[Film] The Human Goddess, de Ho Meng-Hua (1972)


Une déesse décide de se rendre sur Terre pour y observer le captivant monde des humains. Elle se pose à Hong Kong, et fait la connaissance d’un homme qui tient un orphelinat. Malheureusement l’établissement est menacé.


Avis de Yume :
Ho Meng Hua est à mon sens un des réalisateurs les plus intéressants de la Shaw Brothers, surtout parce qu’il ne s’est jamais cantonné dans un genre précis de film. En effet, l’homme pouvait sans problème passer de la comédie d’aventure comme ses films sur la légende du Roi Singe, aux films plus exploitations et violents comme Kiss of Death. Bien sûr la majorité de ces films étaient de véritables films de commande, que Ho Meng Hua réalisait alors à la demande. Mais il est surprenant de voir que les quelques fois où il eut la liberté de réaliser un film par rapport à un de ses propres scénarios, ces derniers étaient plutôt légers. C’est donc le cas de ce The Human Goddess, petit film sans prétention à la légèreté communicative.

Il n’échappera à personne, à la simple vision du film, que l’histoire s’inspire plus ou moins d’un grand succès TV de l’époque dans le monde entier, la célèbre série Bewitched aka Ma Sorcière Bien Aimée en France. En effet la Déesse du film maîtrise la magie, avec espièglerie, et chacun de ses tours est accompagné d’un petit tic physique, comme pour une certaine Samantha. Pourtant là où Samantha hésite à se servir de ses pouvoirs, la Déesse du film, elle, use et abuse de sa magie divine, mais sans arrières pensées négatives, en toute naïveté. Car en tant qu’entité divine ayant toujours vécu dans un monde de bonheur parfait, notre Déesse ne connaît pas le vice, la tromperie, le mensonge. Tous ces travers auxquels elle sera rapidement exposée dès son arrivée sur Terre, puisqu’elle tombera rapidement sur des hommes qui la saoulent pour ensuite l’amener vers un Love Hotel. Telle une enfant, elle devra donc s’adapter à ce nouvel environnement, et finalement essayer de s’en sortir par elle-même sans recours à la magie. Un voyage d’apprentissage en quelque sorte durant lequel elle rencontrera l’amour ; Tout en luttant avec malice, bien sûr, contre un homme d’affaire sans scrupules qui veut raser un orphelinat.

Une trame ni trop simpliste, ni trop compliquée pour un film qui se veut avant tout réjouissant, féerique et magique. Et tout cela fonctionne à merveille tout le long du film en partie grâce au charme indéniable de Li Ching, une des meilleures et demandées actrices de l’écurie Shaw Brothers. Il faut dire qu’elle incarne avec merveille un mélange (d)étonnant de naïveté et de malice, alternant moue boudeuse et sourire craquant, ou bien poussant quelques notes le temps de chansonnettes ravissantes. A ce titre, le spectacle de fin est un parfait résumé du film : bons sentiments et kitch. Car l’autre point à saluer dans The Human Goddess est la réalisation de Ho Meng Hua. Bien sur le tout est daté, mais le charme agit. On peut donc voir Li Ching marcher au plafond, ou conduire une voiture volante (mal incrustée), ou bien assister aux différents tours de la belle. Mais ce qui est surtout à retenir c’est que jamais Ho Meng Hua ne cède à la facilité de mettre ces effets ou trucages en avant. Chacun de ces trucages sert l’histoire, et participe au côté enchanteur de l’ensemble du film.

LES PLUS LES MOINS
♥ Légèreté communicative
♥ Scénario bien écrit
♥ Li Ching
⊗ Parfois kitch

The Human Goddess fait partie de ces films de la Shaw Brothers dont personne ne parle, puisque de manière générale le nom du studio est plutôt associé aux films de kung fu ou de Wu Xia. Pourtant il serait idiot de passer à côté de cette partie du catalogue de la SB, tant il réserve de bonnes surprises, à l’image de ce film simple, mais attachant. Et de temps à autres, il est bon de se laisser porter dans un film plein de bonheur et de rire.



Titre : The Human Goddess / 仙女下凡
Année : 1972
Durée : 1h39
Origine : Hong Kong
Genre : Ma sorcière chinoise bien aimée
Réalisateur : Ho Meng-Hua
Scénario : Ho Meng-Hua

Acteurs : Li Ching, Chin Feng, Pang Pang, Lee Pang-Fei, Pai Lu, Chao Hsuing, Sun Lan, Dean Shek, Hoh Ban, Ng Wai, Lui Hung, Wang Dan, Wong Ching-Wan

 Xian nü xia fan (1972) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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