[Film] Screamboat, de Steven LaMorte (2025)

Un trajet en traversier à New York se transforme en un cauchemar hilarant lorsqu’une souris espiègle nommée Steamboat Willie devient une réalité monstrueuse. Les passagers qui ne se doutent de rien pourront-ils survivre aux meurtres et au chaos perpétrés par la petite créature?


Avis de John Roch :
Après Winnie l’Ourson par deux fois, Cendrillon, Peter Pan et Popeye aussi par deux fois mais c’est parce que je m’étais trompé de film, retour dans le monde des personnages tombés dans le domaine public avec Mickey Mouse. Enfin, pas tout à fait, puisque c’est le court de 1928 Steamboat Willie qui est libre de droit, et par extension la représentation du Mickey qu’il contient. Il n’en faudra pas plus pour que les projets opportunistes débarquent par paquet car vous connaissez la chanson : il suffit d’une annonce pour que d’autres en profitent pour pondre une adaptation horrifique d’un personnage tombé dans le domaine public dans leurs coins. En parlant d’annonce, il n’aura pas fallu attendre longtemps puisque ce Screamboat a été officiellement annoncé le 2 janvier 2024, soit un jour après que Steamboat Willie ne soit libre d’être exploité à la sauce horreur. Un an et demi plus tard, le métrage s’est fait devancer par d’autres productions opportunistes tels Mickey’s Mouse Trap ou Mouse Of Horrors mais demeure le projet le plus attirant car mis en chantier par certains producteurs de la saga Terrifier. En plus de cela, on retrouve au casting Amy Schumacher (celle qui se fait découper à la scie dans Terrifier premier de nom, également productrice) et David Howard Thornton, Art le clown himself. Là où ça a commencé à sentir le roussi, c’est que Screamboat est réalisé par Steven LaMorte, qui avait déjà mis en scène David Howard Thornton dans The Mean One, adaptation horrifique du Grinch qui volait Noël en laissant des cadavres sur son chemin pendant que le réalisateur, lui, volait notre temps.

Ceci dit le résultat est plus agréable, on pourrait même dire que Screamboat fait partie du haut du panier des adaptations horrifiques de personnages tombés dans le domaine public. Mais comme ledit panier n’est jusqu’ici pas très bien garni, cela veut tout et rien dire… Tout comme nombre d’adaptations horrifiques des personnages tombés dans le domaine public, Screambot prend la forme d’un slasher qui se déroule ici sur un ferry. Mais à la différence de ce genre de productions, Screamboat ne se prend pas au sérieux, le film ne met pas en scène un boogeyman qui rappelle vaguement ce qu’il adapte, mais essaie de respecter l’incarnation de Mickey Mouse en faisant de la menace un être humanoïde de la taille d’une (grosse) souris. Screamboat affiche un second degré qui fait plaisir à voir dans ce nouveau sous-genre qui se prend bien trop au sérieux. Si l’humour n’est pas forcement globalement convainquant, Screambot se trouve être parfois sympa sur ce point avec un coté cartoonesque qui doit tout à une musique décalée et à David Howard Thornton, visiblement heureux d’être là. Si il reprend ce qu’il peut du court métrage animé dont il s’inspire, à savoir la souris qui siffle et qui prend la barre du ferry, Screamboat contient également quelques clins d’œil à la firme aux grandes oreilles : quelques répliques ici et là et une bande de jeunes femmes bourrées fringuées comme des princesses Disney.

Dommage cependant que le métrage ne pousse pas un peu plus son délire sur la longueur et se concentre sur des personnages clichés à peine développés, il y en a même certains qui disparaissent et réapparaissent par la magie d’un scénario assez faiblard qui n’est que prétexte à une succession de scènes gores parfois funs et aux effets spéciaux qui refusent le numérique au profit d’effets pratiques réussis. On en dira pas autant du reste des effets qui compilent des incrustations de la souris parfois foireuses, des miniatures pas très heureuses, une marionnette jamais crédible et surtout un sens des proportions complètement pété pour un résultat global par moments assez limite. Reste que Screamboat n’est pas un film désagréable. C’est parfois amusant, c’est généreux en gore et le métrage enchaîne les mises à mort avec un rythme satisfaisant. Dans le monde des adaptations horrifiques de personnages tombés dans le domaine public, Screamboat se démarque et est finalement une mini surprise. Allez savoir, peut être que ce sous-genre accouchera un jour d’un vrai bon film, l’espoir est permis…

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est généreux en gore
♥ Des effets spéciaux pratiques réussis…
♥ C’est parfois fun et amusant…
♥ C’est rythmé
⊗ Un scénario faiblard
⊗ … mais le reste est parfois limite
⊗ … mais globalement l’humour n’est pas forcément convainquant

Dans le monde des adaptations horrifiques de personnages tombés dans le domaine public, Screamboat se démarque et est finalement une mini surprise. Allez savoir, peut être que ce sous-genre accouchera un jour d’un vrai bon film, l’espoir est permis…



Titre : Screamboat
Année : 2025
Durée : 1h42
Origine : USA
Genre : Steamblood Willie
Réalisateur : Steven LaMorte
Scénario : Matthew Garcia-Dunn et Steven LaMorte
Acteurs : David Howard Thornton, Sarah Kopkin, Amy Schumacher, Kailey Hyman, Jesse Kove, Jared Johnston, Brian Quinn, Allison Pittel
Screamboat (2025) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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