[Film] Samurai Pirate, de Senkichi Taniguchi (1963)


Condamné à mort au Japon, Sukezaemon décide de devenir pirate et prend la mer en emportant un coffre contenant toutes ses richesses. Malheureusement, son navire coule dans une forte tempête, et Sukezaemon qui avait réussi à sauvegarder son coffre de l’engloutissement voit celui-ci se faire récupérer par le célèbre Black Pirate. Laissé pour mort dans l’océan, Sukezaemon échoue sur une plage et se voit soigner par un étrange moine magicien. Une fois guéri, il décide de reprendre la route, et croise la princesse du pays dans lequel il a échoué portant un des bijoux du coffre autour du cou. Décidé à en savoir plus, il se rend au château. Et il se retrouve mêlé à une sombre intrigue fomentée par l’intendant du roi.


Avis de Yume :
Etrange est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je dois parler de Daitozoku, alors que finalement sa trame est plus que classique. Etrange tout simplement parce qu’on est ici loin des éternels films de sabre des années 60 (n’y voyez aucune connotation négative).

En effet, Daitozoku est un savant et intriguant mélange de différents genres de films de piraterie. On y retrouve donc toutes les figures classiques du genre : le fourbe intendant, la gentille princesse, le méchant pirate, les rebelles se cachant dans les bois, la sorcière, et bien sur le vaillant héros téméraire. Le tout dans des décors et costumes du plus bel effet mélangeant sans honte influences moyenâgeuses européennes (le château fort et ses habitants), arabisantes à la mille et une nuit (la ville et ses habitants) et navires pirates. Un véritable fourre-tout mâtiné d’une fine couche de fantastique avec la présence d’une sorcière et d’un moine magicien assez spécial (frappé d’une étrange malédiction prenant effet en présence d’attributs féminins). Il faut d’ailleurs avouer que, lors des quelques passages d’utilisation de pouvoirs magiques, les effets spéciaux sont plutôt bien intégrés et réalisés, en tenant bien sur compte que le film date de 1963. Ce qui n’est pas étonnant puisque on retrouve au crédit de ces effets le grand Eiji Tsuburaya à qui l’on doit entres autres une partie de la réussite visuelle de la série Godzilla.

Formellement, le film est donc une bonne réussite assez ingénieuse et plaisante. Mais malheureusement, le film manque de l’ingrédient principal du film d’aventure ou/et de piraterie : le panache. Car c’est bien là le point faible du film, les scènes d’action manquent cruellement de rythme, d’enjeu et de cabrioles auxquelles on aurait pu s’attendre. Les combats sont en fait vite expédiés bien que plutôt bien chorégraphiés. Et quand on sait que l’intrigue du film est des plus classique, il est évident que par moment l’ennui guette. Mais je ne vais pas cracher dans la soupe car tout d’abord Daitozoku est un film avec Toshiro Mifune et que c’est toujours un plaisir pour moi que de le voir jouer (même si son charisme n’éclate pas réellement ici). Ensuite, on est ici en face d’un film dont le thème est assez rare dans la production japonaise.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les costumes et décors
♥ Le côté fourre-tout assumé
♥ Action bien chorégraphiée
⊗ Manque de panache

Alors malgré les défauts de rythme, je vais ne retenir qu’une chose de Daitozoku : son ambiance et son monde à la frontière de plusieurs genres. Un film singulier, purement entertainement qui par contre ne laissera pas un souvenir éternel.



Titre : Samurai Pirate / The Lost World of Sinbad / 大盗賊
Année : 1963
Durée : 1h36
Origine : Japon
Genre : Pirates
Réalisateur : Senkichi Taniguchi
Scénario : Takeshi Kimura, Shinichi Sekizawa

Acteurs : Toshiro Mifune, Makoto Sato, Jun Funato, Ichiro Arishima, Mie Hama, Kumi Mizuno, Akiko Wakabayashi

 Le Défi des géants (1963) on IMDb


5 1 vote
Article Rating

Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments