[Semaine Humour] Jour 2 : Once Upon a Time a Hero in China

Titre : Once Upon a Time a Hero in China / 黄飞鸿笑传
Année : 1992
Durée : 1h36
Origine : Hong-Kong
Genre : Comédie
Réalisateur : Lee Lik-Chi

Acteurs : Alan Tam, Tony Leung Ka-Fai, Eric Tsang, Ng Man-Tat, Simon Yam, Teresa Mo, Paul Fonoroff, Charine Chan, James Wong Jim, Sek Kin, Vincent Kok, Sai Gwa-Paau

Synopsis : Wong Fei Hung est un bon à rien, ne sachant rien faire d’autre que cuisiner de bons plats. Grâce à ses fidèles assistants Ah So, Porky Wing et Ah Foon, personne ne se doute de la supercherie et tout le monde voit en Wong Fei Hung un grand héros et médecin.
Son rival s’associe à un méchant gweilo du nom d’Indiana Jones qui lui fournit de grande quantité d’opium afin de vaincre Fei Hung. Pendant ce temps Tante Yee arrive en ville afin de se marier avec Fei Hung, celui-ci devra rester sur ses gardes s’il ne veut pas que son grand secret soit découvert.

Avis de Ryô Saeba :
Lee Lik Chi, ce nom ne dira sûrement rien à la plus part des gens et pourtant il est l’un des réalisateurs comiques majeurs du cinéma de Hong Kong des années 90 aux côtés de Jeff Lau et Stephen Chow. D’ailleurs, il suffit de jeter un coup d’œil sur les crédits des meilleurs films de Stephen Chow tel que Love on Delivery, God of Cookery, King of Comedy ou encore Shaolin Soccer, pour s’apercevoir que Lee Lik Chi y a toujours tenu une part importante en tant que réalisateur ou co-réalisateur.
Après avoir réalisé un polar pour son 1er film avec The Set Up et deux comédies mettant en scène Stephen Chow, tout juste propulsé au rang de Superstar avec Legend of the Dragon (co-réalisé avec Danny Lee) et Magnificent Scoundrel, Lee Lik Chi décide de s’attaquer au mythe Wong Fei Hung pour le tourner en dérision. Ce choix n’est pas du au hasard et le titre du film fait évidemment référence à Once Upon a Time in China de Tsui Hark sorti un an avant et véritable succès au box office. D’ailleurs, Wong Jing, en bon money maker, en profitera lui aussi pour faire sa parodie un an plus tard avec Last Hero In China (Claws of Steel) à la différence que Jet Li lui même reprend son rôle de Wong Fei Hung.

Dès les premières minutes, lorsque le casting se dévoile, on ne peut s’empêcher de laisser échapper un sourire. Alan Tam capable du meilleur comme du pire (on se souvient de sa performance horripilante de Armour of God) est ici parfait dans le rôle d’un Wong Fei Hung, anti-héros au possible, ne sachant rien faire d’autre que cuisiner. A ses côtés, on retrouve Eric Tsang en boucher Wing, Simon Yam en Foon, Ng Man Tat en So et Teresa Mo en Tante Yee. Et puis au niveau de ses ennemis, on peut voir Tony Leung Ka-fai en grande forme jouant le rôle du grand méchant, ainsi que Paul Fonoroff le célèbre critique en méchant occidental répondant au doux nom de … Indiana Jones ! Tout ce beau monde est survolté, avec une mention pour Ng Man Tat qui lui ne décolle pas les doigts de la prise pendant tout le film. Il faut le voir se trémousser comme un fou, pendant qu’il se fait rouer de coups par tous les protagonistes, tout ça sur un remix techno du thème de Wong Fei Hung.

Si la plus part des gags sont compréhensibles par la majorité des spectateurs, l’initié au cinéma HK et surtout à l’univers de Wong Fei Hung prendra encore plus de plaisir à la vision du film. Par exemple So, Foon et le Boucher Wing sont censés être des élèves de Wong Fei Hung alors qu’ici c’est le contraire. Wong Fei Hung ne sachant pas se battre, il ne cesse d’envoyer Wing à sa place en faisant semblant de le réprimander à la fin du combat. Ca donne des situations très drôles, voir hilarantes, surtout lorsque Wong Fei Hung, tel une véritable attraction, ne cesse de faire encore et encore la seule pose de Kung Fu qu’il connaisse. Toujours pour les connaisseurs, je ne le dévoilerais pas mais il y a un superbe caméo à la fin du film qui en fera rire plus d’un. On est donc ici, hormis pour l’humour parodique, devant un humour assez lourd, complètement barré, parfois scato (un beau parapluie dans le cul ou un concours de pisse) et avec cette folie qui caractérise le cinéma de Hong Kong mis au service de la comédie. Les chorégraphies des quelques combats présents sont réussies grâce à un habile montage et système de doublage dont les chorégraphes de Hong-Kong, en l’occurrence Tony Leung Siu Hung dans le cas du film, ont le secret.

Au final, Once Upon a Time a Hero in China est une comédie / parodie très réussie et efficace, alternant scènes cultes et hilarantes, un must see pour tous ceux qui apprécient un tant soit peu l’humour délirant de Lee Lik Chi. Le film ayant bien marché, une suite a vu le jour l’année suivante sous le titre de Master Wong vs Master Wong avec un casting similaire jouant sur les quiproquos sur l’identité de Wong Fei Hung.

Note : 8/10

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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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