[Film] Drugstore Girl, de Katsuhide Motoki (2003)


Keiko Obayashi erre seule, déboussolée depuis qu’elle a découvert son fiancé au bain avec une inconnue. Ses pas la mènent dans le quartier marchand Bamboo Mall, où elle trouve un job à temps partiel dans la toute nouvelle pharmacie. Mais certains commerçants de la rue voient d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence qu’ils jugent déloyale.


Avis de Yume :
Au premier coup d’œil, le casting de Drugstore Girl attire de suite l’attention : la kawai Rena Tanaka et le vétéran Akira Emoto, cela ne peut laisser présager que du bon. Surtout qu’en se penchant bien sur le staff du film, on se rend compte que le scénario est signé Kankuro Miyafuji à qui on doit des films comme Zebraman, Ping Pong, et Go. Et là encore son histoire surprend dans son déroulement, dans son traitement et dans son ton. Car là où les premières minutes pouvaient laisser présager une histoire, certes traitée sur le ton de la comédie, de l’émancipation d’une jeune femme bafouée, pendant une guerre entre des propriétaires de magasins, on se retrouve vite face à l’histoire d’une groupe d’hommes d’âge mur se prenant d’amour pour cette jeune fille et décidant de jouer au Lacrosse pour attirer son attention et sortir avec elle.

Kesako le Lacrosse ? Et bien tout simplement un sport dont les prémisses remontent aux Indiens d’Amérique et dont le principe est simple : marquer des buts dans un jeu qui combine football, basketball et hockey. La majeure partie du film se consacre donc à ce sport, avec les entraînements, et bien sur deux matchs. Keiko Obayashi entraîne cette joyeuse bande de cinquantenaires, qui se révèlent fortement mauvais tout le long, le film ne cédant jamais à la tentation de montrer une ascension extraordinaire faite de sacrifices, et dévotion au jeu. Non, c’est tout le contraire même. Les joueurs ne comprennent pas les règles, ne savent pas attraper la balle, ne savent pas jouer en groupe. En fait leur seule cohésion est Keiko, ils jouent pour elle, enfin pour tenter de s’approprier son cœur. Tout le phénomène comique repose donc sur ce groupe composé entre autres choses d’un moine aimant les magazines pornos, d’un propriétaire de pharmacie fumeur et buveur invétéré (le grand Akira Emoto) et surtout, fin du fin, d’un clochard assez déconnecté appelé Geronimo (il a de belles couettes). Face à eux la dynamique Keiko qui représente leur opposé total, toujours souriante, prévenante, disponible, optimiste et faussement naïve. Une opposition classique, sur laquelle repose entièrement la force comique de Drugstore Girl.

En tous cas, les situations sont assez burlesques pour ne pas endormir ou ennuyer, mais leur rythme n’est pas soutenu tout le long. Reste un coté improbable, hautement sympathique, et bien sur quelques scènes ou plans à se tordre de rire, majoritairement grâce au talent des acteurs, tous assez convaincants, bien que leur jeu puisse paraître exagéré. Il faut aussi souligner la bonne prestation de Rena Tanaka, qui fera mentir le fait que les idols ne savent pas jouer. Depuis qu’elle s’est laissée pousser les cheveux, elle a largement gagné en charisme, et devient film après film une actrice (au contraire de pas mal d’idols qui passent pour des potiches, qui a soufflé les noms d’Aya Ueto et Yumiko Shaku ?). A noter que les matchs de Lacrosse louchent du côté de Shaolin Soccer, avec quelques effets spéciaux lors de balles envoyées extrêmement fortement. Pas de quoi s’extasier, surtout que quelques intégrations sont mal faites, mais ce genre d’exagération s’intègre parfaitement dans le ton du film.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le duo Rena Tanaka / Akira Emoto
♥ Le déroulement de l’histoire
♥ Quelques bons gags
⊗ Mise en scène classique
⊗ Humour bas de plafond
Drugstore Girl est en fait un film vraiment bancal, dont la balance penche malheureusement plus du côté anecdotique. Dommage, car sincèrement j’attendais beaucoup de ce film. Mais pourquoi donc, à part dans les animes, je ne trouve que peu de bonnes comédies japonaises ?


Titre : Drugstore Girl
Année : 2003
Durée : 1h45
Origine : Japon
Genre : Comédie
Réalisateur : Katsuhide Motoki
Scénario : Kankurô Kudô

Acteurs : Rena Tanaka, Akira Emoto, Yuji Miyake, Masatô Ibu, Yoshiko Mita, Yu Tokui, Shinoi Eisuke, Rokuhira Naomasa, Kie Negishi, Naoki Sugiura

 Doraggusotoa gâru (2003) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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