[Film] The Operative, de Robert Lee (2000)

Un agent de la CIA qui, alors qu’il est en mission en Russie peu avant la chute de l’Union soviétique, est capturé par les forces du KGB et placé dans un hôpital psychiatrique. Onze ans plus tard, Carville se voit offrir une chance de gagner sa liberté.


Avis de John Roch :
« La nouvelle star du film d’action », voici comment Brian Bosworth, ou The Boz, a été présenté au monde à l’aube des années 90. Il n’aura jamais accédé à cette reconnaissance et pire encore, sa courte carrière en tant qu’acteur n’a fait que de décliner avec le temps jusqu’à toucher le fond au début des années 2000 avec Mach 2, pure série Z signée par un Fred Olen Ray apathique. Daté de la même année, The Operative, connu en France sous les titres Mission Operative et Opération danger selon l’humeur des distributeurs, reverse-t-il la tendance ? Non. Affirmation faite, ce film signé Robert Lee (réalisateur d’une poignée de B movie d’action, dont Cyberjack) et scénarisé par Paul A. Birkett (scénariste de Z catastrophe avec des tempêtes et des tornades, et de téléfilms diffusés en milieu d’après midi) possède néanmoins un argument de poids qu’on a pas vu venir qui fait de ce métrage un incontournable pour les fans de Brian Bosworth, du moins ceux qui auront le courage de souffrir devant ce piètre mélange de film d’espionnage et de film de casse dont il n’y a quasiment rien à sauver si ce n’est une chose : The Boz. Au cours de ces diverses aventures, The Boz aura été tour à tour flic infiltré dans un gang de bikers, bidasse parti en expédition punitive pour venger sa femme et sa fille, survivant d’un virus mortel grâce à une petite crève, amnésique en PLS tout nu dans les escaliers, moitié de duo d’un buddy movie rassis et militaire dans un avion.

Ici, The Boz est un agent secret. Son nom est Carville, Alec Carville, connu dans le milieu sous le nom de Caméléon. Sa mission : extrader un scientifique Russe de l’ URSS avec l’aide d’un autre agent secret qui se trouve être également sa nana. Mission failed: le caméléon se fait tauper, torturer et enfermer dans un asile drogué jusqu’à l’os. Mais un beau jour il se réveille et parvient à s’échapper, pour se refaire tauper par le même gus qui lui apprend qu’il a passé 11 ans en captivité. Bien sur après autant de temps, ce qu’il cherche à faire en premier lieu c’est de retrouver son agent secret d’amour, ce qui pourrait arriver s’il accepte de voler une peinture dans une banque. Le plan est simple : le caméléon prend l’identité d’un milliardaire qui a acheté la fameuse peinture et qui par la plus grande des chances lui ressemble, débarque à la banque avant que l’autre arrive, prend la peinture et ciao, tout est bien qui finit bien. Sauf qu’entre le milliardaire qui arrive en avance, l’implication de la CIA dans cette histoire et deux sbires aux tronches à vous faire changer de trottoir si vous les croisez qui secondent le caméléon tout en ayant un œil sur lui qui font n’importe quoi, rien ne va se passer comme prévu. On ne va pas y aller par quatre chemins : The Operative est un film qui n’arrive à rien. Le scénario déjà ne veut rien dire. Il n’y a aucun intérêt ni pertinence à faire de The Boz un agent secret en activité pendant la guerre froide qui découvre que le monde a changé en l’an 2000, pas plus que toute une succession de rebondissements si mal amenés qu’il est légitime de se demander si le scénariste de la chose a abandonné l’idée de boire de l’eau pendant l’écriture de son scénario qui prête à sourire tant ça part dans tous les sens pour rien.

Coté réalisation, c’est mis en scène avec autant de panache qu’une série policière Allemande, malheureusement ce n’est pas de Alerte Cobra dont on parle mais plutôt des séries qui faisait faire la sieste à nos grands-mères. Parfois, Robert Lee tente de se la jouer polar hard boiled, mais là aussi avec l’entrain d’un Allemand tournant un épisode de série télé endormi derrière sa caméra. Mais que reste-t-il donc aux fans les plus masos de The Boz ? Déjà on va parler de ceux qui ne le sont pas ou tout simplement de personnes mentalement normalement constituées et ça va être bref : ne regardez pas ce film au rythme incroyablement mou du genou et radin en action, mal foutue de surcroît. Pour ceux qui ne sont pas fan de The Boz mais qui seraient tentés (il y a quelqu’un?), parfois c’est tout de même rigolo au premier degré avec rares quelques dialogues plutôt drôles et au second, parce que question casting de gueules comme on en voit plus et connerie ambiante, il y a mine de rien du niveau. Reste la troisième couche de spectateurs: les fans de The Boz qui aime la souffrance. J’ai évoqué un argument de poids et il s’appelle Brian Bosworth… multiplié par deux. On a eu le droit à double Van-Damme, double Jackie Chan, c’est les mains tremblantes d ‘émotion que j’écris ce choc qu’est le seul argument valable de The Operative : le double The Boz! Car oui, Brian Bosworth a visiblement pris du plaisir a tourner The Operative. Son jeu d’ acteur est plus fort que jamais, il réussi non seulement à le développer (toutefois encore limité, faut pas abuser non plus), mais en plus de ça à retrouver une forme de délire comme on (je?) les aime en portant la moustache et en prenant un accent du sud à la Elvis. Brian Bosworth porte le film sur ses épaules et le fait bien. C’est con, il n’y a rien qui suit.

LES PLUS LES MOINS
♥ Comme toujours : The Boz ! Et il y en a deux !
♥ Parfois, c’est rigolo
⊗ Le reste

Double The Boz . En voila un argument en béton qui tire The Operative vers le haut. Mais pour voir ça, il faut subir un piètre mélange de film d’espionnage et de film de casse. Ça ne vaut pas le coup, à moins d’être un fan ultime de Brian Bosworth.



Titre : The Operative
Année : 2000
Durée : 1h37
Origine : USA
Genre : Double The Boz
Réalisateur : Robert Lee
Scénario : Paul A. Birkett
Acteurs : Brian Bosworth, The Boz, John Tench, Rachel Hayward, Teryl Rothery, Jerry Wasserman, Bob Dawson, Jenny Clark, Taras Kostyuk, John B. Lowe, Christopher Shyer


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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