buddy movie où deux requins blancs (un blond et un brun) font équipe dans la Police de Bay City pour lutter contre le crime, aidés de leur indic noir Morsy Les Bons Chicots ? … Il faut avouer que les scénaristes font preuve d’une imagination débordante lorsqu’il faut faire un film de requin sans le sou mais en faisant en sorte que ça n’ait pas déjà été fait. La drogue doit sans doute aider hein, nous sommes d’accord.


Attention chérie, ça va trancher…

Mais alors, me direz-vous d’un petit air mesquin, qu’est-ce qu’ils ont bien pu inventer comme connerie ce coup-ci les deux frangins Kondelik (Age of Tomorrow, Airplane vs Volcano, que du bon en somme) ? Suite à des conditions météorologiques désastreuses, les eaux des mers remontent tellement qu’elles embarquent avec elles des requins qui, par le plus grand des hasards, et parce qu’il faut faire un film, se retrouvent dans un fleuve. Comme mère nature est bien faite, ce sont des requins-bouledogues qui, comme tout le monde le sait, ont la capacité de s’acclimater un certain temps à l’eau douce. Et ils se disent « Tiens, si on remontait la rivière, voir ce qu’il y a un peu plus au nord-ouest ? Et qui sait, il y aura peut-être de quoi se sustenter dans ces contrées lointaines ». Car oui, le requin-bouledogue est un requin curieux et avide d’exploration. C’est pourquoi notre petite troupe aileronnée se décide à remonter la rivière. Alors qu’ils tombent sur un barrage de castors, ils se rendent compte des gazouillis de leur ventre et, comme il est sans doute 16h et que sonne l’heure du gouter, ces petites boules de poils à la queue plate feraient un bon petit frichti. Et puis, avec un peu de chance, en attendant là, il y a bien quelques humains bien crétins qui vont finir par se pointer non ? Bah oui quoi, il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait que au bord de la mer squalebleu ! Ah ah, et ils avaient raison ! Une plongeuse par-ci, un officier de préservation de la nature par-là, ça en est même presque trop facile. Trop intelligents ces requins-bouledogues. C’est les Einstein de leur race apparemment. Et puis soudain, ils décident de laisser parler leur fibre artistique car ce sont aussi les Picasso de leur race on dirait. « Hmm, pas assez funky ces barrages. Ça manque de formes, de couleurs. Oui, si on agrémentait tout ça de tous ces morceaux d’humains que le cinéma lowcost nous offre gentiment ? En plus, ça consoliderait cette bien belle œuvre. » « Tu as raison Roger (oui, le chef décorateur requin s’appelle Roger), tu es vraiment un visionnaire. Et en plus, y’a plein d’humains qui vont se demander pourquoi on fait ça et ils vont venir voir ! » « Ouais, on va se faire péter le bide Robert » (oui, son pote s’appelle Robert. J’écris ce que je veux d’abord !). S’en suivent des pêcheurs, des employés d’une entreprise venus faire du teamworking dans le coin, un vieux mystérieux armé d’un fusil, plein de requins-bouledogues et tout un tas de joyeusetés !


« I believe i can flyyyyyy. I believe i can touch the skyyyyy »

Mais je me rends compte que je n’ai pas réellement parlé du film en lui-même, saperlipopette ! Comment ? Vous fuyez dès que, au début d’un film, s’affiche « Syfy Presents » voire même, pire, « The Asylum Presents » ? Vous n’en avez strictement rien à péter de mes films de requins tous moisis ? Vous vous dites que je ferais mieux de regarder des vrais films ? Vous avez sans doute raison ! Je ne devrais même pas en parler. Mais je vais quand même en parler un petit peu « parce que ça me fait plaisiiiir ! ». Parce que pour une fois, ce n’est pas si mal ! Alors, nous sommes d’accord, les CGI des explosions sont toujours confiés aux stagiaire de troisième ; ceux des requins ne sont guère mieux mais ce qui est bien avec l’eau verte des rivières au faible courant, c’est qu’on n’a pas trop besoin de s’attarder sur les détails et les textures des bestiaux. Nous sommes d’accord également que le scénario tient du grand n’importe quoi écrit sur un coin de table entre deux rails de poudre blanche. Des requins qui décorent avec des bouts d’humain des barrages de castor, ça devait être de la bonne ! Et alors !?! On ne peut pas être bon partout ! Et puis il y a un cahier des charges, nom dé diou ! Mais d’un autre côté, on ne peut pas être mauvais partout ! Hey, je vous jure, la mise en scène tient étonnement bien la route. Si si, je vous jure ! Bon, ça fait très téléfilm, nous sommes d’accord, mais on note un sens de l’effort bien présent. Mais puisque je vous le dis ! Rah mais vous ne me croyez jamais… Hommes de peu de foi que vous êtes ! Attendez, pour une fois, les personnages sont intelligents. Bon, pas tous et pas tout le temps, mais la plupart si. Ils prennent des décisions pas connes du tout et tout. Même les requins sont intelligents dans ce film ! L’aspect comédie très prononcé est étonnement sympa, avec des scènes très axées humour con, des personnages cons, et même des dialogues cons (« Mon Dieu, c’est comme dans un mauvais film ! », un hommage rigolo aux Dents de la Mer). En plus, c’est vachement rythmé ! 15 secondes de film et déjà moult requins. 1 minute de film et déjà une plongeuse en bikini qui se fait ingérer par des centaines de dents. Vraiment on ne s’ennuie pas ! Je tiens à préciser qu’aucun requin n’a été maltraité dans ce film. Si si, c’est important. Et puis le Dam Sharks fait la part belle aux femmes qui sont badass. Yeah baby elles sont badass. Et le tout sans le moindre plan boobs, vous imaginez ? Youhou, y’a encore quelqu’un ? Mais revenez, je vous jure qu’il n’est pas si pourri que ça ! Pfff, encore un film incompris…


« Tu vas mourir oui vil requin en CGI sur lequel je fais semblant de taper ? »

LES PLUS LES MOINS
♥ Rythmé
♥ Humour plutôt convaincant
♥ Des personnages pas cons
⊗ Ils piquent les yeux les CGI
⊗ Scénario pourri du cul
⊗ Ca reste un film de requin lowcost
Note :
Pour les requinophiles
Chez Syfy, il y a des films de requins qui sont des navets finis. Il y en a d’autres qui sont des comédies nanardes plutôt fendardes. Et puis il y en a, comme ce Dam Sharks, qui au final sont d’honnêtes petites séries B (voire Z), certes fauchée et vite emballées, mais qui sont étonnement divertissantes. Je sais que vous ne me croyez pas et que pour vous tout est à mettre dans le même panier. Mais le connaisseur du genre, le vrai, celui qui a le zizi tout dur à la vue d’un aileron so sexy, il sait de quoi je parle. Na !


« I believe i can flyyyyyy. I believe i can touch the skyyyyy » bis repetita



Titre : Dam Sharks ! / Shark Alert
Année : 2016
Durée : 1h23
Origine : U.S.A
Genre : Bachi-bouzouk ! Requins d’eau douce !
Réalisateur : The Kondelik Brothers
Scénario : The Kondelik Brothers

Acteurs : Janelle Beaudry, Paige Lauren Billiot, Ashton Bingham, Jessica Blackmore, Kabby Borders, Corey Craig, Robert Craighead, Jason London

 Shark Alert (2016) on IMDb



Je vous présente la nourriture à requins


Tadam.. Tadam…. Tadam……. Tadam Tadam Tadam Tadam……


Attention, arrivée de requin dégueulasse dans 3, 2, 1….


… 0 ! Ah, je vous avais dit qu’il était dégueulasse.


***Est-ce que je lui montre ma bite maintenant ou est-ce que j’attends un peu…***
***J’espère que c’est un mec romantique…***


« Ah ah, depuis le coin de l’écran, tu l’avais pas vu venir celle là vieux schnock ! »


Je le disais, pratique pour ne pas s’emmerder avec les détails des requins non ?


Et voilà, ça dégueulasse la flotte et ça fait le malin…


Cabotinage puissance 1000


« Allez, on immortalise ce moment avant que tu te fasses arracher un bras »


« On y voit comme dans le cul d’un âne là-dedans ! »


« Miaou ! »


« Crochet, Crochet, j’t’ai accroché ! »


« Et ça continue encore et encore… ça saute par dessus d’accord d’accord… »


« J’ai retrouvé une tête et un bras, c’est à qui ? »


« Aller plus haut… Aller plus hauuuut ! »


« C’est peut-être à moi la tête… »


Denis Brogniart : « Le dernier debout sur les poteaux ira directement en finale ! »


« Hey en bas, vous n’auriez pas vu mon bras ? Je suis sur que je l’ai perdu par là »


*** J’ai bien fait de ne pas lui montrer ma bite de suite ***


Hunger Games ? Non, Dam Shark !


Y’a pas à dire, ils sont forts ces stagiaires de 3ème en CGI

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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