[Jeu Vidéo] Trash Panic (2009 / PS3)

Une poubelle à remplir de tous les détritus possibles et imaginables…et vous vous en rendrez rapidement compte : on trouve de tout et n’importe quoi parmi les déchets de notre société moderne. Des meubles en bois, des ciseaux, des ampoules, des sushis avariés, des hamburgers, des haltères, des bouches d’incendie… Il vous faudra faire au mieux pour ne pas faire déborder la poubelle, et ainsi avoir la chance d’être noté à chaque fin de mission. De quel coté de la barrière basculerez-vous ? Du coté ECO, en vrai pro du recyclage ? Ou bien du coté EGO, qui ne pense qu’à son nombril et en oublie les conséquences de ses actes quotidiens ?

Avis de Oli :
J’ai profité de l’offre « welcome back » de Sony pour récupérer TRASH PANIC gratuitement sur le Playstation Store hongkongais. Une idée inspirée, tant ce jeu japonais souffle un air de jamais vu. Sous son habillage de Tétris-like, TRASH PANIC se veut en réalité radicalement différent : vous devez entasser des ordures (qui arrivent depuis la droite de l’écran) dans une poubelle sans jamais que celle-ci ne déborde. Si trois objets tombent hors de la poubelle, vous avez perdu la partie. Vous pouvez lancer les objets, les faire tourner, tenter de les pulvériser les uns sur les autres pour gagner de la place, et même en garder un en réserve pour plus tard sur la gauche de votre écran (c’est très important). Il est parfois possible de mettre le feu (à vous de placer ingénieusement vos pièces en bois), prenez toujours garde aux meubles contenant de l’eau (toilettes, par exemple) et aux ballons qui ont tendance à rebondir et donc à sortir de la poubelle.

Le concept est génial, et allie le puzzle game le plus dingue avec une vraie profondeur écologique qui fait pas de mal par les temps qui coulent qui courent. Ainsi à la fin de chaque stage vous serez noté par rapport à la pollution engendrée par vos détritus (ne brulez pas trop de pneus ou alors refermez vite la poubelle quand vous le faites).

Pour corser le challenge, des boss font parfois leur apparition. Il s’agit de gros objets (une tirelire…un écran de PC…une camionnette !) qu’il vous faudra détruire en quelques secondes sous peine d’être durement sanctionné. Des objets « mottainai » viendront également vous pourrir la vie : des objets qu’il ne faut pas gâcher (bague, tableau, sushi…), qu’il faudra donc protéger et non pas détruire avec le reste des ordures.

TRASH PANIC avait vraiment tout pour être le puzzle game de la décennie : originalité, leçon écologique (ou disons tout simplement de savoir vivre), ambiance japonaise, rythme effréné…mais hélas il y a quelque chose qui cloche : la difficulté. Tout d’abord on vous lance dans les parties sans rien vous expliquer. Les modes de jeu sont obscurs, on ne sait pas trop ce qu’il faut faire et comme il s’agit d’un jeu PSN je vous précise qu’il n’y a bien évidemment pas de notice (pour ne pas sauvagement assassiner des arbres innocents, tiens…). Les premières minutes ressemblent alors peu ou prou à un enfer. Puis, petit à petit, on prend le jeu en main, et on parvient à passer le premier stage (non sans avoir transpiré quelques litres de sang). Puis on se heurte au deuxième stage…et on ne progresse plus. La difficulté est juste hallucinante. Ça arrive de partout, les objets ont parfois des réactions bizarres et le danger peut venir de toutes les directions à la fois (l’eau qui monte, un objet qui déborde, le ballon qui rebondit, les deux balançoires qu’il va falloir caser quelque part, le boss gigantesque qui arrive, la poubelle qu’il faut rapidement secouer – en remuant la dual shock, le tableau qu’il faut absolument protéger, la bombe prête à exploser, aaaaaaaargh au secours !!!!).

TRASH PANIC choisit donc son camp : celui du hardcore gaming. Tous les niveaux sont super difficiles (bon, le premier un peu moins quand même), il n’y a aucune sauvegarde ou checkpoint et la musique (un genre de rap) énerve au plus au point. Je n’ai rien contre les jeux difficiles, mais un puzzle game qui ne propose pas beaucoup de fun, juste des parties hyper contraignantes et stressantes, ça dépasse l’entendement. Et puis les objets vous trahissent parfois (ils rebondissent ou tombent à coté alors qu’on est sûr et certain d’avoir cherché à faire le contraire), il y a quelques ralentissements et les temps de chargement sont un peu longs. Dans un jeu au gameplay précis, le hardcore gaming est appréciable. Dans TRASH PANIC, pas vraiment. Il s’agit donc d’un jeu bourré de détritus et de qualités, certes, mais aussi et avant tout d’une belle ordure !


Conclusion :
TRASH PANIC est un bon jeu, qui avait tout pour être un grand jeu. Mais le parti pris des développeurs de faire pencher TRASH PANIC dans le trip violent du harcore gaming risque d’effrayer celles et ceux qui pensaient s’amuser un peu à entasser et détruire des tas d’objets rigolos dans de grandes poubelles…surtout que le gameplay n’est pas exempt de défauts. On se demande d’ailleurs si cette difficulté n’est pas présente pour masquer le faible nombre de niveaux (en mettant de coté les challenges et le mode versus en local). TRASH PANIC est malgré tout proposé à tout petit prix et mérite sans doute qu’on lui donne sa chance (mais le joueur, lui, n’en aura aucune !). Un jeu exigeant, donc, qui demande beaucoup (trop ?) d’investissement : vous êtes prévenus.

 

Une vidéo pour vous faire une idée de la chose. Il s’agit d’un pro qui joue en mode hell, le plus difficile. On peut y voir quelques techniques intéressantes (il est super important de bien gérer son objet « en réserve », et on peut faire tomber des objets hors de la poubelle si ceux-ci sont partiellement détruits) :

  

  
Titre : Trash Panic
Année : 2009
Studio : Sony
Editeur : Sony
Genre : Tétris éco-logique

Joué et testé sur : PS3
Support : Playstation Network


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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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