[Film] Slave Girls, Les Captives de l’Espace (1987)


Dans un futur lointain, deux splendides esclaves se morfondent dans une prison sordide. Elles parviennent à s’échapper miraculeusement, bien décidées à prendre leur destin en main. Crashées sur une planète inconnue et hostile, elles font la connaissance de l’énigmatique Zed. D’abord séduites par leur hôte, elles s’aperçoivent bien vite que les invités de Zed disparaissent les uns après les autres…


Avis de Cherycok :
Charles Band à la production, de la bisseuse au casting, un titre évoquant des femmes esclaves, une jaquette avec des meufs à moitié à poil, un réalisateur dont le seul autre long métrage s’appelle The Erotic Adventures of Robinson Crusoe (1975), … Je ne sais pas vous mais moi je trouve que ça sent les boobs cette histoire. Si si, croyez-en mon expérience, c’était prévisible. Je ne me trompe que rarement, j’ai le flair ! Et me voilà donc lancé dans l’aventure Slave Girls, Les Captives de l’Espace. Non pas que je sois un obsédé de ce très bel atout féminin, mais qui dit film fauché avec des plans boobs gratuits dans les années 80 dit souvent bobine à tendance nanar (ou navet, c’est selon). Et je ne dis jamais non à un petit nanar des familles. Car tous les films ont droit à être chéris. Premier plan du film, une femme en petite tenue, courant dans un décor studio de jungle en papier mâché. Elle est poursuivie par un monstre bizarre en latex, puis sauvée par un homme qui tire à l’arbalète laser. S’en suit un plan sur un vaisseau interstellaire, des femmes en tenue d’amazone enchainées dans une sorte de cage prison et ce que cela comporte de plans sur des décolletés. Le film a commencé depuis à peine 2 minutes et me voilà rassuré sur la qualité de ce que je vais regarder. Il n’y a pas à dire, le petit monde du nanar, ça a quand même de la gueule !

« Big Movie, Big Production, Big Girls » se vantait l’affiche avant même que le film soit tourné. Mon cul oui ! Ah ça, ils étaient forts en marketing ces cons. Car Slave Girls n’est rien de tout ça. Ici, on serait plutôt dans une relecture des Chasses du Comte Zaroff (1932). Vous me direz, ça a moult fois été repris au cinéma : Le Fugitif, Les Proies, No Country for Old Men, Running Man, Chasse à l’Homme, Apocalypto, La Proie Nue, Immigration Game, et j’en passe. Mais une relecture futuriste avec des prisonnières en tenue d’amazone, un croiseur interstellaire lowcost, des ruines en carton-pâte, des mutants, des robots, des zombies, et plein de prétextes pour montrer des boobs, avouez que là on tape dans l’inédit non ? Parce que oui, Slave Girls, c’est une bobine d’exploitation, sentant bon le cinéma pulp des années 50/60, devant laquelle les jeunes adultes venaient peloter allègrement leur petite amie du moment dans les drive-in les soirs d’été. On a l’impression que toute la connerie que le film va nous balancer à la gueule est voulue, pour attirer le mâle en mal de boobs. Sauf qu’on n’est jamais dans le second degré. On est plus dans un ton décalé. Là où le film va se différencier du voyeurisme boobesque à la Wynorski ou Olen Ray qui n’hésitaient pas à verser dans l’érotisme pur, c’est qu’on est plus ici dans quelque chose de… comment dire… de… fripon (oui, je sais, plus personne n’emploie ce mot). Non non, ne criez pas au scandale, on reste quand même dans du plan nichon gratuit, mais le réalisateur n’est jamais insistant comme peuvent l’être certains.

« Alors mon petit Cherycok, et si tu nous présentais les personnages de cette bien belle production… ». Avec grande joie. Premier atout de Slave Girls, nos deux actrices principales, qui seront d’ailleurs un peu plus tard rejoint par une troisième. Elles sont sœurs. Elles sont blondes. Elles sont tout le film en tenue d’amazone, en nuisette, en sous-vêtements, ou tout simplement les boobs à l’air. Vous voyez ce cliché de la blonde un peu facile et très cruche ? Bah voilà, on y est en plein dedans. Ah ça, c’est sûr, elles n’ont pas inventé l’eau chaude. Ni même l’eau tiède d’ailleurs. Et ce qui est bien avec elles, c’est qu’il y en a pour tous les goûts. Des gros boobs, des petits boobs, comme ça tout le monde est content et on n’en parle plus. Nous avons aussi des robots. Ou plutôt deux robots. Un croisement improbable entre Dark Vador et un jouet Fischer Price made in Bangladesh (c’est comme le made in china mais en encore plus lowcost). Et en termes d’intelligence, on est à peu près du même niveau, c’est-à-dire relativement proche du néant. Et il faut croire que les robots, c’est comme les mecs, c’est vite émoustillé par un téton qui dépasse d’un décolleté. C’est vite aguiché par une jolie plastique. Car comme le disaient de célèbres poètes nantais : « Le plastique c’est fantastique ». Oui, je sais, j’ai de très bons goûts musicaux. Ajoutons au bestiaire du film une créature predatoresque super moche qui, il faut l’avouer, ne sert strictement à rien ; deux zombies sortis d’on ne sait trop où, si ce n’est d’un film de Fulci à en croire leur dégaine, qui, là aussi il faut l’avouer, ne servent strictement à rien ; deux ou trois figurants très 80’s uniquement là pour augmenter le bodycount et/ou varier la taille des différents boobs du film ; et enfin il y a Zed. Ha Zed… Le grand méchant Zed. Son pantalon en cuir moulant. Son gel dans les cheveux. Ses faux airs de Christian Bale (American Psycho, The Dark Knight). Et Zed il joue des instruments de musique bizarres. Il aime rester pensif sur son trône orné de crânes. Il aime chasser de l’humain avec son arbalète laser et accrocher aux murs, tels de vulgaires trophées, les têtes de ses victimes. Sa grande passion ? arrêter les coups de genoux avec les couilles. Oui, Zed est pour sûr un homme de goût comme on n’en fait plus.

Tout ce beau petit monde est interprété par une bien belle brochette d’acteurs. Imaginez des acteurs pourris. Ça y est, vous avez ? Et bien c’est pire. A l’instar de l’intelligence des personnages, on frôle le néant. Car oui, nous sommes d’accord que nos deux héroïnes ne sont clairement là que pour leur physique avantageux. Il y a de quoi se marrer à les voir déblatérer des dialogues complètement en roue libre. « J’enclenche l’astroscope magnétique sur le faisceau de guidage du système » qu’elle disait. Ah bah oui, parce que le doublage lui aussi est en roue libre, parfois même pas synchro avec les lèvres, ou simplement sans intonation. Parce qu’un bon nanar, c’est toujours meilleur en VF ! Vous voulez du cheap, vous allez en avoir un paquet de cheap (goût pintade grillée). *La rédaction se désolidarise totalement de ce jeu de mots pourri*.
Slave Girls comporte bien entendu son lot de scènes complètement what the fuck. Des incohérences ? Rien à faire des incohérences ! Je fais le film que j’ai envie et je vous emmerde moi ! Ce sont probablement les derniers mots du réalisateur à la sortie de la projection presse, ou comment mettre fin à sa carrière en l’espace d’un seul film. Parce que visuellement, du cheap, on en a également un paquet (goût barbecue, c’est bon aussi) *La rédaction se désolidarise complètement de cette chronique*. Entre les effets spéciaux grattés sur la pellicule parmi les plus foireux que j’ai pu voir (et croyez-moi, je m’en suis tapé des merdes !), du matte painting visible comme jamais, et des décors de jungle et de forteresse fabriqués en studio avec deux cartons, trois planches de polystyrène, trois bouts de ficelle et une bonne dose de système-D, je vous assure qu’on est dans le cheap de compétition. Certains diront que ça a son charme le cheap à l’ancienne (non, pas taper !), c’est vrai, mais… OMFG, c’est quoi cette pétoire de 2m de long !?! Ça va péter !!! Ah non, ça fait « piou piou », littéralement.

LES PLUS LES MOINS
♥ On se marre bien
♥ Les personnages
♥ Un film qui s‘assume
♥ Des boobs
⊗ A réserver aux amateurs
⊗ Quelques temps morts
Note :
Note Nanar :
Slave Girls, Les Captives de l’Espace, c’est quand même vraiment très nul. Mais qu’est-ce que c’était fun. Léger, rythmé, accompagné d’une BO étonnement sympathique (si si !), voilà le genre de petit nanar qui passe tout seul.



Titre : Slave Girls, Les Captives de l’Espace / Slave Girls From Beyond Infinity
Année : 1987
Durée : 1h14
Origine : U.S.A
Genre : Les boobs de l’espace
Réalisateur : Ken Dixon
Scénario : Ken Dixon

Acteurs : Elizabeth Kaitan, Cindy Beal, Don Scribner, Brinke Stevens, Carl Horner, Kirk Graves, Randolph Roehbling

 Slave Girls from Beyond Infinity (1987) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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