
Un mercenaire, Michael Gold, est envoyé pour convaincre le Dr. Braun, un spécialiste des lasers de rejoindre les États-Unis avant qu’il ne soit recruté par le KGB.
Avis de Cherycok :
Brandon Lee, le fils de Bruce Lee, a lui aussi décidé de se lancer dans le cinéma dans les années 80 pour suivre les traces de son père décédé. Après avoir participé au téléfilm Kung Fu : The Movie (1986) avec David Carradine dans lequel il a un petit rôle, il veut être sur le devant de la scène et part à Hong Kong où il tourne le très sympathique L’Héritier de la Violence (1987) sous la houlette de Ronny Yu. Mais il faut croire que l’expérience n’a pas été concluante pour lui et il revient rapidement aux States où il tourne dans un épisode des séries CBS Summer Playhouse (1987) et Ohara (1988), ainsi que dans le film Crime Killer (1987) où son rôle est tellement minime qu’il n’est même pas crédité au générique. Mais Brandon Lee veut le premier rôle, il veut être la vedette des films américains dans lequel il joue et c’est ce qui va arriver dès 1989 avec Laser Mission, coproduction germano-américaine mise en boite par le cascadeur BJ Davis, qui est derrière les cascades de films tels que Delta Force, Le Ninja Blanc ou encore Portés Disparus 3, pas du grand cinéma mais des noms bien connus des vidéoclubs. Que vaut cette petite série B au final ? C’est ce que nous allons voir.
Aux USA, Laser Mission a été un succès financier et, comme tous les films de Brandon Lee, il a eu un regain de jeunesse après la mort de l’acteur sur le tournage de The Crow, avec une forte augmentation des ventes vidéos. Déjà, l’affiche du film, c’est tout un programme. On a l’impression que les producteurs ont tenté de faire quelque chose qui ressemble à un James Bond, avec son héros en costume noir, cette femme fatale juste derrière lui, un diamant, une explosion, … Mais le film n’a au final pas grand-chose à voir avec un James Bond et l’histoire est un mélange classique d’action et de glamour des années 80, avec des fusillades, des courses poursuites et des bastons. Sur le papier, c’est le cocktail parfait pour les amateurs de séries B d’action des années 80, mais en réalité, il en est autrement. Disons que ça dépend si vous êtes là pour vous marrer devant un mauvais film sympathique ou si vous cherchez une vraie bonne bobine d’action. Mais si vous êtes dans la deuxième catégorie, vous risquez d’être déçu. Oui, il y a beaucoup d’action, des gunfights à la pelle, des courses poursuites en voitures, parfois même des gunfights pendant une course poursuite en voitures, des grenades et des lances roquettes qui font tout exploser, un méchant qui ne veut pas mourir et qui nous fait par deux fois le coup du « ah ah, je ne suis même pas mort ! », des cascadeurs qui se jettent d’un peu partout, et même un ninja ! C’est un festival de sbires qui viennent se faire dégommer à un point que ça en devient grotesque, presque surréaliste tellement c’est parfois très généreux en la matière. On sent que c’est un cascadeur à la mise en scène et il va s’en donner à cœur joie pour tout casser, pour envoyer ses potes cascadeurs à l’hôpital. Mais le problème, c’est que l’ensemble est quand même assez kitch, pour ne pas dire foireux, à un point que les amateurs de mauvais films sympathiques auront clairement le sourire aux lèvres.
Laser Mission se la joue parfois comédie et certains gags sont volontaires. Mais beaucoup de choses font rire alors que ce n’était pas l’intention initiale. Notre héros interprété par Brandon Lee est tout simplement invincible. Personne n’arrive à le toucher quelle que soit la distance à laquelle il se fait tirer dessus, même quand il avance sans aucune couverture vers son agresseur. Mais les moments touchés par la grâce (entendez par là les scènes bien nanars) sont nombreux. On pourra par exemple citer ce méchant russe qui s’appelle Kalishnakov (vous avez compris le jeu de mot ?), cette musique bien foireuse avec ce thème chanté bien bien kitch, le côté décontracté du héros poussé à l’extrême au point de régulièrement, jusqu’au plan final, balancer des petites punchlines bien cons, un jeu d’acteur qui, de manière générale, verse dans le caricatural, et bien d’autres ratés qui ont de quoi faire sourire. C’est la même chose avec la mise en scène complètement bancale avec des cadrages qui semblent constamment à côté de la plaque et un réalisateur qui semble prendre bien plus de plaisir à filmer ses cascades et explosions que réellement ses acteurs. Les talents martiaux de Brandon Lee ne sont pas réellement mis à l’épreuve ici, mais son personnage à la cool a quelque chose d’attachant dans ce scénario médiocre mais qui possède le charme de cette époque où on se posait bien moins de question pour faire des films, où les incohérences dans le scénario passaient au second plan tant que ça pétait dans tous les sens à côté, où une légère moustache permettait à un personnage de passer incognito, où on emballait la première grognasse en pénurie de soutien-gorge qui passait en lui faisant comprendre qu’on avait de sacrées baballs dans le slibard… Rah oui, c’était beau le cinéma des années 80. Pas pour tout le monde, mais c’était beau.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Très ancré 80’s ♥ Bien rythmé ♥ Des scènes d’action généreuses ♥ Un bon boulot des cascadeurs ♥ Un Brandon Lee décontract |
⊗ Très ancré 80’s ⊗ Scénario très limité ⊗ Mise en scène très moyenne ⊗ La bande son à côté de la plaque ⊗ Le casting cabotin |
Note : |
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Avec Laser Mission, Brandon Lee obtient son premier grand rôle dans un film occidental et le résultat plaira d’avantage aux amateurs de bons gros nanars d’action qu’à ceux qui apprécient le vrai bon cinéma d’action. C’était nul, mais c’était très fun ! |
LE SAVIEZ VOUS ?
• C’est David Hasselhoff qui devait à l’origine incarner le rôle principal du film.
• Pour une raison quelconque, le film a été considéré comme appartenant au domaine public aux Etats-Unis plusieurs années après sa sortie. De nombreuses éditions VHS et DVD ont donc été commercialisées, souvent de mauvaise qualité.
• Le compositeur du film, David Knopfler a, quelques années après la sortie du film, exprimé son embarras par rapport à la qualité médiocre de la banque originale qu’il avait composé pour le film.
Titre : Laser Mission / Fire Mission
Année : 1989
Durée : 1h24
Origine : U.S.A / Allemagne de l’Ouest
Genre : Nanar d’action
Réalisateur : BJ Davis
Scénario : Phillip Gutteridge, David A. Frank
Acteurs : Brandon Lee, Debi A. Monahan, Ernest Borgnine, Richard Cox, Graham Clarke, Gerry de Somma, Lisa Griffin, Werner Pochath, Mark Hodgetts, Pierre Knoesen