[Film] Zombie, de George A. Romero (1978)

Des morts-vivants assoiffés de sang ont envahi la Terre et se nourrissent de ses habitants. Des survivants se réfugient dans un centre commercial.


Avis de Rick :
RIP George A. Romero… En 1968, le monde connaissait George A. Romero grâce à La Nuit des Morts-Vivants. En 1970, le monde découvrait ensuite Dario Argento qui livrait son premier giallo, l’Oiseau au Plumage de Cristal. Les années passent, et les deux réalisateurs continuent leur bonhomme de chemin, Argento en livrant des films cultes tels Les Frissons de l’Angoisse ou Suspiria, et Romero en tournant comme il le peut des petits projets, comme The Crazies (qui a effroyablement mal vieillit) et Martin. Alors qu’il essaye de lancer un nouvel épisode sur les zombies, commençant alors ce qui s’annonce comme une saga, Argento, fan du monsieur, l’invite en Italie pour écrire le film. Admiratif du travail d’Argento, Romero accepte et écrit au final le scénario en 3 semaines. Zombie est né. Ou Dawn of the Dead, puisque les deux réalisateurs travailleront ensembles, Argento aidera à trouver les fonds, gérera la production, proposera la musique à ses collaborateurs du groupe Golin, et obtiendra les droits pour fournir le montage Européen. Romero lui garde les droits du montage Américain, et tourne le film qu’il veut avec un budget de 650 000 dollars. Soit environ 500 000 de plus que pour La Nuit des Morts-Vivants, environ 400 000 de plus que The Crazies et quasi 600 000 de plus que pour Martin, rien que ça. À l’arrivée, une bombe, et surtout quoi qu’il arrive le meilleur opus de la saga des morts-vivants par Romero. Un film dans la continuité du précédent. Le monde est envahit par les zombies, les humains tentent de survivre. Sauf que comme nous sommes dans le cinéma de Romero, on comprend bien vite que le film est avant tout politique, social, et que le plus grand danger de l’homme, ce n’est pas la menace extérieure, mais l’homme lui-même.

Après le huis clos dans une maison, Romero étend son univers dés la scène d’ouverture qui frappe fort lors d’une émission de télévision. La panique règne sur Terre, les morts se relèvent dans le monde entier, l’armée n’arrive pas à s’en sortir, la plupart des gens fuient. En cinq minutes, l’ambiance est placée, et la musique des Goblin frappe. Le mariage de l’univers de Romero et d’Argento fait des merveilles. D’ailleurs, puisque l’on en parle, les deux montages du film n’ont que deux grosses différences. La musique des Goblin, beaucoup plus présente dans le montage Européen, et le rythme, le montage Européen étant plus soutenu à ce niveau, et retire quelques scènes. Sans doute car j’ai découvert le film très jeune sur Canal +, j’ai une nette préférence pour le montage Européen, qui parvient à rythmer le récit tout en gardant tout le fond du film. Nous suivons donc 4 survivants ici, deux flics, un pilote d’hélicoptère et sa petite amie enceinte qui travaille à la télévision. Après une longue présentation riche en effets gore avec un raid de la police sur un immeuble, nos quatre personnages fuient en hélicoptère, et trouvent refuge dans un centre commercial abandonné. Le rêve ! Imaginez un peu, avoir un centre commercial et toutes les boutiques rien que pour vous ! Bien entendu, chez Romero, l’issue est souvent sombre, tout comme le sort des personnages, et leur idée de s’installer dans un centre commercial ne va briller que pendant un temps, avant que les accidents n’arrivent, que ce soit pour des raisons internes (manque d’attention, fragilité psychologique) ou externes (des pillards).

Deux heures durant, Romero nous passionne, et encore aujourd’hui, 39 ans après sa sortie, Zombie demeure l’un des meilleurs métrages du genre. Et je ne parlerais pas du remake musclé mais surtout inutile et répétitif signé Zach Snyder. Il faut dire donc qu’il se passe beaucoup de choses pendant ces deux heures, et que tout en conservant ces thèmes, Romero est généreux en effets sanglants en tout genre. Décapitations, head shots, démembrements, et bien entendus, quelques boyaux et autres joyeusetés. Mais la force du métrage, c’est de nous livrer tout ça avec en prime des personnages attachants et crédibles, et des idées de scènes très bien trouvées. On trouvera malgré tout quelques faux pas sur le final. Oui, je sais, la partie avec les pillards, c’est cool, la musique est rock, les effets s’enchaînent, mais c’est souvent un poil too much. Parlons un peu des effets spéciaux d’ailleurs, signés Tom Savini. Il se lâche totalement (en plus de tenir un petit rôle, lui permettant de se servir à la fois d’une machette et d’un… peigne à moustache !), nous offre de la diversité, et la plupart des effets fonctionnent. Pour les zombies, comme la Nuit des Morts-Vivants était en noir et blanc, il décide de leur donner un teint blafard. Bonne idée, malheureusement pour certains d’entre eux, le maquillage ressort un poil trop bleu, et pourra faire sourire les nouveaux spectateurs. Rien de bien méchant pour une œuvre maitresse du genre, que Romero ne parviendra pas à égaler.

LES PLUS LES MOINS
♥ Beaucoup de gore
♥ Un film au rythme soutenu
♥ La musique
♥ Les thèmes habituels de Romero
⊗ Quelques moments un poil too much
note8
Second opus de sa saga, Zombie est tout simplement le meilleur opus. Rythmé, ultra gore, intéressant et avec des personnages attachants, il fait quasi un sans faute.



Titre : Zombie – Dawn of the Dead

Année : 1978
Durée :
1h57 (version Européenne) – 2h07
Origine :
U.S.A.
Genre :
Horreur
Réalisation : 
George A. Romero
Scénario : 
George A. Romero
Avec :
David Emge, Ken Foree, Scott H. Reiniger, Gaylen Ross, David Crawford, David Early et Tom Savini

 Dawn of the Dead (1978) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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