
L’histoire touchante et drôle d’une petite fille hawaïenne solitaire et d’un extra-terrestre fugitif qui l’aide à renouer le lien avec sa famille.
Avis de John Roch :
Depuis 2002, Stitch est une puissante machine à cash pour Disney, toujours dans le haut du panier des ventes en terme de merchandising, notamment au Japon où le 26 Juin est le « Disney’s Stitch Day ». Ce n’était qu’une question de temps avant que Lilo Et Stitch ne rejoigne la liste des classiques Disney à connaître une adaptation live, il suffisait juste de patienter pour admirer un résultat perdu d’avance. Les remakes chez Disney ne sont pas pensés comme des films, mais comme des produits purement mercantiles, des machines à pognon qui capitalisent sur la nostalgie sans prendre de risques ni faire preuve de la moindre forme d’ ambition artistique. L’autre problème, c’est cette tendance à vouloir rendre ces adaptations plus progressistes et inclusives mais c’est toujours dans une logique commerciale et plus que de louables intentions, cela donne des produits de masse trop formatés pensés pour ne froisser personne. Et si pour cela il faut également dénaturer l’œuvre originale en l’édulcorant quitte à lui en faire perdre toute sa substance pour en faire une chose sans âme, pas de problème, chez Disney ils savent y faire. Dans cette optique, y avait-il une raison d’attendre Lilo Et Stitch ? Non, mais il y a eu une naïve lueur d’espoir lors de l’annonce du réalisateur à la barre: Dean Fleischer Camp.
Dean Fleischer Camp est le cocréateur de Marcel le coquillage (que Disney a tenté de racheter sans succès), et réalisateur de sa superbe aventure cinématographique Marcel Le Coquillage (Avec Ses Chaussures). Avec ce film qui mélange brillamment stop motion et live action, le metteur en scène a démontré sa capacité à raconter une histoire avec différents niveaux de lecture qui l’adressent aussi bien aux petits qu’aux grand en abordant les liens intergénérationnels, le deuil ou la solitude. Dean Fleischer Camp était un choix plus que pertinent pour à nouveaux raconter cette histoire d’alien programmé pour détruire qui se lie d’amitié avec une petite Hawaïenne derrière laquelle se cachait un scénario étonnamment dramatique. Mais ça, vous pouvez oublier. Passé au rouleau compresseur des remakes Disney, Lilo Et Stitch est un produit lissé jusqu’à la moelle, édulcoré de toutes les manières possibles et imaginables, un film sans âme qui ne raconte plus rien. Et pourtant c’est la même chose. Lilo Et Stitch respecte la tradition des remakes Disney en reprenant l’original scène par scène et parfois plan par plan. On retrouve donc Stitch, de son vrai nom Expérience 626, une créature indestructible issue de manipulations génétiques qui n’a d’autre objectif que de détruire tout ce qui lui passe sous la main. Suite à une évasion du grand conseil galactique, le petit alien bleu se crache sur Hawaï. Sur place, il se retrouve sans le vouloir dans un chenil, et tape dans l’œil de Lilo. Lilo elle, de son coté mène la vie dure à sa grande sœur Nani, qui a du mal à prouver sa capacité à devenir tutrice légale auprès de la protection de l’enfance. Et si ce n’était pas assez le bordel comme ça, Jumba, le savant fou qui a créé l’Expérience 626, accompagné de Pleakley, spécialiste de la planète, sont chargés de ramener la chose au grand conseil galactique.
Si Lilo Et Stich raconte la même chose sans ne plus rien raconter, c’est parce qu’il se débarrasse purement et simplement de tout élément dramatique et refuse le développement des personnages. Ainsi Lilo n’est plus obsédée par la mort ni le miroir de la solitude de Stitch, lui même le reflet de la personnalité destructrice de la gamine. Le film élude également toute référence à la mort de ses parents, il n’y a d’ailleurs aucune raison claire qui justifie leur absence. Des personnages ont été supprimés, d’autres dispensables ont été inventés, ceux encore présents ne garde qu’une caractérisation primaire de ce qui était développé dans le dessin animé. Le film essaie bien par moment de donner dans l’émotion dans des passages obligés, mais ça ne fonctionne pas avec des coquilles vides en guise de personnages, abandonnant ainsi toute la puissance qui ressortait de l’original. Lilo Et Stitch est également édulcoré à plusieurs autres niveaux, par exemple les armes ici absentes, tout juste il y a un genre de portal gun inoffensif, ou toutes les références à la mort, entre autres gags et scènes remaniées, même les chansons d’ Elvis sont sous-exploitées. Le film refait donc très mal sont modèle, en lui enlevant toute sa substance et tout ce qui en faisait sa réussite. Il y a bien quelques scènes supplémentaires, mais celle-ci ressemblent d’avantage à des scènes coupées qu’à des rajouts pertinents. Reste à aborder l’aspect visuel assez particulier. Passons sur Stitch, pas si catastrophique que ça, du moins pas plus horrible que ce qui défile sur nos écrans. Le reste est en revanche victime d’un choix artistique douteux, les différents aliens qui peuplent le métrage ont un aspect de personnages de film d’animation en image de synthèse, de fait leur design ne s’intègre pas à une adaptation live. Dommage pour quelques petites choses qui sont à sauver dans le casting convainquant, en premier lieu la petite Maia Kealoha parfaite en Lilo et Billy Magnussen qui fait un excellent Pleakley sous sa forme humanoïde (et il y a Tia Carrere aussi). Pour le reste, il n’y a vraiment rien à sauver, autant revoir le dessin animé que son remake sans âme et vide d’intérêt.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le casting est convainquant | ⊗ Un remake édulcoré et vidé de tout ce qui faisait la réussite de l’original ⊗ Un film sans âme ⊗ Des nouvelles scènes dispensables ⊗ Des effets spéciaux particulier ⊗ Des ajouts loin d’être dispensables |
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Prenez Lilo Et Stitch, enlevez-en toute la substance et ce qui en faisait sa réussite, et vous obtenez ce remake sans âme et vide d’intérêt. |
Titre : Lilo Et Stich / Lilo And Stich
Année : 2025
Durée : 1h48
Origine : USA
Genre : Lilow et Stitch
Réalisateur : Dean Fleischer Camp
Scénario : Chris Kekaniokalani Bright et Mike Van Waes
Acteurs : Maia Kealoha, Sydney Agudong, Chris Sanders, Zach Galifianakis, Billy Magnussen, Courtney B. Vance, Amy Hill, Tia Carrere