[Film] Guyver : La Sentinelle De L’ Ombre, de Steve Wang (1994)


En apparence, Sean Barker ressemble à des milliers d’autres étudiants. Mais, détenteur d’une armure vieille de plusieurs millions d’années, il se transforme en super-héros doté de pouvoirs incroyables : le Guyver ! Une Civilisation extra-terrestre, Kronos, menace de conquérir le Monde et dispose pour cela d’une arme absolue : un second Guyver d’une puissance terrifiante. Leur duel sera d’une ampleur et d’une cruauté inconnues jusqu’alors.


Avis de John Roch :
De Guyver 2, Steve Wang en garde un souvenir des plus douloureux. Screaming Mad George ne rempile pas, le budget est de 1.5 millions de dollars, soit deux fois moins que Mutronics. Seul à la barre, Wang va subir des coupes drastiques dans le budget, qui est raboté à 500000 dollars, il réussi à en obtenir 350000 de plus, mais aussi un temps de tournage qui a autant fondu que le budget. Tout comme le premier opus, il s’occupe de la réalisation mais également des effets spéciaux. De l’aveu même du réalisateur, le tournage fut des plus éprouvant, aussi bien physiquement que mentalement. Dans tous les cas, le spectacle est là et on se surprend à se demander ce que Guyver : La Sentinelle de l’Ombre aurait donné avec le budget de départ.

Dans la seconde aventure du Guyver, Sean Barker se rend sur un site archéologique où des peintures rupestres représentant les armures biomécaniques ont été découvertes, l’occasion de développer la mythologie et les origines du Guyver entre deux massacres de Zoanoïds. Pas inintéressante, l’histoire a la bonne idée de lancer des références à l’œuvre d’origine (le module Guyver 3 est évoqué), et de mettre en scène le Guyver 2, un Zoanoîd qui a assimilé le second module, elle n’est en revanche pas assez consistante pour un film de 2h00, d’où quelques longueurs.

Pour Guyver 2, malgré des conditions de tournage compliquées, Steve Wang corrige le tir sur bien des défauts de son aîné. Dès la scène d’introduction où Sean Archer met hors d’état de nuire des loubards, son message est clair : fini les enfantillages et la retenue sur la violence. Il est intéressant de noter que cette scène se conclut de la même manière que celle de la première apparition du Guyver dans le premier opus, à la différence près que cette fois-ci le dark hero n’hésite pas à assassiner de sang froid le bad guy. Une violence bien plus proche du manga, qui dynamise les scènes d’action qui ne manquent pas de flots d’hémoglobine. Les bastons, sans pour autant être parfaites, ont par ailleurs gagné en lisibilité, sont réellement chorégraphiées, et ne se limitent plus aux cascadeurs qui volent d’un coté à l’autre de l’écran, quand ils ne peinaient pas à exécuter des mouvements dans leurs costumes.

Coté effets spéciaux, le film s’en tire avec les honneurs, bien qu’un costume de Zoanoïd ait été recyclé pour les besoins de cette suite, le design des créatures à quelques exceptions près est bien plus réussi que dans Mutronics. Le Guyver 2 quant à lui pète la classe, bien que l’on soupçonne comme modèle une armure de Predator que Steve Wang a sorti du placard afin de la customiser. Au niveau du casting, on perd en renommée puisque celui-ci n’est composé presque que d’inconnus, ce qui n’empêche pas un petit festival de gueules. On retient la première apparition à l’écran de David Hayter dans le rôle de Sean Barker, spécialisé dans les doublages d’animé et de jeux vidéo, il est mondialement connu pour être la voix officielle de Solid Snake dans la saga Metal Gear Solid avant que Kiefer Sutherland ne le remplace pour le cinquième épisode canonique de la saga.

Il est dommage que la production fut si chaotique, car avec un budget plus conséquent et un temps de tournage plus long, le Guyver aurait certainement eu plus à gagner que d’être relayé à une simple série B qui fait bien le job, mais aux ambitions que l’on sent bien plus grandes que ce que le produit fini nous livre.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’histoire
♥ Les Guyvers
♥ Des scènes d’action qui ressemblent à quelque chose.
♥ Vu les conditions de tournage, c’est du bon boulot
⊗ C’ est un peu long
⊗ Le Guyver 2, trop peu présent
Certes, ça manque de pognon, les ambitions ont été revues à la baisse et c’est un brin trop long, mais au final Guyver 2 est l’anti-mutronics par excellence. Plus sombre, plus gore, plus développé, bénéficiant de chorégraphies de combats correctes, cette suite est nettement supérieure à l’original.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Screaming Mad George a refusé le film à cause du budget trop faible.
• Des fans demandent souvent à David Hayter si une suite pourrait voir le jour. Ce dernier et Steve Wang n’ont jamais exclus l’idée d’un reboot de la franchise, mais les droits cinématographiques sont portés disparus.
• Le studio Telltale games, spécialiste des jeux à format épisodique de licences connues, ont tenté d’acquérir les droits pour en faire un jeu vidéo, sans succès .


Titre : Guyver: La Sentinelle De L’ Ombre / Guyver: Dark Hero
Année : 1994
Durée : 2h07
Origine : U.S.A
Genre : Manga live
Réalisateur : Steve Wang
Scénario : Nathan Long, Steve Wang

Acteurs : David Hayter, Kathy Cristopherson, Bruno Patrick, Christopher Michael, Stuart Weiss, Wes Deitrick, Billi Lee

 Guyver : La Sentinelle de l'ombre (1994) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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