[JV] Untitled Goose Game (2019, PC)

C’est une belle journée qui se prépare au village et vous êtes une vilaine oie. Parcourez la ville, des verts pâturages aux boutiques de la grand-rue, faites des bêtises farfelues et rigolotes, volez des chapeaux et, plus généralement, gâchez la vie de tout le monde.


Test de Cherycok :
Vous en avez marre des quêtes à répétition de votre MMO ? Vous en avez assez des tac tac tac boum boum prend ça dans ta gueule sale nazi de votre dernier FPS en vogue ? Votre cerveau est en ébullition après avoir passé 480h à construire votre ville dans votre jeu 4X préféré ? Vous trouvez que tous les jeux se ressemblent et qu’un peu de nouveauté vous ferait le plus grand bien ? Vous voudriez bien vous poser sur un jeu reposant, qui vous donne ce petit sourire aux lèvres comme quand on était gamin ? Ne cherchez pas plus loin, j’ai le jeu qu’il vous faut !!! C’est un jeu où vous incarnez une oie insupportable. Oui, le bestiau de basse-cour. Votre grande passion ? Faire chier des braves gens, armée de votre bec, d’un bien beau battement d’ailes, et de votre cri : le cacardement. Croyez-moi, ça suffit pour avoir un grand pouvoir de nuisance. Avouez que ça pique la curiosité non ? Le nom de ce jeu ? Untitled Goose Game. Oui, littéralement « Le Jeu de l’Oie Sans Titre ». Original n’est-ce pas ? Mais pas que. Car sous ses airs de petit jeu qui ne paie pas de mine, Untitled Goose Game est une sorte de vent de fraicheur en ce début d’automne. Ce genre de jeu qui arrive à être extrêmement fun en partant d’une idée toute bête. Et ça fait du bien.

Le but du jeu va donc être très simple. Après un petit tuto vous apprenant comment fonctionne le jeu en 3 minutes top chrono, vous voilà prêt à enquiquiner le monde. Vous êtes une oie très farceuse qui en plus adore piquer des trucs et à chaque fois que vous arrivez dans une nouvelle zone, une liste des bêtises à faire vous sera proposée. Le seul moyen de pouvoir passer à la zone suivante est de toutes les réaliser. Elles sont diverses et variées et, au fur et à mesure que le jeu avance, elles pourront vous donner du fil à retordre. Car malgré l’aspect minimaliste et calme du jeu, certaines bêtises que vous devrez accomplir mettront à rude épreuve vos méninges. Il y a les toutes simples, comme voler les clés du jardinier, amener divers aliments sur une table de pique-nique, ou casser un balai. Mais au fur et à mesure que vous traversez les zones (un jardin, dans la rue, dans un pub, …), elles deviendront de plus en plus complexes et nécessiteront un minimum de réflexion pour comprendre quel va être l’enchaînement d’actions à faire pour qu’enfin, on puisse réaliser celui dont on a besoin.
Pour vous donner un exemple concret: un petit garçon bigleux se balade dans la rue et joue avec un ballon. Nous avons comme objectif qu’il se mette des lunettes qui ne sont pas à lui. Une marchande non loin vend, entre autres, des lunettes. Première étape, aller voler les lunettes. Il va falloir trouver un moyen de distraire la vendeuse. On lui vole quelque chose sur l’étalage et on s’en va au loin en cacardant (histoire d’attirer son attention). On dépose l’objet par terre et, le temps qu’elle arrive pour le chercher, on revient le plus rapidement possible à la boutique pour aller voler les lunettes du bout de notre bec. Là, on va les cacher en lieu sûr, car lorsqu’elle se rendra compte du 2ème vol, elle se mettra également à les chercher. Première étape : check. Retournons ensuite vers notre petit gamin. On se rend vite compte que, même s’il fait le malin, il a peur dès qu’on cacarde près de lui et se met à courir. Il faut maintenant le faire courir en direction de votre cachette, lui attraper les lacets avec votre bec dès qu’il n’est pas trop loin, afin qu’il se vautre lamentablement sur le sol. Sa chute lui faisant tomber les lunettes, il ne vous reste plus qu’à les intervertir avec celles que vous aviez cachées au préalable.

Oui, nous sommes clairement ici en présence d’un puzzle game couplé à un jeu d’infiltration, aux énigmes à la difficulté crescendo. Vous ferez des essais, vos tentatives seront souvent vaines, jusqu’à arriver à comprendre l’ordre dans lequel faire les choses. Puis il faudra arriver à les réaliser. Car même si votre oie ne court aucun danger, les gens n’apprécient guère que vous leur preniez des choses ou que vous les enquiquiniez et vous chasseront dès que vous deviendrez un peu trop envahissante. Il faudra trouver le bon timing (être patient est parfois le maître mot), savoir quand être discret (Solid Snake n’est pas loin), quand foncer dans le tas en cacardant et en battant des ailes au risque de bien moins négocier les virages, quand y aller plus molo, en nos exposant plus facilement aux habitants de la ville, mais en étant bien plus maniable.
Avec ce genre de jeu aux commandes ultra simples, on aurait pu craindre une certaine redondance au niveau des énigmes. Mais le studio House House, dont c’est le deuxième jeu après un Push Me Pull Me (2016) de très bonne réputation, est arrivé à proposer des énigmes variées qu’on a immédiatement envie de faire. Parce qu’emmerder le monde, ça procure malgré tout un certain plaisir, surtout lorsque nos bêtises sont ponctuées de plein de petites animations de personnages toutes aussi rigolotes. Leur design a beau être des plus épurés, ils n’en demeurent pas moins très vivants. D’ailleurs, c’est tout l’univers de Untitled Goose Game qui est extrêmement vivant malgré sa relative simplicité. Ce minimalisme, c’est d’ailleurs une des grandes forces du jeu.

Visuellement, le titre possède une patte graphique bien à lui, une patte graphique des plus agréables. Ses couleurs pastels, l’absence de contours, ce côté enfantin, … Même chose au niveau de la musique, uniquement composée de quelques notes de piano, ci et là entre deux cacardements. Des bruitages eux aussi réduits à leur strict minimum. Untitled Goose Game a un côté très poétique, pas aussi poussé que des titres tels que Season After Fall ou Ori and the Blind Forest, et le temps semble s’arrêter lorsqu’on se lance dans une partie. On ne fait plus qu’un avec notre oie, on se laisse porter par l’ambiance et on traverse cette ville de bout en bout en faisant chier notre monde. Oui, un mélange de poésie et de fun, avouez que c’est culotté non ?
D’autant plus que les commandes réduites à leur strict minimum (nous sommes une oie, ça ne fait pas grand-chose une oie …), couplées à une maniabilité vraiment bien fichue (du moins au combo clavier / souris, pas pu tester à la manette), permettent immédiatement de s’amuser, sans avoir besoin de temps d’adaptation. Malheureusement, le jeu est court. A peine quatre zones à faire, plus une dernière très courte en guise de conclusion. Et rares sont les énigmes qui au final vous donneront réellement du fil à retordre. Certes, certaines sont plutôt corsées, mais jamais insurmontables. Des concours de speedrunning ont déjà fait leur apparition sur la toile et certains, en connaissant ce qu’il faut faire par cœur, arrivent à clôturer l’histoire principale en 16 minutes top chrono. Heureusement, après le générique de fin, tout n’est pas fini puisque vous pouvez reparcourir les zones avec de nouvelles tâches (certaines bien corsées) à accomplir.

GRAPHISMES
Colorés, enfantins, tout mignons, remplis d’animations rigolotes, le visuel du jeu est des plus agréables. Le pari du minimaliste est réussi haut la main.
JOUABILITÉ
Malgré une caméra de temps à autres un peu capricieuse, surtout lorsqu’on dézoome pour avoir une vue un peu plus d’ensemble, tout répond au doigt et à l’œil. L’interface a été réduite au strict minimum pour respecter le minimalisme du titre.
DURÉE DE VIE
Le jeu est clairement court. Comptez 4/5h de jeu pour le premier run, bien moins pour les suivants. Mais les missions post-générique sont les bienvenues et, malgré aucun nouveau lieu, permettent de continuer l’amusement.
BANDE SON
Réduite à son strict minimum. Quelques notes de piano par-ci, quelques bruitages discrets par là. Le résultat est en parfait accord avec le visuel du titre.
CONCLUSION
Untitled Goose Game, c’est le succès surprise du moment, aussi bien auprès des critiques que du public. Réussi de bout en bout, ne pêchant réellement que par sa durée de vie, c’est un titre frais, léger, simple (mais pas simpliste), original, fun, qui procure du plaisir de la première à la dernière seconde. Vivement conseillé à tous les gamers cherchant un peu de nouveauté.



Titre : Untitled Goose Game
Année : 2019
Studio : House House
Editeur : Panic
Genre : La l’oie, c’est moi !

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC, Mac, Nintendo Switch (bientôt Xbox One, PS4, iOS, Android)
Support : Dématérialisé









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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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