[Film] Moonwalkers, de Antoine Bardou-Jacquet (2015)

Juillet 1969, Tom Kidman, l’un des meilleurs agents de la CIA de retour du Vietnam, est envoyé à Londres pour rencontrer Stanley Kubrick et le convaincre de filmer un faux alunissage au cas où la mission Apollo 11 échouerait. Kidman ne trouve pas Kubrick, mais il tombe sur Jonny, le manager raté d’un groupe de rock hippie. Jonny est le cauchemar de Kidman, mais il n’aura pas d’autres choix que de s’embarquer dans un trip halluciné avec lui, afin de mener à bien sa mission, sauver leurs vies et monter la plus grosse supercherie de l’histoire !


Avis de Cherycok :
Avec le soutien de Georges Bermann, producteur de Michel Gondry (qui a personnellement soutenu le projet), Moonwalkers est le premier long métrage du jeune réalisateur français venu du milieu de la publicité Antoine Bardou-Jacquet. Et pour son premier coup d’essai, il plonge le spectateur dans une ambiance 60/70’s complètement déjantée où vont allègrement se mélanger chemises à fleurs, cols pelle à tarte, mission Apollo 11, CIA, drogues, alcool, gunfight, quiproquos et situations improbables. Un bon gros joyeux bordel faisant clairement plaisir à voir et qui a remporté le Prix du Public à l’édition 2015 de l’Etrange Festival, excusez du peu ! Alors chers amis, si vous avez envie de voir un film rafraichissant, déjanté, voire complètement psychédélique, vous êtes au bon endroit, Moonwalkers est pour vous.

Antoine Bardou-Jacquet revient sur la fameuse légende urbaine ayant émergé à la fin des années 70 et qui expliquerait qu’en fait, les Américains ne seraient jamais allés sur la lune, et que certaines personnes auraient ordonné à Stanley Kubrick de tourner la fameuse scène de l’alunissage dans des studios hollywoodiens. Kubrick, s’amusant de cela à l’époque, alla même jusqu’à faire un clin d’œil à la chose dans son film Shining avec un pull à l’effigie de Apollo 11 fièrement arboré par le petit garçon. Et pour encore plus tourner en ridicule cette théorie, Antoine Bardou-Jacquet s’amuse à imaginer comment la CIA avait pu commanditer un tel dispositif, en envoyant un de ses agents les plus chevronnés du coté de Londres afin d’y convaincre Kubrick que si la mission de la NASA n’était pas un succès, il leur fallait un plan B pour ne pas perdre la face en pleine guerre froide avec les Russes.
Dès la scène d’introduction et surtout le générique mixant allègrement les délires visuels de Pink Floyd, des Beatles et des Monty Pythons, on sent que le ton du film va être des plus légers et barrés. Et ca commence avec pléthore de personnages tous plus déjantés les uns que les autres, avec pas mal de têtes connues au casting. On retrouve donc la gueule cassée Ron Perlman, que tout le monde connait pour ses rôles dans des films tels que Hellboy, Alien 4 ou encore Le Nom de la Rose, mais aussi des moins connus tels que Rupert Grint (Harry Potter), Robert Sheehan (la série Misfits), James Cosmo (Game of Thrones), Kevin Bishop (L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes), Eric Lampaert (la téléréalité Mon Incroyable Fiancé) ou encore Tom Audenaert (Hasta la Vista). Un imbroglio improbable de personnages loufoques. On est content de voir Ron Perlman sortir un peu de ses DTV bas de gamme et d’avoir enfin un premier rôle qui lui va comme un gant.

Moonwalkers joue beaucoup sur un espèce de choc des cultures, entre artistes un peu trop portés sur l’alcool et la drogue, aux cheveux longs et en bataille, et un flic dur à cuire, à la gueule carrée et grisonnante, un peu bloqué sur ses méthodes expéditives, et hanté par les souvenirs de massacre de sa participation à la guerre du Vietnam. Leur affrontement dans un premier temps puis leur collaboration dans un second va donner lieu à tout un tas de situations improbables et de quiproquos souvent à mourir de rire. Car oui, on rit devant Moonwalkers, on rit beaucoup, et malgré le scénario au final sans surprise, on se laisse porter tant les situations et les dialogues (souvent trashs) sont bien amenés, sans temps mort du début à la fin. La scène sous acides est mémorable, Ron Perlman y est tout bonnement génial lorsque, lors d’une prise involontaire de drogue, il se retrouve à avoir des hallucinations bien psychédéliques et hypnotiques. L’autre source de rires est la violence complètement décomplexée dont fait preuve le personnage de Ron Perlman qui défonce du crâne à mains nues et explose des têtes à coup de canon scié lors de scènes de fight d’une brutalité jubilatoire et une violence graphique assez poussée.
Mais on sait bien qu’un film, aussi fun soit-il, peut rapidement se retrouver plombé si la technique ne suit pas. Or, ce n’est pas le cas ici. La mise en scène et le montage sont maitrisés, accompagnés d’une jolie photographie et de quelques fulgurances visuelles, et comme on aurait pu s’en douter avec un thème fort comme celui des années 60/70, une bande son excellente. Même si au final les morceaux connus sont peu nombreux, ils accompagnent de manière magistrale un résultat visuel qui fait plaisir à voir.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les acteurs
♥ L’ambiance fun et psychédélique
♥ L’humour sous plusieurs formes
♥ Un coté très feelgood movie
⊗ Le scénario sans surprise
Sans non plus être le chef d’œuvre du siècle, Moonwalkers est une très bonne petite comédie à l’humour so british, bien nawak. Un gentil bordel bourré de références au cinéma de Kubrick, qui a le mérite d’être très divertissant.



Titre : Moonwalkers
Année : 2015
Durée : 1h46
Origine : Angleterre / France / Belgique
Genre : On a tripé sur la lune !
Réalisateur : Antoine Bardou-Jacquet
Scénario : Dean Craig

Acteurs : Ron Perlman, Rupert Grint, Robert Sheehan, Eric Lampaert, Stephen Campbell Moore, Kevin Bishop, Tom Audenaert, Erika Sainte, Jay Benedict, Kerry Shale

 Moonwalkers (2015) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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