
Véhicules customisés à la va-vite, étendues désertiques ou paysages urbains dévastés, héros solitaire plus ou moins charismatique, apocalypse, tribus agressives, femme en détresse semi-dénudée, gunfights lowcost, bastons pachydermiques, acteurs de seconde zone recyclés, … Si tout ce qui précède vous parle, c’est que vous appréciez sans doute le post-apo, parfois également appelé post-nuke, et qu’après la découverte de la saga Mad Max, vous vous êtes peut-être plongé dans des bobines bien plus lowcost, bien plus obscures, venant d’Italie, des Philippines, ou tout simplement du marché US de la VHS parce que votre soif de cinéma bis est sans fin. Oui, si comme moi vous prenez du plaisir devant Robot Holocaust de Tim Kincaid, devant Dune Warriors de Cirio R. Santiago ou encore devant 2019 Après la Chute de New-York de Sergio Martino, alors j’ai le livre qu’il vous faut pour pousser l’expérience encore plus loin.
Laissez moi vous parler aujourd’hui de Retour vers les Futurs de Claude Gaillard, auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma et la pop-culture tels que Bad Requins, Dans l’Enfer Vert de la Rambosploitation ou encore C’est Presque Pareil et Films de Ouf dont je vous ai déjà parlé, un indispensable pour qui aime un tant soit peu les films post-apo. Voici la bête :
On retrouve une fois de plus la prose très agréable de Claude Gaillard avec des textes plein d’humour et de jeux de mots, très faciles à lire même pour quiconque serait néophyte dans le post-apo de seconde zone. Claude Gaillard ne se montre jamais condescendant envers tous ces films, il y a même souvent une certaine bienveillance et on sent que le bougre apprécie écrire dessus. Dès l’introduction d’une dizaine de pages nous expliquant ce qu’est le genre post-apo et d’où il vient, Retours vers les Futurs va faire un listing par décennies (années 70, 80, 90) sur bon nombre de films, le tout entrecoupé d’interviews de personnalités ayant œuvré dans le genre. Le livre décrit ensuite les types des personnages qu’on retrouve dans beaucoup de ces films, du héros solitaire au grand méchant en passant par le jeune enfant et l’héroïne en petite tenue. Pour finir, le livre va évoquer ce qui a découlé du genre post-apo, aussi bien le détournement du genre avec des films futuristes, que le cinéma pornographique qui y est lui aussi allé de ses versions X de Mad Max.
Pour chaque film évoqué dans le livre, pas moins de 90, Claude Gaillard nous conte son scénario, parfois des anecdotes, mais aussi un avis plus ou moins long en fonction des films, permettant d’avoir une idée de ce qui vaut le coup d’être recherché pour un futur visionnage. Le tout est agrémenté des différents titres (originaux, VF) mais aussi des superbes affiches (souvent dessinées à la main), parfois en pleine page, et d’images promotionnelles d’époque afin de rendre l’ensemble encore plus agréable à lire. Les films sont classés par ordre chronologique afin de faciliter la recherche, bien qu’un index soit présent en début de livre. Les interviews sont au nombre de sept et on retrouve les dires de personnalités telles que Sergio Martino, réalisateur de 2019 Après la Chute de New-York, David Worth, réalisateur de Le Chevalier du Monde Perdu, Fred Williamson, acteurs dans de nombreux films du genre, ou encore Dardano Sacchetti, scénariste de Les Guerriers du Bronx 1 et 2.
Sorti chez Omaké Books, Retours vers les Futurs est un bien beau livre de 208 pages, au format 15 x 21cm, à la couverture cartonnée souple et au papier glacé, et il est accompagné d’un DVD d’un film présent dans le livre, à savoir Le Drive-In de l’Enfer (1986) de Brian Trenchard-Smith, le tout pour 24.90€. Comme les autres livres de Claude Gaillard, c’est un indispensable pour qui a envie d’apprendre en s’amusant tant son style d’écriture est à la fois léger et très renseigné, si bien entendu vous aimez le post-apo ou que vous avez envie de le découvrir.
Moi, j’adore !