[Film] Violent Night, de Tommy Wirkola (2022)


Le soir de Noël, quand un groupe de mercenaires entre par effraction sur la propriété d’une famille aisée qu’ils prennent en otage, ils vont devoir affronter un adversaire auquel ils ne s’attendaient pas : Le Père Noël est dans la place et il va leur montrer que ce bon vieux Saint Nicolas a plus d’un tour dans sa hotte.


Avis de Cherycok :
Ah les films de Noël… Une tradition vieille comme le cinéma et qui a donné bon nombre de films inoubliables pour beaucoup. Et moi aussi j’aime bien ça les films de Noël. Mais pas les films de Noël tels que le grand public les imagine, ceux qui dégueulent de guimauve, de bons sentiments et de happy end où la gentille jeune fille trouve l’amour dans les bras musclés d’un bellâtre qu’elle était la seule à ne pas avoir vu venir. Non, moi j’aime les films de Noël barrés, ceux qui s’amusent avec le mythe de Noël, parfois pour s’en moquer ou pour mieux le détruire (ouais, chuis un rebelle de la society !). Et après le Christmas Bloody Christmas de Joe Begos qui m’avait bien fait délirer, voici Violent Night, dernier film d’action de 2022 des producteurs de John Wick (après Day Shift et Bullet Train). Un film mis en scène par Tommy Wirkola, réalisateur dont j’apprécie énormément le travail et qui, une fois de plus, aura enchanté ma soirée avec cette nouvelle bobine bien barrée, bien que pas exempte de défauts.

Le Père Noël est en proie à un malaise existentiel : voilà 1100 ans qu’il fait ce métier et pour quoi ? Plus rien ne plait à ces cons de gosses modernes, consuméristes et ingrats, qui ne veulent plus que de l’argent ou le dernier jeu vidéo à la mode. Où est passée la magie de Noël ? C’est la question qu’il se pose. Il est désabusé, picole, pisse depuis son traineau volant et, au détour d’une conversation dans un bar, se demande si ce n’est pas la dernière année qu’il distribue des cadeaux. Bref, il en a marre. Mais il va retrouver foi en cette magie si particulière lorsqu’il rentre en contact par pur hasard avec une fillette réfugiée dans le grenier d’une maison, alors qu’en dessous, sa riche famille est en proie à de dangereux mercenaires venus réclamer la coquette somme de 300 millions de dollars. Va commencer une nuit meurtrière où les bons sentiments un peu guimauves typiques des films de Noël vont rencontrer la violence graphique et gore de Tommy Wirkola (une de ses marques de fabrique). Imaginez un croisement entre Maman j’ai raté l’Avion et Piège de Cristal, avec un soupçon de Bad Santa et surtout le plaisir que semble avoir Wirkola à filmer des corps qui se prennent des gros coups dans la gueule. Violent Night porte clairement la marque de fabrique de son réalisateur, comme on a pu le voir encore récemment avec son The Trip. Les corps sont empalés, démembrés, carbonisés, … ça distribue du coup de masse à tout va et même lorsque le film se la joue Home Alone, avec ces pièges posés par un enfant, ça dégénère en gore qui tâche. Une canne à sucre, un glaçon, un patin à glace, une étoile de sapin, tout peut être une arme redoutable chez Wirkola. C’est brutal, primaire, mais diablement jouissif. David Harbour (Stranger Things) est excellent. Une grande partie de l’aspect comique et grotesque du film est dû à son timing parfait, à ses mimiques et à son engagement dans un rôle qui rappelle parfois celui de son Hellboy (version 2019). Le reste du casting est également des plus décents, avec un John Leguiziamo (Summer of Sam, Romeo + Juliette) qui s’éclate en grand méchant très méchant qui déteste l’esprit de Noël.

Comme à chaque fois, Tommy Wirkola apporte beaucoup de soin à sa mise en scène. Certains plans sont vraiment beaux et l’ensemble est toujours très lisible, même lors des scènes de nuit. Un gros effort a également été apporté au niveau de la bande son qui va reprendre et détourner des musiques classiques de Noël afin de les adapter à la situation (tension, action, posée, …). Malheureusement, le réalisateur norvégien se rate un peu sur les scènes plus guimauves, plus esprit de Noël, non pas qu’elles soient ratées, mais elles s’étirent juste un peu trop, cassant parfois le rythme du film. Certaines discussions entre le Père Noël et la jeune héroïne semblent interminables, tout comme celles entre les membres de la famille. Avec 15/20 minutes de moins, on aurait eu un divertissement sacrément punchy. Malgré tout, on sent de la sincérité dans ces scènes, et, bien qu’enfantines, bien qu’engendrant un rythme en dents de scie, elles sont malgré tout bienvenues pour donner encore plus de punch aux déchainements de violence. L’humour est à l’image du film, tantôt bon enfant, tantôt bien méchant, mais constamment dans l’esprit film de Noël car c’est ce que le film est, tant sur le plan spirituel avec les diverses croyances qui en découlent, que sur son utilisation des « gadgets » du Père Noël (hotte, liste des enfants sages / pas sages, traineau / rennes, …). Bien entendu, les références à Home Alone (cité plusieurs fois, sans parler de la scène des pièges) et Die Hard vont bon train, Wirkola allant jusqu’à appeler un des personnages Thorp, qui n’est autre que le nom de famille de l’auteur qui a écrit Nothing Lasts Forever, le livre sur lequel est basé Die Hard, Roderick Thorp. On pourrait conclure en disant que même si Violent Night n’est pas aussi divertissant qu’il aurait pu l’être (on l’aurait aimé plus nerveux et plus méchant), il n’en demeure pas moins un bon petit film de Noël pour adultes (le film a été classé R aux États Unis) avec des scènes bien badass, bien bourrines, bien funs.

LES PLUS LES MOINS
♥ David Harbour en Père Noël
♥ Le côté bourrin assumé
♥ Bien mis en scène
♥ Le mélange des genres
⊗ Des scènes de dialogues qui s’étirent
⊗ Des personnages secondaires un peu creux

Avec Violent Night, Tommy Wirkola s’amuse avec la tradition de Noël et propose un très chouette divertissement à ne pas mettre entre toutes les mains avec son Père Noël qui défonce des crânes à coups de masse à deux mains.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Une suite a d’ores et déjà été annoncée par les producteurs, le film ayant été suffisamment rentable (84M de recettes pour un budget de 20 sachant qu’il n’est parfois même pas sorti en salles dans certains pays mais directement en VOD).

• La croyance du personnage Trudy dans le Père Noël est mise en évidence par ses vêtements. Elle porte beaucoup de rouge et vers la fin du film, elle porte même un manteau rouge et une écharpe blanche, imitant la tenue et la barbe du Père Noël.



Titre : Violent Night
Année : 2022
Durée : 1h52
Origine : U.S.A
Genre : Skullcrusher !
Réalisateur : Tommy Wirkola
Scénario : Pat Casey, Josh Miller

Acteurs : David Harbour, John Leguizamo, Beverly D’Angelo, Alex Hassell, Alexis Louder, Edi Patterson, Gam Gigandet, Leah Brady, André Eriksen, Brendan Fletcher

 Violent Night (2022) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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