[Film] La Légende du Lac, de Chang Cheh, Wu Ma et Pao Hsueh-Li (1972)


Dynastie Song. Shih Wen Kung à décider de débarrasser le lac Qingshui des bandits du Mont-Liang surnommés les 108 braves. Comprenant la menace qu’il représente, le stratège Wu Yung et Li Kuei rejoignent la ville de Zengtou afin de s’allier avec Lu Chun, co-disciple de Shih. Mais le conseiller et amant de la femme de Lu choisit ce moment pour faire arrêter son maître pour avoir héberger ces deux bandits. Afin de le sauver d’une exécution publique, les 108 braves aidés par Yen Ching, bras droit de Lu Chun, projettent de le libérer.


Avis de Kamï :
La Légende Du Lac (Water Margin) est une adaptation des chapitres 34 à 38 du roman « Au Bord De L’Eau », une œuvre littéraire chinoise ayant connu d’autres -très nombreuses- adaptations (téléfilms, séries télévisés, films) évoquant les périples d’insoumis, de bandits et de marginaux sous la dynastie Song au XIIème siècle.

Cette adaptation est une sorte de « guest-star flick » au même titre que The Banquet. La compagnie Shaw Brothers a ainsi fait appel à un grand nombre de ses acteurs (Ti Lung, Lo Wei, Chen Kuan-Tai, David Chiang, Ku Feng, Wu Ma…) et aussi à des acteurs japonais (Tetsuro Tanga, Toshio Kurozawa) tant Water Margin met en scène un nombre impressionnant de protagonistes. Et certains n’apparaissent à l’écran que le temps d’un battement de paupière… On sait le wu xia pian mandarin proche du western italien et cette Légende Du Lac ne fait que confirmer la figure de muse du western ; les grands espaces désertiques, la mise en scène des déplacements, les avis de recherche (les fameux « Wanted »), les exécutions publiques (les pendaisons) et -surtout- les musiques. « Surtout » puisque la compagnie de la Clear Water Bay comme la Golden Harvest ou d’obscures boite de productions malaisiennes ou taïwanaises volaient des thèmes musicaux issus de bande sonore de blaxploitations ou -donc- de westerns. On ne sera alors guère étonnés d’entendre durant cette adaptation martial les compositions de Dominic Frontiere pour le film Pendez-Les Haut Et Court (Hang’ Em High) de Ted Post (1968) avec Clint Eastwood.

Peu de temps après Le Justicier De Shanghai (Boxer From Shantung), Pao Hsueh-Li retrouve Chang Cheh. Mais excepté sa dimension cinéphilique -le chambara inspirant le western, influence majeure du wu xia pian- et son casting impressionnant, cette adaptation est ennuyeuse. La mise en place du récit est bâclée, souvent confuse. On s’y perd ; à chaque nouveau visage, le nom de l’acteur et celui de son personnage apparaissent à l’écran (Ku Feng as Sung Chiang, Chin Feng as Wu Yung…). Le prologue se résume d’ailleurs à la présentation condensée d’une vingtaine de personnages parmi les 108 braves. Après coup, apparaît une fluidité appréciable qui laissera promptement place à une répétition de tentatives « cartoonesques » de libération du maître Lu Chun. Le final n’est pas plus abouti, La Légende devient caricaturale ; la mort de l’un des protagonistes s’ouvrant à mains nues ses entrailles est plus risible que marquante.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’énorme casting
♥ Visuellement joli
⊗ Très ennuyeux
⊗ Mise en place ratée
⊗ Le final raté

Sur le papier, Water Margin faisait rêver. A l’écran… cette adaptation fait somnoler.



Titre :La Légende du Lac / The Water Margin / 水滸傳
Année : 1972
Durée : 1h32
Origine : Hong Kong
Genre : Wu Xia Pian
Réalisateur : Chang Cheh, Wu Ma, Pao Hsueh-Li
Scénario : Chang Cheh, Ni Kuang

Acteurs : David Chiang, Tamba Tetsuro, Kurosawa Toshio, Tung Lin, Ku Feng, Chin Feng, Yueh Hua, Wang Chung, Ti Lung, Lily Ho Li-Li, Fan Mei-Sheng, Wu Ma

 108 étoiles (1972) on IMDb


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Auteur : Kami

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