L’étonnante aventure d’un Programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui marquera la première rencontre de l’humanité avec des êtres dotés d’une intelligence artificielle…
Avis de Rick :
Tron, avec trois opus et une série animée, c’est ce que l’on pourrait appeler une franchise aujourd’hui. Mais une franchise bien différente des autres, et ce malgré la présence de Disney derrière depuis le début. Déjà car Tron, c’est trois films en quasi 45 ans, loin des autres franchises. Et car Tron, en renouvelant en 1982 les effets spéciaux, peut se targuer d’être une des seules franchises, si ce n’est la seule, qui forcément, vieillit, mais de manière totalement logique, si bien que l’on peut dire que chaque opus représente parfaitement son époque. Tron en 1982, c’est culte, un peu kitch sans doute aujourd’hui, mais clairement un film important. Tron Legacy quasiment 30 ans plus tard, c’était le premier métrage signé Joseph Kosinski, et a marqué les esprits non pas par son scénario bloqué entre suite et remake, mais pour son visuel déjà, et sa musique, signée Daft Punk, et faisant intégralement partie de l’expérience. Si bien qu’encore aujourd’hui, l’ost de Tron Legacy est sans doute l’album qui a le plus tourné chez moi, mais aussi en trajets en voiture, à pied et j’en passe. En 2015, une suite directe reprenant les acteurs et avec toujours le même réalisateur devait voir le jour, mais fut annulée à quelques mois de son tournage. Et oui, car si Tron est culte, a renouvelé les effets spéciaux et vendu des tonnes d’album, Tron, c’est malgré tout des succès modestes en termes de chiffres, et avec Disney derrière, en 2015, les priorités allaient plutôt vers ce qui cartonnait, donc, Marvel et Star Wars. Mais nous sommes en 2025, Marvel se crash de plus en plus, Star Wars a quitté les grands écrans depuis 2019 et le désastreux épisode 9, et donc Tron peut renaître de ses cendres. Pour une sorte de suite reboot. Et si une grande partie des données faisaient peur, avec Jared Leto en acteur principal (habitué aux navets depuis quelques années), ou encore Joachim Rønning en réalisateur (Pirates des Caraïbes 5, Maléfique 2), une autre partie faisait envie, avec Nine Inch Nails à la musique, Greta Lee dans l’autre rôle principal, Jeff Cronenweth à la photographie, le retour pour un petit rôle de Jeff Bridges, ou encore parmi les producteurs la présence de Joseph Kosinski et Steven Lisberger, réalisateurs des précédents opus (titre sans doute plus histoire de, plus que pour leur vraie implication), voilà, on avait envie d’y croire.

Sans surprises pourtant, Tron Ares est bien un film de son époque, de 2025, et 2025 ce n’est pas glorieux. Sans surprise donc, la photographie du directeur photo de David Fincher est appliquée, le budget permet des CGI de grande qualité et qui, vu le sujet du film où le virtuel arrive dans le monde réel, s’intègre très bien, quelques morceaux de NIN sont grandioses, mais… mais ça ne suffit pas à faire un bon film. Et si jusque là les succès de la saga étaient modestes, mais là, ce Tron Ares fut un amer flop pour Disney, puisqu’avec son budget estimé aux alentours de 200 millions (sans compter la promo assez massive), le film n’aura récolté que 142 millions dans le monde. Oui, un échec, un grand échec. Dommage dans le fond, puisque le final promettait de revoir dans un futur film enfin les personnages de Tron Legacy. Mais un échec totalement justifié car Tron Ares accumule les tares. Le scénario par exemple déjà, mais pas que. Car soyons clairs, le scénario des précédents opus n’était jamais grandiose, mais ils étaient souvent simples pour accrocher. Ici, le scénario repose sur l’inverse des précédents. Nous n’envoyons donc pas des humains dans un monde virtuel, mais des éléments de ce monde virtuel dans notre monde. C’était la continuité logique, évoquée à la fin du second film déjà. Sauf que le scénario ne sait pas quoi en faire. Alors pas grave, on va dire qu’on pourrait se rattraper sur les personnages, sauf que la plupart sont juste des clichés sur patte, quand ils ont au moins la chance d’avoir un minimum d’écriture. On pensera par exemple à la pauvre Gillian Anderson, qui à part apparaître dans pas mal de scènes pour sortir à chaque fois une petite ligne de dialogue, elle n’a pas grand-chose à jouer. Mais ça aussi, on pourrait presque le pardonner, car Tron Ares est un blockbuster, qui nous promet des motos, des néons partout, des programmes qui explosent, des combats, bref, du grand spectacle, sauf que là aussi, ça paraît bien timide. Tron Legacy était imparfait, mais gérait son sens du spectacle. La première arrivée sur la grille avec le passage au format imax, l’enchainement des épreuves, l’émerveillement de la découverte de ce nouveau monde, les lieux, les nouveaux véhicules à chaque scène, les scènes d’action qui duraient pour la plupart au minimum deux minutes.

Tron Ares semble faire l’opposé et se fait hyper radin en action, alors que techniquement son intrigue, basique, est une course contre la montre, et devrait donc mettre le paquet. Mais non, en tout et pour tout, on aura quelques combats au disque ou au baton, pas parmi les meilleurs d’ailleurs, une course poursuite à moto loin d’être géniale aussi, la faute déjà à un montage qui manque de peps mais surtout un manque d’ampleur général. Même le grand final, ce n’est finalement qu’un grand vaisseau qui arrive dans une grande ville, terrifie quelques figurants, un combat rapide, et fin, tout le monde il est heureux. Même la musique, qui était attendue, déçoit, sans être mauvaise en soit. Car en soit, Nine Inch Nails, et donc, Trent Reznor et Atticus Ross, livre une plutôt bonne partition, même si loin d’être leur meilleure. Quelques morceaux balancent les basses bien comme il faut. Mais le film ne semble jamais savoir quoi en faire, quand la mettre en valeur, et ça a donc l’effet inverse de Tron Legacy, où chaque nouveau morceau de Daft Punk venait amplifier la scène en cours. Ici, à l’exception de deux scènes, intervenant en plus toutes les deux durant la première heure (le vol de données chez Encom, puis la fuite de la grille pour nos deux héros), le film semble bien trop timide, dans l’action, et dans son utilisation de la musique. L’ironie bien entendu de tout ça, c’est que Tron Ares a donc coûté plus cher que le précédent métrage, mais semble au final bien plus timide, bien plus restreint à tous les niveaux, si bien qu’on a souvent l’impression de voir un film qui pense que ce qu’il raconte l’emportera sur le spectacle, sauf que comme ce qu’il raconte sur l’intelligence artificielle est un brin risible et manichéen, c’est un crash encore plus grandiose. Alors oui, ça se regarde, d’un œil. Une poignée de scènes valent le détour car les CGI sont bons, le directeur de la photo connait son boulot et le film laisse enfin s’exprimer la musique, mais bordel, c’est peu après plus de 10 ans d’attente. J’y allais avec prudence, mais quant à l’issue du film, mon seul souvenir était un caméo d’environ 20 secondes de Katharine Isabelle, c’est qu’il y a vraiment un problème dans la machine.

| LE MEILLEUR | LE PIRE |
| ♥ Les CGI sont bons ♥ La musique contient quelques très bons morceaux ♥ Une ou deux scènes vraiment bonnes |
⊗ Un scénario bidon ⊗ Des personnages à peine écrits ⊗ Assez radin en action en vérité ⊗ Le film ne sait pas quoi faire de sa musique/td> |
| On sentait la déception venir, et ça n’a pas raté. Tron Ares manque d’enjeux, de grand spectacle, et même la présence de très bons techniciens et, de base, de bons acteurs, ne va pas sauver les meubles. En résulte un blockbuster assez vain. Un de plus en 2025. |
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Titre : Tron Ares
Année : 2025
Durée : 2h
Origine : Etats Unis
Genre : Science Fiction
Réalisation : Joachim Rønning
Scénario : Jesse Wigutow
Avec : Jared Leto, Greta Lee, Evan Peters, Jodie Turner-Smith, Gillian Anderson, Hasan Minhaj, Arturo Castro, Cameron Monaghan et Jeff Bridges
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