[Film] The Bride Of Frank, de Steve Ballot (1996)

Le quotidien d’un vieillard nommé Frank Meyer où nous suivons son parcours : son travail, ses sorties mais aussi… ses meurtres.


Avis de John Roch :
Tourné sur une période de cinq ans, The Bride Of Franck est un film d’un certain Steve Ballot qui, planqué sous le pseudonyme de Escalpo Don Bladé, a produit, écrit, monté, photographié et mis en scène ce qui est devenu avec le temps un classique chez les amateurs de films trash underground. Ce sera sa seule réalisation et contribution au cinéma si l’on excepte une apparition dans Parties Intime, le biopic sur la vie de (et avec) Howard Stern, l’animateur radio avait d’ailleurs à l’époque accepté de recevoir une actrice pour promouvoir le film dont il est question ici. Film dont il faut prévenir sur la laideur ambiante, The Bride Of Frank étant un SOV, ou shoot on video, ces bandes tournées au caméscope pour un budget dérisoire entre amis ou en famille, ou avec des collègues de travail dans le cas présent. Pour son scénario Steve Ballot s’inspire en fait de Frank Meyer, ancien sans-abri qui était autorisé à vivre dans l’entrepôt d’une société de transport après avoir sympathisé avec les employés, dont le réalisateur qui lui confie alors le rôle principal de son métrage. Pour les besoins de son film, Steve Ballot fait de Frank un homme mentalement instable qui ne faut pas contrarier.

Car si Frank vous dit qu’il va vous arracher le zboub avec les dents, vous arracher le visage ou vous écraser le melon avec un semi-remorque, il s’exécute. Mais Frank est aussi un homme seul et ravagé par le temps passé dans la rue, et après avoir reçu une poupée gonflable pour son anniversaire, il se met en quête d’une fiancée dans une succession de rencards qui finiront mal si la prétendante le repousse. En lançant The Bride Of Frank, on sait dès les premières minutes dans quel genre de film on atterrit, celui qui veut repousser les limites avec une bonne dose de trash, de gore et d’humour à tendance scatophile ou qui tourne en dessous de la ceinture, un genre de mélange entre les premiers méfaits de John Waters et les productions Troma. The Bride Of Frank affiche une volonté de choquer et va parfois loin : une gamine est écrasée par un camion, un nerd se fait décapiter et se fait déféquer dans le cou, il y a même un viol par globe oculaire et des scènes de fellations explicites avec un zizi certifié 100% plastique.

Car malgré une ambiance crade et quasi documentaire, enfin tout du moins un réalisateur qui fait n’importe quoi avec sa caméra, l’amateurisme des effets spéciaux rend impossible de prendre au sérieux un métrage parfois très drôle, de manière volontaire avec quelques répliques parfois hallucinantes ou involontaire avec des scènes qui auraient plus eu leur place dans le bêtisier que dans un produit fini qui contient son lot de personnages bien barges joués par des acteurs amateurs mais déchainés et un interprète principal aux problèmes de dictions par moments si fort que ses dialogues sont sous titrés en police caméscope. Impossible donc de prendre au sérieux ce film qui pourtant tente de s’attarder sur son protagoniste mais abandonne en cours de route pour une succession de saynètes et une fin totalement improvisée et sans véritable sens. Mais il y a en fait une fin alternative longue de près de 30 minutes, dans laquelle un coté film de mafieux hors de propos s’installe mais où surtout Steve Ballot rend le tout plus cohérent (mais tout aussi improvisé et bordélique) et rend hommage, comme on pouvait possiblement s’y attendre avec le titre, à La Fiancée De Frankenstein. En définitive, The Bride Of Frank est le type de film qui ne plaira pas au plus grand nombre: c’est mal fichu, l’humour est réservé à un public averti et sans finesse et puisque c’est un SOV c’est pas très agréable à regarder pour qui n’a pas l’habitude de ce genre de métrage sans aucun pognon. Ceci dit amusera les amateurs apprécieront à coup sur ses poignées de scènes gores bricolés, l’humour pipi caca qui fonctionne étonnamment parfois et son coté extrême impossible à prendre au sérieux mais tout de même présent.

LES PLUS LES MOINS
♥ Parfois bien trash
♥ C’est drôle, volontairement ou involontairement
⊗ Le gore jamais crédible
⊗ C’est un SOV, c’est très moche
⊗ Un film pas fait pour tout le monde

The Bride Of Frank est le type de film qui ne plaira pas au plus grand nombre: c’est mal fichu, l’humour est réservé à un public averti et sans finesse et puisque c’est un SOV c’est pas très agréable à regarder pour qui n’a pas l’habitude de ce genre de métrage sans aucun pognon. Ceci dit le métrage amusera les amateurs qui apprécieront à coup sur ses poignées de scènes gores bricolées, l’humour pipi caca qui fonctionne étonnamment parfois et son coté extrême impossible à prendre au sérieux mais tout de même présent.



Titre : The Bride Of Frank
Année : 1996
Durée : 1h29
Origine : USA
Genre : Vas-y Franky, c’est bon
Réalisateur : Steve Ballot
Scénario : Steve Ballot
Acteurs : Frank Meyer, John Kolendriski, Victor Delvalle, Bruce Frankel, Jim Moresca, Rena Ballot, Arnell Dowret, Steve Ballot, Eric Kaplan et d’autres collègues de travail de Steve Ballot
The Bride of Frank (1996) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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